Saint-André – Morgon – Jausiers Triangle

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Septembre, c’est enfin l’été !

Une loose précoce contre la stabilité et le vent d’ouest à Bleine nous contraint à passer une journée de vacances vers Saint-André et son Lac avec Jo et JPT. Baignade et glande. La vie est difficile.

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Le matin même Tom avait vu le coup venir et s’est reposé avant qu’il ne soit trop tard pour aller voler du Chalvet. Il nous sort un circuit Chalvet – « presque Dome de Barrot » 😉 – Dormillouse – Coupe bien sympa.

Le lendemain je suis remonté à bloc et je vole sur des oeufs dans du petit jusqu’à Coste-Longue. Ensuite le parcours vers le nord est facile et généreux, je commence déjà à observer et réfléchir à la suite.

A Dormillouse, c’est le CDF, un petit coucou s’impose à la crème de la crème :

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Au Morgon, j’ai 3 options qui sont :
1 – les Ecrins
2 – Embrun et un retour dans la vallée de l’Ubaye par des crêtes comme l’avaient fait Luc et Rom il y a un petit moment
3 – Enfin un facile Morgon-Jausiers et difficile improvisation une fois à Jausiers

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Le Mont Guillaume est pris dans les nuages ou presque…. Embrun idem…. C’est parti pour Jausiers !

Je peine à faire le plein au Morgon. En regardant dans le retro au nuage, au moment de me lancer, je vois Tom et JV arriver. Je profite de la vue et de ces superbes nuages en enroulant tout ce qui bouge.

Je vois une aile qui arrive et qui s’engage sur le même chemin, c’est JV.

Je continue sur un rythme de sénateur. C’est super beau, je me colle sous chaque nuage. Je suis surpris du caractère sauvage et isolé du coin. On se sent seul et en montagne, tout ce que j’aime. JV me rejoint et l’on peut partager cette découverte ensemble, c’est vraiment sympa.

Nous ne serons pas trop de 2 pour en découdre les endroits piégeux à venir. Nous nous sommes fait absorber au sol par un trou noir au sud de la Bonnette il y a quelques semaines en plein après midi d’été avec Tom.

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Arrivant sur Jausiers, on se sent contrés. Le vent méteo est NE faible mais il y a surtout une forte brise qui vient d’Italie. On se retrouve sur les crétes qui séparent Jausiers et Larche… avec des falaises en plein soleil et pentes moins raides au vent.

Et là, JV nous fait des merveilles, il vole nickel dans ces petites conditions pas faciles et nous remontons. Je décide de profiter du saint gaz pour ne pas chercher mon reste et de vite me casser avant de sombrer côté Italien dans la vallée ventée.

Ayant battu retraite sur la crête à l’ouest qui remonte vers la Bonnette, nous nous retrouvons dans la même config qu’auparavant : énergie en faces Ouest, vent (et ombre) sur les faces Est.

JV bricole encore à merveille au vent et nous arrivons à remonter notre crête et à nous trouver au sommet. Malheureusement l’ombre a encore gagné du terrain et plus rien ici ne peut nous emmener aux nuages.

Nous partons pendant qu’il en est encore temps dans une vallée plus à l’est, c’est tout à l’ombre depuis un bon moment mais je me dis que la zone doit être propice aux confluences. Finalement ce n’est pas dans le col mais plus loin que l’on trouvera de l’air qui monte… difficile de dire pourquoi, probablement la conjonction d’une conflu et de rocher encore chaud.

Un plaf nous fait le plus grand bien. Nous croisons 3 gunners qui tracent direct vers Fort Carré entre Var et Tinée. Ca fait plaisir de voir d’autres dangereux criminels. Nous partons vers les sommets au Nord du Pelat. On arrive sur des faces Nord et ça donne directement un plein, une belle surprise qui va nous éviter de passer le col d’Allos ric-rac.

Pelat… J’aimerais bien replafer mais je n’y arrive pas. JV est un petit peu en retrait, j’hésite à retourner vers lui sur l’endroit que je n’ai pas réussi à exploiter.

Finalement je continue en me mettant entre Var et Verdon, tout est à l’ombre, je sais qu’il faut rester haut, où les contrastes sont durables, où il fait vite froid, où un rien peut faire monter cet air instable.

Bingo ! Je remonte au nuage pendant que je vois JV qui s’enfonce avec d’autres ailes dans les basses couches et la brise. En fait j’apprendrai plus tard que c’était une équipe constituée de Vic et Benoit Outters qui ont traversé au niveau de la Séolane.

Je fais bien bien le nuage pour être sûr car l’ombre est présente quasiment partout là aussi. Je force le passage pour passer sur la crête de Colmars mais je tombe sur un mur de brise à la fin et je ne passe pas. Je me replie et tombe du ciel en descendant le long d’une crête secondaire dans le vallon de la Lance… avec une belle finesse de merde 🙁


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J’arrive finalement à traverser pour battre retraite côté au vent dans la foret. Ca craint… ça sent la loose. Me voici bien bas.

Une tache de soleil dans la forêt me sauve, je refais le nuage comme il faut et ça passe. Ca fait un moment que j’y crois sans y croire à ce retour sur Saint-André. En fait je sais au fond de moi que c’est possible si j’arrive à rester haut. C’est impossible de passer par les Coyers par manque de plaf comme je l’avais déjà fait. Il va falloir remonter le Verdon jusqu’à Thorame puis jusqu’à Saint-André.

J’ai plutôt une vision romantique et has-been du cross, je préfère les distances libres. Mais pour une fois, je commence à me prendre au jeu, l’ivresse du bouclage m’envahit. L’ombre est partout. Saint-André est minuscule au loin, si loin. Ca en devient presque excitant.

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Finalement, ce voile, je commence à l’aimer. Il a probablement fini par rendre la couche de brise moins épaisse. J’ai la chance de trouver une belle ligne porteuse et de rester haut entre Colmar et le Courradour.

Je reprends un peu, je me maintiens grosso-modo un bon moment vers les 2000 et je peux enfin envisager le Puy de Rent.

Au Puy de Rent ça sent bon la réussite, je ne trouve pas grand chose pour monter, mais l’air est très porteur. Je connecte la crête de Serres c’est gagné !

Je retrouve Ghislain qui vient de Maurel pour un petit Pic de Chamatte 😉

Et voilà, bien content.00P1010008