Catégorie : Roquebrune
Roquebrune est un site sympa qui offre de belles conditions en hiver. La période de janvier/février est très fréquentée.
Il est possible de faire des superbes cross au départ de Roquebrune. Attention dans ce cas il faut mieux répérer les vaches, les lignes électriques, être humble et prendre des marges.
Roquebrune Teillon AR
Juillet 2022, c’est la fête du live-track. C’est l’été des gros plafs et de la gavade. Ca se gave dans les Ecrins. Les compteurs kilomètriques sont explosés par la nouvelle génération, sur des nouveaux itinéraires avec une canicule qui permet de voler haut.
De quoi nourrir une certaine envie de voler quand j’arrive à m’extraire du quotidien. Mais à y regarder concrètement depuis le 06 en cette semaine de juillet, les conditions sont assez orageuses.
Il y a quand même la place de jouer si on sait se tenir un peu à distance, mais bof… c’est pas trop mon truc ça.
On tente quand même notre chance avec Arthur à Bleine en rêvant d’Annecy, mais c’est peu probant : en une heure ça avance lentement et ça bourgeonne déjà pas mal : retour, posés déco, rentrés tôt.
Le lendemain, les conditions devant s’annoncent très bonnes et permettraient de faire des vols assez atypiques mixant les balcons du premier rideau aux montagnes… C’est ce que j’arrive à vendre à Arthur ! Enfin j’enrobe un peu le plan de FAI de 300 km etc… on sait jamais. Mais déjà, les prévisions donnent la possibilité de partir de Roquebrune ou de Sospel, d’aller à l’ouest et de revenir. En faisant ça et en improvisant le minimum syndical ça fera un beau vol !
Donc c’est vendu, avec de la marge sur le RDV au cas où ça bouchonnerait. Bien, vu, Waze nous a fait quasiment descendre sur Monaco tant c’était le bordel.
Nous arrivons enfin au parking des Antennes, c’est le cagnard sans un pét’ d’air… Sur le chemin, on n’en parle pas trop, mais bon, ça sent la loose. C’est le risque : malgré des prévisions propices, une énorme stabilité. Ca arrive souvent.
Comme par magie, une fois du bon côté de la montagne, l’air est au RDV. 15 kmh de brise
Arthur et moi lorsqu’on arrive du bon côté de la montagne (mettre le son):
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Le temps de se préparer et GO !
D’entrée, ça monte et nous faisons des tours complets dans du bip bip bip.
C’est une chouette collaboration qui s’annonce, dans la belle ambiance des antennes, mais à un moment Arthur ne se laisse pas assez dériver et en est quitte pour repartir de zéro. Pour ma part ça va, le vario repart après avoir un peu ramoli.
Je constate que mon altimètre est un peu marseillais. A la louche, il annonce 100 ou 200 m + que la réalité. Ca me rappelle le vario de quelqu’un 😉
Aller, il faut y aller. Je file sur le Macaron en faisant les prières de rigueur.
En arrivant je peux passer au dessus de la ligne, YESSSS. Cela s’enchaine tout de suite avec une bricole assez correcte de thermique mou. Echaudé par mon expérience du coin, j’ai toujours un peu peur de trop en faire au moment de me replacer au vent, mais mon fidèle vario se remet toujours à biper. Je suis bien calé dans mon ascendance lorsque Arthur arrive et trouve qui semble plus pêchu, mais avec une dérive qui semble plus prononcée…
Quand mon altimètre marseillais m’annonce 1650 (qui doit être un honorable 1500), j’ai les pentes Sud-Est du Férion en finesse, mais aussi Aspremont et Carros. J’hésite un peu. Pour le Férion, je suis limite mais je ne suis pas sur qu’Arthur soit parti pour refaire ce plaf. Je me dis aussi qu’à Carros, avec un plaf équivalent on pourrait aussi s’engager sur Grasse, Montauroux… et à défaut enchainer sur Gilette. Bref, je décide de rester sur une option ouverte et pour cela Carros est top.
J’adore snober le Mont Chauve !
Sans surprise à cette heure, j’arrive à Carros sans appui, les thermiques sont mous, je vole sur des oeufs. Même une fois aux crêtes, c’est assez laborieux. J’ai juste assez pour aller à Gillette, ce qui déjà pas mal. Du coup, on va laisser tomber l’option de faire une trace vers le Lac de Saint-Cassien par devant, ce qui aurait eu une certaine esthétique…
En arrivant à Gilette, je ne trouve pas les 50 m que je grappille habituellement et qui me permettent de me hisser sur les reliefs, du coup je dois me repositionner plus bas en enrouler des trucs cycliques. Des quarts de tours dans du positif qui ne font que ralentir une descente inexorable. Cette sensation d’échec, inéluctable, est HORRRRRRRRRRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIBLE.
Me voici méga méga méga bas maintenant. J’y ai cru à un moment, mais maintenant je suis au dessus de l’usine, et je commence à me résigner à mon triste sort. Je vois qu’Arthur a raccroché Carros. Quelle excuse pourrais-je inv….. BIP BIP BIP
Voilà ce que j’attendais, j’arrive finalement enfin à faire un tour sans trou dans un truc constant ! Concentration maximale, j’incante les dieux du thermique et j’adopte ma meilleure technique pour ne pas lâcher ce thermique large et mou, à la dérive certaine. Mètre après mètre, je remonte. Mon instinct m’a incité à être super rigoureux avec les limites de cette ascendance, molle avec une belle dérive assez difficile à saisir. J’adopte un style qui m’est complètement inhabituel, mais il marche bien.
Cela commence à bien monter et je peux maintenant récolter aussi l’énergie des faces Est poussée vers moi, me recentrer est plus simple et je me détend enfin…
Je vois maintenant Arthur méga haut, mais très à l’ouest, en direction du Mont Lion. Bizarre d’aller là bas. C’est une grosse daube de sommet où on est vite enfermé, je n’y ai trouvé qu’une fois un vrai thermique en 4 passages… J’aimerais vraiment pas sombrer là bas car en bas c’est loin d’être de la bonne vallée rectiligne, sans même parler des atterros..
Finalement je n’ai toujours pas lâché mon thermique de la survie et mon vario m’annonce maintenant 1700, c’est bien faux vu que je suis à peine plus haut que le sommet de Mont Vial, mais ça ira. Et hop, c’est parti pour une section un peu plus facile, il faudra juste tenir son aile et se méfier pour passer le replat au Sud de Puget-Théniers.
Je guette Arthur qui réussi à sortir et qui va se coller aux reliefs du Vial. Il trace sans prendre le temps de se remettre sur les crêtes : quelle facilité !
J’essaie de remonter un peu avant Ascros, et finalement, je prends une mauvaise ligne et dois composer avec l’ombre vers la Penne. Je m’en tire quand même pas trop mal, Arthur se rapproche bien…
Je snobe ensuite un très bon thermique pour continuer en pensant trouver du très lourd à l’endroit exact du thermique qui compte parmi les plus énergiques du 06… et je finis… avec une daube d’ascenseur pété bien lent.
Je m’engage au Sud, au dessus des forêts en direction de Briançonnet. Et là ça va devenir hardcore. Une dérive Nord-Sud conséquente, du thermique très viril… c’est du sport. Arthur a bien plafé au gros thermique que j’avais snobé et me rejoint par dessous, il se positionne dans mon thermique et se prend direct 2 petits quarts d’aile coup sur coup. Comme 2 petites claques en aller-retour, TAC TAC, pour le prévenir.
Ce thermique bien fort fait très mauvais ménage avec ce flux de Sud. Comment peut-on monter si fort et dériver autant ? Le nuage conséquent ajoute à l’ambiance. Une fois sortie de l’ascendance, il faut bien pousser le barreau. Le flux de sud est habituel à cet endroit, mais là nous sommes bien scotchés, même hauts, magie du vent météo.
Depuis qu’on fait du sport, disons 20 minutes, les nuages ont fait X3 en nombre, en hauteur et en largeur. Cette séquence nous a un peu perturbés. Je sais que c’est toujours une période assez impressionnante où il ne faut pas forcément se résigner tout de suite pour la suite, et où il faut pouvoir se faire un peu violence… mais devant les forces de la nature, on préfère garder un peu de portée vers du bleu, alors on se dit qu’on va se repositionner sur les Lattes puis le Teillon.
Et là en arrivant au Lattes, Arthur va se transformer en oiseau ! Il se colle au relief 50 m en avance sur moi et monte puis monte puis monte en s’écartant en vallée et en avançant vers le Teillon. J’essaie de l’imiter et ça ne monte pas… En plus il y a de l’ombre partout ici… A partir de ce moment là, ce sera laborieux pendant plus d’une heure pour moi alors que lui ne fera littéralement que 3 virages pendant ce temps là.
Enroulant sur les crêtes, je le vois s’enfoncer au Teillon totalement dans l’ombre et sous les reliefs… mais va-t-il s’arrêter pour enrouler un jour ? La réponse est NON.
Après avoir fait le nuage sans être allé aussi loin que lui, je fais demi tour en avance, les conditions sont quand même un peu limite à mon goût et quand on a la bagnole à Roquebrune on se sent déjà assez loin.
Je décide l’aller vers Andon pour passer par devant, il y a 2-3 congestus sur la route que nous avons empruntée depuis le Vial, c’est aussi bien massif vers Gréo. Il y a également un bon congestus vers le Férion.
Arthur et aussi haut que moi et prend de son côté la conflu derrière Cailles, il avance sans perdre, pendant que moi je suis enfermé dans la laborieuse médiocrité. Il file ensuite vers Escragnoles…
Je prends une bonne mine pour me repositionner vers l’Audibergue. Heureusement, j’ai encore l’avantage de tracer plutôt droit.
Je suis rejoint par Arthur qui n’a toujours pas fait un virage…. Au moins, il tombe bien et m’aide par radio pour estimer ma vraie altitude alors qu’on va rentrer sous la TMA et que je dois faire des 360.
A Calern, je refais près de 2000, belle altitude que j’arrive à garder assez longtemps en direction de l’Embarnier… Ce coup de génie va m’éviter de me faire scotcher pour revenir sur Cavilore et de bien calmer l’oiseau AH AH AH !
En fait NON, il flotte, il monte, il avance… Je suis 50 m sous lui un peu au large de Cavilore où ça monte habituellement des briques en plein aprèm, lui reste aux crêtes… et continue de monter en traversant la vallée pendant que je me retrouve encore à devoir enrouler puis à devoir contourner le plateau de Courmettes alors qu’il file tout droit.
Mais quelle loose ! Cela commence à me peser un peu, j’ai l’impression d’être tellement mauvais…
Pendant qu’il flotte et qu’il trace vers la Gaude, j’arrive vers mon fief de TSL… A cette heure là en été, le meilleur moyen de monter est de ne pas se poser de question et de faire comme si on allait se poser au champ sous le Naouri car ça monte absolument partout !!!
Résultat : j’aurais pu me poser facilement au grand champ sans qu’une seule ascendance ne me contrarie !!! Je suis MAU-DIT. Comment vais-je réussir à rentrer à Roquebrune alors que je suis aussi mauvais ? En plus, le plus dur m’attend avec la traversée du Var.
Nième coup dans la face : Arthur enroule direct une mine et il est méga haut à la Gaude, il commence à traverser alors que j’arrive à peine. Et quelle arrivée ! Je commence évidemment par sombrer sous les falaises du Baou de la Gaude… Je rencontre des varios minables en mode survie… Après 5-10 minutes je trouve la mine, je m’accroche mais il en manque un peu, je vois qu’Arthur a raccroché un peu bas et tarde au Mont Chauve. Ce n’est jamais facile là bas.
J’ai bien dérivé et je risque de le regretter si je transite vers le Mont-Chauve. 1400 en amont de la trajectoire idéale ce serait un peu idiot. Si je commence à être débile en plus d’être mauvais, ça ne va pas durer longtemps.
Je décide donc de prendre tout ce qui traine sur la crête de Carros, quitte à devoir passer par Gilette et le Mont Vial (ça s’est bien clarifié au niveau des nuages). Finalement j’arrive à garder une altitude correcte de grosso modo 1400 et je tente de traverser vers le Férion, sachant qu’il faudra retrouver des trucs vers Saint Blaise ou faire demi tour assez vite pour me rabattre vers Gillette.
En fait, je ne trouve rien mais au lieu de faire un demi tour pour Castagniers puis Gilette, j’allonge quand même vers le Férion…
Dilemme entre les faces ouest rocailleuses sous le champs de Levens ou le petit dôme arboré exposé sud, au sud du champs, dans le flux de la brise ?
Je choisis le dôme : à peine 2 bips 🙁
J’allonge sur une crête – dans le flux – qui remonte au Férion, mais je suis tellement bas qu’elle est un peu sous le vent… C’est la guerre, c’est tout carré, mais enfin ça monte. Etre concentré, prudent dans l’imprudence, combattif, patient, ne rien lâcher, se repositionner sans perdre le bip…. le taf quoi…
Au loin, Arthur est toujours au ras des crêtes à ne pas sortir … ça me fait un peu plais’ il ne faut pas se le cacher 🙂
Je suis maintenant 30m sous les crêtes en face ouest… la brise de l’autre vallée gagne au sommet donc je dois encore bricoler sous le vent avant de me mettre au dessus des crêtes et là c’est comme d’hab : bingo immédiat !
J’enroule du gros et, fort de mes quelques heures de pratique de cet altimètre que j’ai baptisé Jean Paul, je quitte assez tôt le thermique pour ne pas entrer dans la TMA… La transition vers Peille est toujours aussi impressionnante…
Je vois Arthur bricoler et trouver un bon thermique dans la vallée de Peille, là où j’ai eu tant de mal pour mon premier Roquebrune – Saint Vallier – Roquebrune par devant…
Finalement il arrive à Peille et monte quelques dizaines de mètres de plus avant que j’arrive… Il dans le fond de la vallée vars une slackline, là où c’est un peu piègeux car une forte brise de mer peut contrarier le retour… mais non, no problèmo, en état de grâce le garçon !!!
Je profite ensuite de la repose au déco d’Arthur pour me faire un bon petit glide jusqu’à Menton. Quel bel endroit pour décompresser de ce beau vol, je suis claqué.
Bocal et Cross à Roquebrune-Cap-Martin
Voici un petit article sur le cross depuis le site de Roquebrune. J’aborderai les spécificités du site, les vaches et les thermiques utiles pour sortir du bocal. Nous verrons ensuite comment aller à Sospel et comment faire un petit tour en Italie. J’espère que ce guide vous permettra de vous lancer dans ces endroits magiques et piquants !
Voici le fichier avec les balises en questions : FICHIER DES BALISES RQB_PARAPENTE
Je prends quelques libertés avec les noms précis des sommets et je n’aborde pas les zones aériennes.
Le site de Roquebrune
C’est un site de bord de mer avec des reliefs assez plongeants atteignant les 1000m ou plus. On peut lister quelques éléments notables :
- La forte urbanisation qui nous empêche de vacher facilement (peu de terrains, lignes etc. )
- La présence de la mer (danger mortel surtout si houle même faible)
- Les entrées maritimes (nuages bas qui prennent les reliefs)
- La brise de mer / brise de terre (avec notamment un site qui passe à l’ombre assez tôt et un catabatique assez fort au niveau du vallon d’accès à la plage de cabbé)
- La stabilité peut y être forte
- La fréquentation
Le vent, quelques remarques
Attention à soigner les atterrissages et à être prévoyant quand il y a du vent, il y a des vagues, le risque de noyade est +++
L’indice de vent : moutons (25 km/h) et moutons sous le vent des caps (il est peut-être temps de se poser 🙂 )
Conseils
- Prendre la météo sur toute la durée de la journée (AIR sur MeteoBlue). Si c’est forcissant vers valeur limite, quel est l’intérêt ?
- Accélérateur opérationnel à 100%
- Quand on est scotché et qu’on ne va pas atteindre le point désiré, penser à la finesse et aux opportunités qui sont multipliées vent arrière
- Poser avec vent fort : anticiper le décrochage/neutralisation (aux B, C, freins avec tours) , attention aux posés accélérés à fond et la ressource, le risque ça va être de se faire entraîner vers la mer (éviter à tout prix) ou vers un obstacle
- Amerrissage : se renseigner (enlever ventrale et cuissarde, couteau, laisser l’aile passer devant etc.)
- Importance de la mentalisation pour ne pas paniquer
Le vent d’Ouest
- Je ne suis pas fan de ces images, mais certains disent que ça force plutôt par le haut (un peu comme à Gréo).
- Le vol va être difficile et peu intéressant (sauf soaring au Cap)
- Ce n’est pas possible ou c’est très compliqué, pour ne pas dire dangereux, d’aller à l’ouest, le cap tient partout, puis il y a de + en + de moutons… tout cela est à anticiper selon la météo
Le vent d’Est
- Je ne suis pas fan de ces images, mais certains disent que ça force plutôt par le bas
- On le voit avec les moutons qui buttent sur le cap ou pas (moutons sous le vent du Cap = c’est très fort)
- L’Est rend infecte la zone d’approche
- C’est difficile de craber jusqu’à l’atterrissage, c’est un vol sans intérêt
- Attention quand on décolle de Lou Bareï, d’autant plus qu’on voit peut être mal derrière le Cap Martin. Au dessus de 10-15 kmh il faut se poser la question et si ça contre il faut travailler les ascendances et/ou se replier pour se poser au stade de Beausoleil au moindre doute.
Les tendances Nord
On voit les moutons au large. Souvent c’est pas mal en l’air et ça reste ainsi.
Mais cela peut dégénérer très vite, d’autant plus qu’on est la plupart du temps très abrité et que les signes ne sont pas évidents.
Ca devient très tonique, ça monte sur la mer (thermiques déviés).
Mais quand ça devient trop fort ça va être très compliqué, très rapidement.
Déroutant.
Attention au piège : par vent de Nord-Est fort, des fois la manche à air de Lou Bareï est magnifique (15 km/h laminaire en Sud-Est).
Le vol local à Roquebrune
On parle du secteur de Lou Bareï au col de la Coupière et au Cap, on reste plus ou moins en finesse. Donc on va apprivoiser le site en local et être attentifs aux éléments mentionnés plus haut.
C’est un site principalement thermique sauf des appuis au Vista, au Village et sur le Cap avec des conditions particulières. Il n’y a pas grand chose qui marche systématiquement en appuis dynamiques.
Attention au survol de la maison du Prince (interdit), de la zone du Mont-Agel (interdit), de ne pas être trop haut en mer (c’est un espace aérien à altitude limitée, à checker).
Crête de la Turbie (interdit) : ça monte de moins en moins et une fois au bout on peut se sentir loin. Dans ce cas il faudra enrouler tout ce qui traine et un peu de sang-froid pour rentrer. Attention donc à ne pas être trop gourmand si vous souhaitez rester dans le vert.
Il y a le stade de Beausoleil sous l’autoroute.
Conseils
Si ça commence à ne pas se passer comme prévu.
Rester lucide : sécurité avant tout.
Ne pas lorgner sur la sécurité pour ne pas avoir d’emmerdes avec des gens (ils ne vont pas vous fracasser le dos). La loi et la fédé nous protègent.
Le cross à Roquebrune
C’est un site de montagne assez exigeant avec des sommets à 1100 et aucune ligne de cheminement évidentes.
- Vers l’Ouest en longeant la mer, ce qui serait le plus naturel : c’est interdit à cause de la CTR.
- Longer la mer vers l’Est (Roquebrune Carnolès Menton Latte Vintimille), c’est compliqué, les altitudes dégringolent et il n’y a pas de rendement
- Vers le Nord : Sospel : il va falloir se hisser aux sommets pour y aller mais c’est le plus simple.
- Vers l’Est dans les terres : c’est super sympa mais c’est exigeant et engagé.
Le vol grand bocal classique : quelques repères et vaches
Il y déjà des parties un peu engagées, je vais vous donner des repères, mais bon c’est toujours compliqué d’abandonner au bon moment, il y a des aléas etc….
La meilleure façon de voler dans les coins engagés est que tout marche bien. Ne pas y aller si on n’a pas des certitudes concernant les bonnes conditions, du moins les premières fois. Même avec mon expérience, je ne vais pas aller me positionner sans marge à Monti dans l’ombre par exemple, parce que mon expérience va me servir… à rien. Idem pour s’engager vers Saint-Jeannet dans la nuit (ombre ancienne et durable), ça n’a aucun sens.
Quand on arrive quelque part on aime qu’il n’y ait pas de changements en court au niveau du vent, de l’ensoleillement etc.
Le rythme est important (je rappelle que c’est un site où il y a peu d’appuis).
Il faut aussi être confiant dans sa capacité à trouver le thermique et à l’exploiter (pour rester dans le rythme).
La capacité à rester lucide et à renoncer est importante aussi, c’est pas mal de mentaliser des renoncements et des conditions difficiles dans lesquelles il ne faut pas faire n’importe quoi.
Par exemple :
- des fuites en avant
- des espèces d’options indécises où l’on ne choisit pas, on veut tout pouvoir faire et finalement on ne peut plus rien faire.
Je vais vous montrer les vaches importantes, cela ne vous dispense pas d’aller voir par vous-même.
Les repères sont indicatifs, j’ai des ailes performantes. Je les donne sans les réviser pour des ailes B. Ces repères sont valables en conditions normales sans contrainte de vent d’Est ou d’Ouest dans la face. Bref, le bon sens doit toujours orienter le choix. On se construit ses repères avec l’expérience.
Cuvette 2020, trucs médiocres et réflexions…
La Cuvette 2020 a été réduite par des constructions, je ne m’y suis jamais posé. Il y a un petit golf un peu au sud qui semble posable. L’urbanisation allant très vite, il n’est pas exclu qu’elle soit totalement impraticable. C’est donc à vérifier.
Au nord de celle-ci, il y a aussi un espace technique à l’entrée du tunnel de l’autoroute (encombrement variable avec pierres, algécos… risque de provoquer un accident routier, risque de sketch en approche du à la trainée des PL). C’est donc à vérifier.
Pour moi, ces 2 vaches ne sont pas intégrées dans le plan de vol. Je laisse tomber avant mais il m’est arrivé de faire des retours un peu limites et de les avoir en plan B.
Il y a également sous les falaises de Gorbio, à l’est, des lignes assez propices dans les kékés. Il y a aussi le plateau sous Saint-Agnès.
En général, si la végétation est claire et pas haute, si c’est dégagé, peu pentu et plutôt face au vent c’est pas mal. On sait qu’on va en avoir pour 1h ou 2h de galère mais c’est toujours mieux que d’improviser une roulette russe sur un terrain trop loin ou trop technique.
Ne jamais oublier qu’on est quotidiennement conditionnés à la sauvegarde du matériel. Pensez aux base-jumpers qui se posent à contre-pente dans des kékés, c’est un non-événement pour eux. Pour éviter la même situation, des parapentistes sont prêts à tenter des posés dans des terrains de tennis et de risquer de se faire agriper un stab à 10m sol.
Stade de la crète
C’est un petit stade, au dessus il y a aussi un practice de Golf. Il faut être prévoyant et ne pas partir trop bas quand Gorbio/Saint-Agnès ne marche pas afin de rester au dessus de cette crête
- Il y a des chances de se refaire en y allant, donc autant ne pas tarder.
- Il y a la tentation de poursuivre vers la mer : attention c’est très loin.
- Il y a la tentation de poursuivre vers le village et l’atterro Roquebrune : attention c’est très piégeux car on s’enferme.
Stade de Menton
- Terrain assez grand et simple, attention aux lignes.
- Attention en venant de loin en amont de la vallée, la brise doit contrer fort, il y a des lignes en chemin.
- Terrain qui permet d’échouer à Castellar (d’où on est loin du littoral)
- Terrain qui permet d’échouer au « thermique du retour »
- Terrain qui permet d’échouer au thermique de Sainte-Agnès. Précisions ci-dessous :
Venant de l’Ouest, on est en aveugle, mon repère est qu’il suffit d’arriver un peu au dessus du Cimetière qui est sur face ouest du « thermique du retour ». D’après mes repères perso c’est faisable depuis le plateau qui est sous Sainte-Agnès.
Le vol grand bocal classique : un exemple
On peut partir sur celui-là mais il y en a plein d’autres. Voir les vols à la CFD de JP Tixeront, Raymond Pesce, Nicolas Féraud, Benoit Outters etc…
https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20155339
Déroulé du vol
On va essayer de s’élever au niveau du Mont-Gros ou plus à l’Ouest (dès fois on doit aller à l’Ouest pour chercher les plafs les plus sérieux).
Ca peut aussi passer avec le thermique vers le Col de la Coupière (on se rapproche). Personnellement, je n’aime pas cette option car si on trouve rien on perd pas mal de temps pour revenir.
L’idée ensuite c’est de taper au dessus de la route sur les falaises de Gorbio. Aller vers la crête à l’Est, au besoin en enroulant un peu.
On est en mode expérimenté donc a déjà le niveau de tenir son aile, d’exploiter les thermiques près de reliefs et de pentes un peu chaotiques et de ne pas faire du soaring en mode passif en attendant que ça monte.
- travailler la crête puis prendre le large ou ramasser tout ce qui traine au dessus de l’arrête
- le thermique est assez fort et large
- c’est assez simple
On peut le finir ou switcher sur Saint-Agnès. Le thermique y sera au large vers le drapeau (attention si vous grattez il y a une petite ligne en dessous par là) mais une fois au dessus des crêtes sommitales ça monte partout. Lui aussi est assez simple.
Attention aux options qui consistent à faire les choses à moitié. Un plein pas mal à Gorbio mais insuffisant pour taper directement Castellar ou le « Thermique de la Taupe », et on continue en passant à côté du thermique de Sainte-Agnès sans le trouver.
Sur cette image, ça ne monte pas au thermique de Castellar, on passe au Sud. De mémoire c’est la trace d’un jour avec des nuages très bas mais ça peut arriver que l’on soit un peu plus bas et que ça ne marche pas alors que c’est une bonne journée avec des bons plafs.
2 choix depuis Saint-Agnès : Castellar ou le « thermique de la Taupe ».
Choix 1 : Castellar
Ca monte sur la butte sous les falaises (pour situer : Ouest sous le bassin). La bute elle-même peut des fois se remonter.
3 étapes :
- travailler le thermique de la butte
- se replacer sur les falaises assez haut
- travailler les falaises et sortir directement ou devoir se replacer sur la crête frontalière pour sortir (souvent)
Si ca ne marche pas à la butte ou que le « soaring » des falaises marche mal en bas : il faut vite repasser au sud (en passant sous le plan du Lion) en portant sa croix en épousant les reliefs.
On essaie d’enrouler tout ce qui traine jusqu’à ce que ça sorte (in fine ça peut ne sortir qu’au thermique de la Taupe, qui est plutôt un bricolage qu’un truc clean).
Si on est allé trop bas sur la butte, on pense sécurité. Commencer par repasser la crête du village de Castellar pour ne pas se retrouver enfermé et on va :
- y trouver quelque chose
- se sentir d’aller à la plage (ou pas)
- se poser au stade
- traverser et tenter avant de se poser au stade « le thermique du retour » dans sa version méga basse
Choix 2 : Thermique de la Taupe en première intention
Conseillé si aile B, les raisons :
- Si l’altitude d’arrivée est prévue un peu basse au thermique de la butte Castellar (genre moins haut que le sommet de la butte dessus)
- Vous arriverez sur le thermique de la Taupe plus haut qu’en faisant un détour
- Assurance de se poser sur la plage
- Moins de stress…
Travailler le thermique de la Taupe puis se positionner sur les crêtes frontières.
Félicitations tu es au Berceau et ça comme souvent ça ne monte pas beaucoup. Il faut maintenant renter !
Le retour
On va être un peu short pour Sainte-Agnès direct. Il faut viser le « thermique du retour ».
Ca marche bien la plupart du temps, il est très homogène et assez fort. Il permet de raccrocher Sainte-Agnès. Le plus haut c’est le mieux, je dirais qu’il faudrait arriver au moins à mi-pente à Saint-Agnès. Attention aux tendances Ouest, la finesse diminue 😉 Au pire, il y a le stade de Menton pour poser.
Ensuite on se refait à Saint-Agnès puis/ou à Gorbio
Aile performante: plafer à Sainte-Agnès et rentrer directement par le col de Coupière.
Le Choix de Gorbio
- Des fois il y a de l’ouest et on ne veut pas se contenter de rentrer, on veut arriver plus haut que le Mont Gros pour éviter de se faire chahuter sur les faces Est en devant repasser au vent au Vista (quand c’est possible) en cas de passage par le col de Coupière.
- Avec une aile moins performante, s’il y a de l’Ouest on sera déjà heureux de rentrer. Ca tombe bien, ça va bien monter à Gorbio et ça va bien pénétrer. Il y aura quelques turbulences mais ça devrait rentrer. Ca passe souvent très bien car ça porte et ça avance longtemps.
Remarque : si ça ne va pas passer le col de Coupière: c’est bien de le sentir assez vite pour :
- se poser au stade de la crête
- revenir taper Gorbio pour refaire une tentative (et/ou un plané vers Carnolès avec du gaz).
Sur cette image pas d’Ouest au retour par le col de Coupière donc ça va remonter facilement.
Voilà pour le grand bocal. On peut rajouter La Cime de Baudon et la pointe de Siriccoca au nord, en finesse de Gorbio et de Saint-Agnès. Maintenant, partons pour de vrai !
Comment aller à Sospel
On à plusieurs solutions qui correspondent aux sommets existants.
- Siricocca > Mont Ours > Sospel
- Razet
- Gramondo
Il va falloir vous demander si vous voulez vous jeter sur Sospel et y poser ou poursuivre le vol. Ca change tout.
Pour poursuivre le vol, il est conseillé de ne jamais se contenter de viser le sommet de l’Agaisin. Celui-ci est souvent assez tardif questions ascendances, et il peut être stable. A Roquebrune on vole assez tôt et on peut arriver trop tôt à Sospel. Surtout en hiver.
- On va viser la crête au SO du Monte-Grosso, celle qui va au Fort.
- Ou la crête de la Baisse des Canons, il faut arriver au dessus de la piste et ne pas trop compter trouver quelque chose en chemin.
Pour cela, il faut être assez haut, les sommets ne suffisent pas, il faut prendre davantage.
L’option Mont Ours
Sospel est loin. Ca va pour s’y poser. Poursuivre vers le Nord du Mont-Ours est possible mais c’est assez rare que ça marche. Ca permet de switcher sur la cuvette sous la Baisse des Canons.
L’option Razet
C’est le top car on s’est rapproché, mais c’est engagé et un peu tonique si on le tape bas. La brise sera forte : il faut viser la crête et non les faces ouest pour rester maître du flux, profiter de tout ce qui monte et ne pas se faire embarquer.
On arrive au Razet soit depuis la pointe de Siriccoca (qui ne monte pas très facilement), soit un peu plus au Nord sur le chemin du Mont-Ours, soit depuis le Berceau.
Cf le point sur la carte, il y a des falaises qui prennent le flux. Arriver 100m au dessus c’est top. On travaille la crête tranquillement en veillant à rester dessus.
Arriver juste au dessus de ces falaises le matin, c’est un peu la guerre. (Astuce : le matin ça se passe à l’Est). Il n’y a pas vraiment la place pour deux.
Attention, cette option des falaises ne permet pas de poser safe, on est trop bas, trop loin du stade de Menton
Si vous êtes assez haut mais qu’il est impossible de monter sur les pentes Ouest ou au col, ça pose pas trop mal de l’autre côté, entre Sospel et le col de Castillon. Ce n’est pas si infecte que ça bien que sous le vent. Attention il y a une veille ligne avec des poteaux rouillés, plus ou moins à hauteur de la route qui va à Sospel.
L’option Gramond
Ca semble le plus évident depuis le Berceau mais c’est souvent assez compliqué d’y aller. Il y a un col, une ligne et ça ne porte pas très bien sur la crête. Du Gramond on est bien pour viser le fort du Monte-Grosso.
Attention de ne pas s’enfermer.
Les possibilités ensuite
Il y a le PNM sinon on ferait bien un Mangiabo, puis un Ventabren puis l’Authion puis la Madone des Fenestres puis Roquebilière puis Venanson puis La Colmiane en prenant garde de ne pas se faire enfermer (dans la vallée de Moulinet à l’Authion).
On peut aller vers l’Ouest > devant Moulinet puis rejoindre les crêtes à l’est de Peira Cava et prétendre aller à la Colmiane légalement. Cette ligne depuis Peïra-Cava mêne également au Férion (c’est engagé).
On peut aussi poursuivre vers le nord : la Roya puis Tende ou vers l’EST Arpette > Torrage > Saccarel > Mer (San Stefano Al Mare, Imperia, etc…)
Etudions le retour par le Col de Castillon
Passage du Col de Castillon vers la mer
Il faut arriver assez proche du sommet du Razet pour se retrouver sur les crêtes assez vite. On y prendra tout ce qu’on peut et on ira à Saint Agnès ou au pire au « thermique du retour ».
Il est possible d’arriver plus bas que le Razet mais il y a un effet de verrou au col. En général, la nature est bien faite, le passage du col n’est pas possible si on est trop bas : ça contre et ça dégueule.
Le repère c’est de passer le col de Castillon quand même largement plus haut que les lignes.
Plus on est bas plus il va falloir porter sa croix face à la forte brise sans appuis avant de rejoindre les cuvettes porteuses qui sont assez loin au sud, voire descendre jusqu’au falaises qui sont tout au sud dans le flux. Il faut tenir son aile et rester zen. Finalement, on pourrait presque dire que si on peut passer, c’est que ce n’est pas si fort et que l’on peut continuer 😉
Tout cela dépend aussi de la saison et il y a des situations où la brise est moins forte, laissant notamment s’exprimer des thermiques des faces ouest au nord du col.
Préparer et optimiser sa transition
L’idée en conditions normales (brise soutenue) c’est donc d’être le plus haut possible avant de se lancer. Il faut partir du principe qu’on ne trouvera rien avant le col.
Mais autant prendre les bons axes et ne pas hésiter à tout enrouler, même une fois Sospel passé. C’est souvent là où j’ai fait la différence.
Comment optimiser son plané ? Le seul juge de paix c’est la finesse/sol. A avoir sur son instrument avec un temps d’intégration adapté.
Confluence de Sospel
A Sospel la brise de la Bevera et celle du Col de Castillon se rencontrent et cela donne une ou des zones assez confluentes, la position est variable selon le vent météo, l’heure et la saison.
Elle se met en place assez tard donc ne pas compter dessus à l’aller.
Cela permet de trouver des ascendances ou des axes porteurs pendant la transition, mais aussi de se refaire bas si on échoue au col de Castillon pour rentrer et de retenter un essai.
Isolabona : un tour en Italie
https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20155995
Des crêtes frontalières du Berceau ou du Gramond, on peut viser Bevera. C’est un petit site en brise au nord de Vintimille. On peut y voler facilement, l’accès par piste. On peut s’y poser très facilement, au déco ou dans la large vallée.
On peut sortir pour viser Truco (la Tramontine). Il y 2 crêtes qui tiennent puis remontent en dynamique.
A la Tramontine une fois qu’on chevauche les 2 vallées c’est plus simple.
On pourrait être tentés de rester sur cette crête de la Tramontine qui mènent à Breil mais je déconseille. Pour l’avoir fait 2 ou 3 fois, c’est très un itinéraire très impressionnant et très technique, d’autant plus que ce n’est pas évident de rester au dessus des reliefs et de ne pas faire de connerie. Evidemment ça reste du parapente, il y a des jours où tout est facile et où ça doit pouvoir se faire haut sans trop d’exigence.
Arrivée facile sur la Tramontine grâce à un bon thermique auparavant à Bevera
Arrivée facile à Rochetta grâce à une bonne gestion à Isolabona
On va plutôt viser Isolabona puis Rochetta (ou Rochetta directement si gaz), itinéraire techniquement bien plus facile que celui qui consiste à faire Tramontine – Breil en restant dans la Roya.
Ces coins sont difficilement posables. Je conseille d’y faire un tour avant pour se rendre compte du truc.
Attention aussi, il n’y a pas trop de grandes lignes électriques traversant les vallées, par contre le maillage de petites lignes est assez dense dans les vallées Ligures.
Relativisons aussi : les brises sont soutenues et peuvent aider à se poser court et sans bobo. Certains arbres ne sont pas très hauts.
L’idée c’est quand même de ne pas se poser, donc d’arriver au moins à l’altitude du déco d’Isolabona. En arrivant à Rochetta on reste sur la crête sans vraiment choisir si possible. On monte étage par étage. Lorsqu’on est assez bas, ça peut être assez difficile de monter en restant sur la crête, il faut essayer tout en gardant la marge pour se repositionner de faire des prospections sur les pentes Est (davantage dans le flux).
Ensuite on traverse la Barbeira pour se retrouver sur les pentes Sud de l’Arpette (au sommet si possible). Là on respire déjà un peu plus, il y a des pentes dégagées. Mais ça va sortir de toute façon.
Une fois assez haut on se repositionne à l’ouest coté France pour monter encore. C’est assez minéral et assez tonique. On fait le max et on va vers Sospel. C’est une transition magistrale, splendide, énorme et assez ambitieuse mais on sera un peu poussé par la brise vers la fin. Evidemment ce n’est pas à prendre à la légère, il y a aussi des lignes à l’arrivée vers Sospel.
Si on ne le sent pas on peut aller vers Breil/Roya et se refaire derrière le Col de Bruis.
Et hop, il reste juste le col de Castillon à passer !
Roquebrune – Gourdon – Roquebrune
Roquebrune Gourdon Roquebrune, itinéraire direct par le sud.
http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2014/vol/20175528
C’est la ligne magique de la Côte d’Azur, elle stimule mon enthousiasme depuis mal de temps.
Rien à mes yeux ne semblait plus héroïque, esthétique et élégant que d’évoluer entre les 2 sites phares du département sur une trajectoire directe. Il s’agissait de naviguer successivement au dessus de quelques-uns des plus beaux belvédères révélant la beauté de notre Côte d’Azur. Il était très important à mes yeux de ne pas se laisser aller à la facilité et de ne surtout pas dénaturer l’itinéraire en passant par les montagnes.
J’aurais pu attendre que ça se fasse tout seul. Compter simplement sur l’opportunisme. Profiter de la journée fumantissime et stratosphérique qui m’aurait placé gratuitement au dessus des difficultés. Vous savez, ce genre de journées magiques auxquelles rien ne résiste. Tout est possible, tout est facile. Il y en a 2 ou 3 par an, celles qui nous font tous aimer le ciel, celles qui nous récompensent tous.
Mais j’en avais trop envie. Alors j’ai commencé à croquer des morceaux. Voler au dessus de Nice, traverser le Var, le traverser puis revenir, le descendre. Chaque vol avait du sens, il tenait avec sa propre logique. A chaque fois, c’était si bon, une énorme satisfaction me nourrissait. Derrière tout cela, évidemment, il y avait le combat qui m’attendrait un jour pour obtenir le Graal.
J’avais suffisamment d’armes en mains pour livrer bataille. Seule la section finale Mont-Chauve – Mont-Agel me manquait. Le début de l’automne allait probablement être une période propice, j’étais prêt et ne pensais plus trop à tout cela. Au pire, la fin d’hiver allait certainement offrir des possibilités.
Au mois de Juillet, j’ai bousculé mes à priori en me fiant à des prévisions annonçant du fumant sur la côte. Instable même très bas, comme en hiver, je pensais cela rarissime, voire impossible en été. Il m’était déjà arrivé de voler remarquablement bien en été sur la côte, mais de là à penser que toute la côte – à l’Est comme à l’Ouest – pouvait être en conditions sur une journée entière, il y avait une barrière psychologique à franchir.
En juillet donc, je me rends au décollage des Cabanelles sur les faces Est du Mont-Agel (décoller de Roquebrune étant interdit en cette saison). A 9 heures c’était déjà fumant ! Parti de Peille bas et trouvant un improbable relai, j’ai eu de la chance d’atteindre le Mont Macaron et d’en ressortir. Ensuite les conditions avaient été très bonnes !!!
C’est la première fois que je livrais vraiment bataille et j’ai échoué bêtement sur la traversée du Var au retour. Les plafs y étaient et j’ai très stupidement joué au poker alors j’avais des heures devant moi !!! Les altitudes faussées de mon GPS ? La légère tendance Est ? La peur de réussir ? L’envie d’y retourner ? Un simple manque de motivation ? Peu importe, cela m’avait appris beaucoup sur mes faiblesses et m’avais rassuré sur le timing initial et sur la descente du Var et de sa brise en plein été. J’avais bousculé pas mal de mes idées préconçues et cela ouvrait des possibilités.
Au début du mois d’Août je snobe une autre journée propice pour aller faire (ou plutôt tenter) du circuit à Bleine. Après 3 semaines de vacances sans voler, j’étais en manque, je voulais me goinfrer de kilomètres et de thermiques comme un gros cochon. C’était surtout la peur d’échouer. Peu importe, j’étais désormais rassasié et on n’allait plus me reprendre à déserter une journée propice pour de l’itinéraire branlette. J’avais désormais toutes les cartes en mains et finalement, je m’étais fait à l’idée de réaliser ce vol en été. Il s’agissait davantage d’un combat contre soi-même que d’une course contre la montre lors d’une journée plus courte dans des conditions plus faciles. Rajouter l’anachronisme à l’exigence du parcours, à son originalité et à sa distance ridicule, voilà qui me rapprochait encore plus de l’Aventure et m’éloignait avec plaisir de l’insipide triptyque km points validité du sport fédéral.
Donc nous voilà le 20 aout. Chose assez rare, je ne suis pas très bien psychologiquement, je suis loin d’avoir uniquement du parapente en tête. En fait, cet itinéraire est le cadet de mes préoccupations. Je souhaite aller voler tranquillement à Sospel, me changer paisiblement les idées 1 heure ou 2 et maîtriser mon timing. Finalement, l’enthousiasme de Cyril Lopes Da Conceicao et sa disponibilité déclenchent le choix du site : les Cabanelles. L’envie terrible d’en découdre n’est absolument pas le moteur aujourd’hui. Mais on ne sait jamais. Mais je sais que comme toujours, une fois en l’air, cela va venir naturellement si les conditions sont là. Et elles sont sensées être au rendez-vous.
Je me force à être doublement vigilant car le facteur de risque « état psychologique » est rouge, un peu.
Il est 9 heures et c’est déjà très bon, nous nous préparons lentement pour temporiser et ne pas céder aux chants de sirènes.
Le timing initial semble crucial.
On décolle en face Est de 1000, on doit plafer vers 1500 au antennes de Peille pour une longue glissade et arriver vers 700 sur une montagnette immonde (Mont Macaron) qui est l’antithèse même de la montagne propice au parapente. On doit pouvoir y faire 1300. Ensuite on doit faire plus de 1300 devant le Mont-Chauve, une espèce de pyramide aux déclenchements cycliques, et entamer une longue traversée de Var vers une cuvette au dessus de Carros. On reprend ensuite en dynamique et on descend la vallée du Var face à une brise qui monte en puissance et dont le débit permet d’alimenter à elle seule une bonne partie du massif. Ensuite on peut se relacher.
Après un décollage toujours un peu pénible dans les touffes de thym et les rochers, la partie d’échecs commence donc. il est 9h40. J’oublie de setter la bonne altitude et mon GPS en profite pour me tendre le même piège que la dernière fois.
Au plaf, nous nous communiquons nos altitudes avec Cyril et j’en déduis que mes 1620 sont plutôt 1450. Je n’arrive pas à corriger l’altitude de mon GPS, le calcul mental devra faire partie de chaque consultation.
Tout se passe bien sur le glide, j’arrive néanmoins ric-rac au dessus des lignes sur le Mont-Macaron. Cyril avec son matériel moins performant s’en sort de justesse et ratissant en basse couche dans la cuvette sous les lignes. Quel pilote ! Et que dire de cette masse d’air qui tient ses promesses !
Je monte doucement et laborieusement, puis cela devient plus facile. La trajectoire vers l’Abadie donne thermiques sur thermiques, je fais tranquillement mes emplettes. Cela ne peut être que mieux pour la suite. Je vois Cyril monter également, en se faisant un peu décaler dans le flux de la brise, c’est quand même bon signe.
Arrivé haut au Mont Chauve, j’arrive à trouver directement un thermique bien constitué et cela me satisfait de m’être bien appliqué à monter avant. Cyril est bien haut, très à l’Est du Macaron.
10h40, 1270m Transition vers Carros, je me vois arriver haut comme jamais. Mais la brise qui devait me pousser n’est pas là. J’arrive largement au dessus de l’espèce d’Abbaye, mais j’ai l’horrible surprise de constater que je ne peux pas compter sur du dynamique. Je dois m’employer avec les déclenchements thermiques ci et là pour remonter. Plus je me rapproche des crêtes sommitales et meilleur est le rendement. Yes c’est bon. Maintenant je vais pouvoir descendre le Var aussi facilement que possible. Il y a déjà 15-20 kmh de brise, autant dire que j’ai vaincu bien pire ici.
J’ai du mal a communiquer avec Cyril car la batterie de ma radio est sur la fin et j’émets par tranches d’une seconde. J’essaie de lui indiquer où taper sur Carros, je le vois haut sur le Mont-Chauve puis je le perds définitivement.
11h10 J’arrive au Baou de la Gaude et je dois désormais lutter contre une tendance Ouest qui pourrait rendre la suite un peu compliquée. Heureusement, la masse d’air est bonne et les plafs généreux me permettent d’arriver à Gourdon somme toute assez facilement. L’Ouest se rappelle à moi et je dois m’y reprendre pour arriver vers la boule vers 12h25.
Le ciel est maintenant en passe de se voiler par l’ouest. Je pousse quand même jusqu’à la colle du Maçon pour voir les dégats de l’incendie de cet été.
12h35 J’attaque le retour. Le voile nuageux va indiscutablement être un problème. Je m’applique à rester haut et je fais un bon plein, plus de 1500m, au Puy de Tourettes. L’accès au Baou de la Gaude est donc acquis. Je pense qu’il n’y a pas meilleur lieu pour encaisser les coups face au voile nuageux.
C’est au Baou de la Gaude où reprend la partie d’échecs. Ma stratégie est simple : il est 13h20, le soleil se couche vers 21h : je ne partirai qu’avec ce qu’il faut pour traverser le Var. Cela prendra 1,2,3,4 heures ou davantage mais je ne céderai pas.
Au bout de presque 40 minutes à enrouler des trucs prometteurs ou simplement temporiser au grès du voile nuageux, les rayons du soleil reviennent durablement. Je change de thermique. Un rapace m’aide à noyauter, nous allons pouvoir finir à une belle altitude. Puis assez subitement, le rapace part, ça ne monte plus. Je suis un petit peu sous le seuil que je m’étais fixé, mais j’ai compris que tous les paramètres étant enfin au vert depuis un petit moment maintenant, il n’y aura certainement pas mieux. 1350m, positionné un peu en vallée, avec une tendance Ouest, c’est quand même jouable. il est 14h20 quand je commence à transiter.
Effectivement, l’Ouest me facilite un peu des choses et j’arrive à bricoler deux tours dans une bulle décallant de manière immonde à Colomars avant d’arriver sur la face ouest de la crête du Mont-Chauve.
J’arrive évidemment limite. Je suis au niveau de la petite bosse que j’avais repérée d’abord en remontant sous le cagnard après un vachage, puis validée ensuite dans un autre vol. Elle joue encore une fois son rôle.
La brise est très forte, il faut se positionner très précisemment, mais ça marche !!! Une petite erreur sur une trajectoire en enroulant et une longue dégueulante en remontant la brise me rappelle que je marche sur des oeufs. Je reprends tout à 0, et en sortant le grand jeu, je sors. C’est une énorme satisfaction, il est un peu moins de 13h et le crux est passé !
Je me repose ensuite 15 minutes en me relachant un peu. Il faut tenir la Mantra car ça pilonne sec, comme un après-midi d’été, mais pour un petit moment je ne pense plus à la partie d’échecs. Me contenter de piloter me fait un bien fou. Cette petite parenthèse me permet de profiter pleinement de cette vue magnifique, en observant Nice, le boulevard Jean Médecin, les bateaux, les avions qui atterrissent… c’est quand même énorme de voler là !
Je vais attaquer la section qui me manquait. Je n’avais jamais vraiment réfléchi à la problématique et j’avais jusqu’alors dénié les difficultés par un simple « bah une fois au Mont Chauve ça doit rentrer facilement avec les brises »… Mouais…. quand je commence à me pencher sur le problème, le challenge prend toute sa dimension. Un sacré challenge.
Ca ne monte guère, tout est bleu, il fait chaud, la brise est forte et les nuages des faces Ouest de Peille me narguent. Après des prospections loin au sud, des tentatives de plafer ci et là, je me dirige au dessus du site de modèlisme. Ma vitesse me semble assez bonne face au sud et je pense passer facilement sur les antennes au dessus de L’Abadie pour y tenter la chance. Cela devrait monter ici. Je me remémore le trajet des lignes HT qui se réunissent en bas pour alimenter Monaco et Menton. C’est quand même chaud en dessous et ça ne pardonnera pas trop l’improvisation, il ne faudrait pas l’oublier.
15h10, j’arrive à 750m soit quelques mètres au dessus des antennes de l’Abadie, tout va très vite. Je fais un tour pour conclure que je ne devrais pas surtout pas en faire un second ! Je me rabats immédiatement tant que c’est encore possible vers le Macaron, sous peine de me faire enfermer dans une horrible descente infernale au vent de cette pente faiblarde truffée de lignes de toutes tailles et de maisons.
Bricolage appliqué, pétards qui décalent, je réussis à me hisser à hauteur de sommet sur cette saloperie de Mont-Macaron. Il ne tient aucune des promesses faîtes à l’aller. Au début, au moins les pétard toniques se succèdent et rester 50 m au dessus est simple. A défaut de monter bien haut, c’est déjà ça.
J’arrive vite à faire un minable 1050, puis après un tour par terre un 1100 depuis lequel je me lance. Je me ravise assez vite car ma trajectoire initiale dégueule sévèrement.
Je refais ensuite, de mémoire, 2 plafs un peu moins bons, mais qui permettent éventuellement de poursuivre vers le Nord pour espérer rejoindre le Férion et les magnifiques nuages des montagnes au Nord depuis lesquelles d’une manière ou d’une autre, je réussirai probablement à rejoindre le déco). Mais il n’est pas question de céder à la facilité ! On reste devant ! Après tout ce que j’ai fait aujourd’hui, ce n’est pas le moment de faiblir. Je trouve cela plus honorable de glisser jusqu’au stade de Peille, ou même d’accepter la défaite dans la vallée du Paillon, que m’en sortir en dénaturant la fin comme une raclure. Trahir l’esprit du vol n’est pas possible.
Je dois à un moment gérer le timing pour absorber 1 long épisode de voile d’altitude, puis le soleil revient. et ensuite l’aérologie s’avère… pire qu’avant. Je remonte diffcilement à l’altitude du sommet. Le temps passe, le soleil tourne. Ces basses couches sont si stables. M’enfermer sur les face Nord-Ouest me parait être le piège parfait. Je m’y refuse.
Finalement, je décide d’explorer, avant d’y être contraint le thermique de l’étage inférieur, au dessus des lignes. J’y crois peu avec la brise forte. Finalement, c’est une bonne minasse qui m’accueille et je m’y accroche comme un doberman.
16h30, après 1h15 de Macaron, je pars de 885m dans le flux de la brise en ayant décalé du mieux que je pouvais le thermique.
Mes chances sont minces de pouvoir basculer sur la vallée de Peille pour me glisser au stade; Je n’espère pas davantage. Ce serait déjà bien mais c’est loin d’être gagné !
Je suis tellement bas que j’ai absolument besoin de tout mon sang-froid pour arbitrer entre mon énergie à ne rien lâcher et ma sécurité, qui doit rester la priorité, tout va aller très vite. Les pensées se succèdent.
Blausasc : arrivée bas, remontée en dynamique pour poursuivre le vol, réussite très incertaine, branchage si échec : option à décliner
Passer dans la vallée de Peille : possible, si la brise y est forte il y aurait une chance mincissime de taper le relief avant d’aller au stade. Je prends
Une belle ligne électrique traverse pile où il serait convenable de passer pour optimiser ma trajectoire vers Peille, c’est trop risqué. Je dois donc traverser en aval au niveau de la carrière, quitte à me voir enfermer par la ligne une fois dans la vallée et de devoir poser à la carrière.
Cela portouille sur la petit crête qui y va, mais je connais ce genre de sons piégeux où un tour de coûte 5 mètres. Ca va passer, ca va passer. Je prie pour ne pas me retrouver dégueulé ou contré au dernier moment, il faudrait passer ric rac et poser immédiatement ou faire demi-tour pour probablement se brancher avec calme.
En théorie ça passe.
Au feeling ça passe.
Mon expérience la plus primitive me dit que ça peut aussi bloquer au dernier moment.
Ca passe. Je passe. Pas le temps de se réjouir, next décision. Réponse immédiate obligatoire.
Enfermé par la ligne ou pas ? Posé en vallée devant possible ou pas ? Oui ou non ? Posé carrière ? Fuite en vallée ?
A peine ai-je mobilisé ce petit arbre de décision dans mon esprit que mon vario se met à biper. Mon réflèxe est de faire un quart de tour seulement et de laisser biper en remontant au vent. Au cas où ce ne serait qu’un petit petard merdeux ou une turbulence, je veux rester maitre de ma trajectoire et ne pas faire une demi tour dans du dégueulit bien mou.
Immédiatement, mon corps se sent envahit d’une sensation de chaleur intense. Cette carrière déventée sur une crête est un putain de four solaire comme j’en ai jamais vu. Je ressens la chaleur dans ma chair comme si je m’étais assis dans une voiture restée toutes la journée sous un soleil d’été.
Peu importe la stabilité qui a gagné les basses couches depuis longtemps, je suis au dessus d’un convecteur tellement puissant, homogène et large que tout mon stress disparait instantanément.
Mon stress de pouvoir passer la ligne qui m’enferme peut-être disparait. Puis mon doûte d’atteindre le stade. Puis mon doûte d’avoir ma chance en dynamique. Puis mon doûte de raccrocher les faces ouest. Puis mon doûte de reposer en haut.
Plus de doûte en vue, je décompresse tranquillement. Quel finish ! Toutes les émotions se sont enchainées si vite depuis que je suis parti du Macaron qu’il me faut un petit moment pour réaliser que j’ai réussi mon vol. De gros cris sortent ! Evacuer la tension, exprimer la satisfaction.
Puis le calme revient et je fais quelques photos.
Je profite encore un peu du vol, c’est magnifique de voir au loin la boule de Gourdon, minuscule.
Je me reconcentre pour me poser en douceur en haut. Seul sur ces montagnes, à remettre mon aeronef dans son sac, un bel instant. L’aventure est terminée.
Cyril m’apprend qu’il s’est posé après avoir rejoint Carros au bon endroit sans arriver à descendre le Var. C’est qu’il a fait une belle petite section bien intense et qu’il a profité de la magnifique vue du Mont Chauve ! Bien joué.
Voilà, allons voir ailleurs.
Roquebrune – St-Vallier-de-Thiey
http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2014/vol/20156828
God Bless the Macaroni
Depuis plusieurs années, j’ai nourri peu à peu le rêve de relier Roquebrune à Gourdon.
Ce rêve, arrivé à maturité, prenait la forme d’une trajectoire assez directe par le Sud. Je souhaitais réaliser ce parcours avec la manière, sans faire de détour par le Nord pour éviter les difficultés.
Le problème principal sur cet itinéraire est la zone allant de Blausasc à la plaine du Var.
Le Mont Macaron tout d’abord. C’est un site FFVL (!) que je connais un petit peu, j’y suis allé 5-6 fois. Malgré l’entrain initial de la mairie de Cantaron et du club Roquebrun’ailes, ce site n’a jamais eu le moindre succès. La légende voulait que certains pilotes y avaient déjà fait de jolis vols, mais en les questionnant, il s’avérait qu’il n’en était rien.
Accès compliqué, déco horrible, lignes HT mais surtout, un rendement minable ! Pentes faibles, sol sableux, forme bizarre… le pauvre Macaron n’a rien pour lui.
J’y suis allé par diverses conditions, traquant le thermique, traquant le dynamique par vents forts… Je me rappelle surtout d’un jour sur-fumant où les cums poussaient sur chaque montagne sauf au dessus de moi…
Pour en finir avec le contexte, en décembre 2014, à la faveur d’une journée sans grand potentiel à cause d’étalements rapides et épais, j’ai glidé contre le vent d’ouest en partant du Golf de Laï Bareï à 1500. J’ai pu remonter de très bas en dynamique à la faveur d’une pente peu pentue bien orientée et, une fois parvenu au sommet, j’ai grillé les 5 minutes qui restaient de soleil à chercher un thermique: rien de rien, comme d’hab 🙁
Le Mont-Chauve. En cas de succès au Macaron, il semble plus propice. De mémoire, Luc y avait décollé en Ultradaube, se rééducant à la suite de son premier crash. Cherchant à chaque fois à se poser le plus près possible de Nice, il flirtait avec les 2 THT alimentant Monaco et se posait dans un champ compliqué en pente à Gairaut. Je n’avais pas d’infos sur le potentiel thermique, mais pour être allé m’y ballader, cela me semblait pas mal. De la pente arride, des fours…
Le problème est qu’il est cerné de 2 grosses lignes HT. Bonne nouvelle, une fois raccroché, au sud il n’y a pas trop de soucis pour se poser… à priori, si on étudie le truc sérieusement. Une ligne bien vicieuse disqualifie quand même 75 % de la zone la plus propice quand même 😉
Du sommet du Mont Chauve, il faut pouvoir transiter vers la Gaude ou plus vraisemblablement Carros, en fonction du plaf. C’est loin d’être une formalité d’après mes calculs. Il est toutefois facile de s’échapper dans la vallée du Var depuis le sommet et moins haut.
Le 19 janvier 2015
Donc nous voici le 19 janvier 2015, les prévisions sont assez mitigées pour le 20 avec un voile d’altitude dès le matin et un front arrivant dans la foulée. Il y a aussi du vent d’Est, peut-être trop. Ce qui me fait tenter, c’est surtout l’emmagramme qui annonce une très bonne instabilité, même dans les couches les plus basses. Je me fais une petite feuille de route et charge la gopro et l’appareil photo. Autre indice, en ce moment c’est souvent un peu mieux en vrai que ce qui est prévu.
Le 20 janvier 2015
Premier coup d’oeil vers 8h30 vers le ciel : et bah c’est vite vu 🙁 Tout est baché, pas de parapente.
J’habite en ville mais Nico et Gilles confirment aussi. Finalement vers 9h30 on aperçoit un peu de bleu, rdv 10h30 Turbie. En prenant la voiture je m’aperçois qu’il a copieusement plu pendant la nuit.
On décolle vers ???? h avec Nico, sous les yeux de Gilles et Pierre, quelques secondes après qu’un voile masque très durablement le soleil. C’est la lutte, on bataille. Je donne tout ce que je peux pour cirer les faces Est avec Nico, et finalement j’arrive à me hisser suffisamment pour survoler les falaises du cirque qui sont encore au soleil. Cela me permet d’arriver à la cabane où tout le secteur est au soleil. Je vois Pierre Gilles et Nico lutter au Mont-Gros dans l’ombre et je m’estime bien bien veinard au soleil.
Malheureusement ça ne monte pas bien haut. Je prends mon temps, devant faire face à des périodes d’ombre sur mon superbe appui dynamique. Pour passer le temps, j’essaie de filmer mais je n’entends aucun bip. Tant pis pour la videos.
Finalement je décide de décaler – car les rares bons thermiques décalent – et je me retouve, 30 min après être arrivé ici, à enrouler entre les 2 énormes antennes et leurs haubans. J’ai vraiment peu d’altitude mais j’ai tellement décalé que je dois tenir bon et tenter le coup.
Très peu de temps après avoir perdu l’ascendance, à peine lancé dans une transition éperdue vers le Macaron, je trouve de bons trucs provenant des faces ouest sous le vent. Ca monte de manière très turbulente mais j’arrive à tenir l’aile et à rester dans les ascendances : YESSSSSSSSSS Je prends mon temps, gratte tout ce que je peux et finalement j’arrive sur le Mont Macaron au dessus de la ligne THT.
La peur m’envahit, j’arrive sur ce site en Outsider. La loose est là qui me regarde. Je choisis de dépenser mes quelques dizaines de mètres de sursis à m’acharner au dessus de la plus grande zone calcaire plutôt que me rendre sur la bosse la plus sexy : yes ça bipe !
Je suis concentré à 200% pour tenir le truc sous les yeux des randonneurs. Yesss !!!
Finalement je suis maintenant à des hauteurs propices pour continuer. Bye bye Macaroni !
Ma joie est de courte durée car je prends une trajectoire assez merdique et je me vois même finir bloqué. Moi qui rêvait, avec ce gaz rarissime et chèrement acquis, d’arriver directement en haut, je dois passer par devant.
J’arrive 50m au dessus de la ligne THT . Si je ne trouve pas de gros thermique d’emblée, je suis quand même soulagé et super optimiste. Les pentes sont raides et arrides, le vario bipote régulièrement. J’ai passé le Macaron, s’extraire du Chauve ne sera qu’une formalité.
Effectivement je me hisse sans peine au sommet, je profite du paysage tout en étudiant la situation. Un bon pierrier et un four calcaire 100m plus bas devraient donner : yesss ça dépote… mais c’est des trucs si turbulents. Ils décallent trop fort, tantôt en SE, tantôt en SO. C’est également très cyclique avec de longs coups de mou. Bref, de quoi tester le moral.
Je perds la bulle 1 fois, 2 fois, 3 fois… le doûte commence prendre sa place et je dois remettre mes choix en questions : il faut aller voir devant sur ces magnifiques faces ouest. D’ailleurs un cum commence à se former assez haut. Difficile de dire d’ou il vient avec les SU et l’Est en haut. Seule certitude, c’est plus au sud qu’où je me trouve. Trop au sud certainement.
Je fais une petite incursion au Sud-Ouest en petit joueur. Je commence à me replier pour en refaire une plus ambitieuse en partant avec plus de gaz… et là : Thermique !!!
Plus sain, plus large… ce n’est définitivement pas celui du cum que j’ai vu, mais ça s’enroule. Je commence à bien décaller et quand je me retrouve sans plus rien,loin des 1500m escomptés. Hésitation entre les falaises plus au nord à Aspremont et la poursuite immédiate de l’aventure. Finalement, je me lance vers Carros.
C’est vraiment limite, mais je ne désespère pas de trouver des petits relais en survolant cette vallée somme toute assez minérale. Routes, galets, immeubles, hangars !!! C’est instable depuis le sol dixit meteoblue !!! Si le Macaron donne, tout donne !
Le miracle du mec qui y croit se produit en prenant quelques thermiques made in Carros City. Merci !!! Ce n’est qu’un surcis, car je perds les bips et je vais quand même arriver bien bas sur les reliefs.
Encore à 50 m près, j’arrive à survoler une espèce d’abbaye massive. Quelqu’un à eu la bonne idée de la construire de pierres bien claires. Ce quelqu’un à eu aussi la bonne idée de réaliser l’enceinte et les sols avec la même matière, de choisir une belle exposition ensoleillée, de mettre peu d’arbres – qui en plus perdent leur feuilles en hiver – et de situer le tout en contrebas d’une petite falaise pour bien redresser, canaliser et amplifier l’ascendance: du travail d’orfèvre !
A partir de ce moment ça va remonter assez laborieusement mais surement. J’enroule avec un oiseau et je vois une aile sur la Gaude ! Bruno ?
Je m’applique pour pouvoir avancer au sud et je rejoins d’aile, une Ozone verte et rouge qui monte facilement. La suite est peu rejouissante, tout est à l’ombre depuis un moment de Saint-Jeannet à Gourdon. Ca sent encore la lutte.
Mais j’arrive à faire plus de 1450au Baou de la Gaude, je m’imagine même à un moment poussé par le vent juqu’à Vallette… mais non.
Ca ne glide pas bien, ça ne bipe plus. Juste en traversant vers le puy de Tourette, les roches du fond de vallon me donnent un thermique reconfortant, super compliqué à tenir mais je ne vais pas me laisser intimider.
Yess je vais arriver presqu’à hauteur du puy de Tourette… et ca remonte. Finalement je peux passer par le haut et je trouve régulièrement de quoi monter.
J’enroule au dessus de la cracasse d’avion avant d’arriver à Courmettes, enfin je me détends et je crie des gros Yesssss Yesssss Yessss Yesssss ! Vraiment trop heureux !!! Ca c’est du vol mérité !!!
Finalement toujours euphorique, épanoui, accompli, je réussis à faire un bon plein à Courmettes et je continue….
Jusqu’à Cavillore « histoire de », sans aucune pression, juste pour le plaisir.
Puis la Boule.
Puis Grasse.
Puis Saint-Vallier (qui ne s’est pas laissé atteindre facilement).
Deux grands mercis à JV qui m’a accueilli chaleureusement et à Bruno qui est venu me chercher !
Sans oublier Pierre Gilles et Nico, ainsi que tous les autres copains.
Roquebrune – Savone
Départ de Roquebrune pour un Soaring à Savone
Jamais je n’aurais pensé pouvoir me poser sur la plage 100 km plus loin !
http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2012/vol/20123880
Les prévisions pour ce Samedi 16 mars 2013 nous donnent un très beau potentiel. Jouer dans une belle masse d’air instable, sèche et déventée autour de la zone frontalière est possible.
J’hésite entre Ospedaletti et Isolabona. A 4h je me réveille, regarde attentivement Meteoblue et à 4h30 je textote les potes :
« Rhaa je viens de tordre les prévisions de vent dans tous les sens à tous les étages, y’a quand même un coup à jouer avec les premiers thermiques de RQB !!! Je suis quand même indécis…. »
On se décide avec Bruno et Dgilou pour Isolabona mais je vais inspecter Roquebrune en passant vers 8h… 10kmh de SSE.
Autant aller à Isolabona en vol !
Corrado décollera de Bevera.
JPT doit arriver plus tard.
Benoît va à Ospe,
Le plan que j’ai un peu en tête en ce moment c’est aller au Mont Bertrand ou au Saccarel et revenir à Roquebrune par le Mangiabo.
9h40
Ca me démange depuis 30 minutes. Je décolle.
Maintenant il faut assumer.
Je ne plombe pas, mais la tendance SE est plus forte que prévue, et le radiateur thermonucléaire de Roquebrune est un peu long à se mettre en place… ça va être laborieux. Gilles et Bruno m’en voudront si on fait un vol venté et sans issue dans le bocal.
C’est effectivement laborieux. Ca monte peu, Ca decalle à max. C’est long !
A tel point que j’ai le temps de voir JPT arriver au Mont-Gros.
Bruno s’en sort le mieux de nous 3. Il gère le début comme un chef. Après Sainte-Agnès il se jette tout seul comme un grand dans le piège de l’Agaisin à 11h.
Mon option est de passer par Menton en sachant que l’on va être accueilli par une face O sous le vent et un peu froide. On est limite en altitude, Il faudra du cran pour se remettre au vent. Dgilou gère à la perfection et on se retrouve au plaf, un bon plaf genre 1800 qui va nous permettre de zapper l’escale à Bevera.
Ca tombe bien car on voit Corrado y batailler un petit peu. Je prends une petite avance sur Dgilou et je me retrouve dans le coeur du thermique à la Tramontine. Des oiseaux me montrent la mine.
Encore plus de 1500, une dérive SSO, je zappe Isolabona,
Il est 11h50, je transite donc vers Rochetta depuis la Tramatine
Je ne suis pas mécontent de faire cette section avec du gaz, à hauteur de crêtes c’est toujours éprouvant. Tout passe nickel jusqu’au Torrage. Je commence à ralentir l’allure car j’aimerais secrètement que Corrado me rattrape au Saccarel.
Dgilou est entre de bonnes mains, Corrado et Frederico. J’espère qu’il reste zen, guidé par les locaux, en confiance.
La vue du Torrage et du Saccarel est magnifique. Avec 2500m puis 2800m on voit le Gélas, le Viso et les 4000 qui sont derrière la plaine du Po.
Dessous le spectacle est superbe aussi avec les skieurs et leurs traces.
Corrado me rattrape et il accepte de me guider au retour vers Isolabona d’où il sera facile d’aller à la Tête d’Alpe pour ensuite tente traverser la rivière Roya au niveau de Breil.
Il y a une tendance Sud assez marquée, assez préoccupante et sa science de l’itinéraire me parait plus que bienvenue.
Mais au plaf il change d’avis et me lance un « Viens, Pascal, on va a Albenga !!! ». Je ne sais pas où c’est mais je le suis sans hésitation. Il est 12h50 et on part pour une longue transition de 20 mn vers « Colle di Nava ».
Il y a 2 éoliennes, je reste prudent, je trouve une mine qui décalle bien et je décide de continuer au Sud… mais ça ne passe pas et je me fais bien tarter. Je me replie sur ce que je pensais être un appui polivalent, entre la brise de la vallée Sud et la tendance Est (ou pour moi la brise de mer) au dessus qui m’avait tant contré. Cela ne fait que dégueuler Sad
Le piège, 1h30 de déprime.
Je vois Corrado bouriner avec son aile qui se tord bien et passer du bon côté, derrière il semble monter mais sans plus.
Je suis bien déçu, maintenant que je suis bas, je vois que les atterros potentiels sont tous vraiment médiocres. Pour diverses raison, chacun est très mauvais. La sécurité est en haut.
En me repositionnant au dessus des meilleurs champs et en pensant bien que vu la cuvette dans laquelle je suis ça doit bien monter quelque part, je trouve un thermo-dynamique gentil et large qui me soulage et me relaxe un peu.
Idem une fois remonté aux crêtes. Je laisse filer les mines sportives qui décallent trop et ne servent à rien pour rester en sécurité, observer et comprendre. Ca prendra le temps qu’il faudra, mais je compte bien me poser ailleurs que dans ce trou.
C’est un beau bordel à déchiffrer. La seule certitude que j’ai, c’est que j’aimerais être au nord vers Ormea au sommet des hauts reliefs où la vie doit être bien plus simple.
J’observe attentivement les 2 éoliennes. Elles oscillent plus ou moins entre S et SE selon la force des brises. Je décide de retenter le coup quand ça me semble être la brise locale qui prédomine.
En attendant j’aimerais aussi voir précisément jusqu’où je peux aller en dynamique avant de passer sous le vent de la brise de Mer et de me faire démonter. Bref, c’est la guerre et je m’organise.
En chemin la minasse est trop belle. Le genre de mine qui fait tellement hurler le vario que je l’enroulerais même si elle décalait à 40 kmh car en quelques secondes avec des centaines de mètres en plus tout serait différent.
Bingo ! J’ai pris presque 1000 m en 6 minutes. Problème de 1h30 réglé en 6 minutes. Next please !
14h42
Le paysage est grandiose, la mer paraît lointaine, elle est à 20 km. Je m’en émerveille 10 fois, 20 fois. Il y a encore tant à survoler.
J’aurais bien aimé y aller dans cette moyenne montagne vers le NNO et finir jusqu’à la plaine du Po. Mais il y a beaucoup d’éoliennes et elles tournent plus vite que celles que j’ai pu admirer pendant plus d’une heure. Je me suis assez battu, je n’ai plus envie de batailler.
Les vallées sont très minérales, beaucoup de cuvettes, c’est magnifique. Pour me rendre vers la mer et la civilisation, je survole une ligne de crête s dont les versants nord sont superbes.
J’avance parfois à 20 kmh accéléré mais ça porte bien. La mer est loin, j’enroule et je plafonne ce que je trouve car je compte bien m’y poser. Corrado ne répond pas.
Après un 1800 je quitte ma crête qui meurt dans une plaine pour une autre qui me conduira à la mer. Je suis content et soulagé.
Arrivée sur la mer, 15h45
Je pense qu’il me manque peu pour faire 100 km alors je décide de tout donner question glide.
100 km depuis Roquebrune, je les mérite non ?
Le littoral est hyper posable. Après 10 km de glide le long du littoral j’arrive à 300 m/sol au bout de la plage, la suite est obstruée par un relief qui se jette dans la mer.
Pas de moutons, un vitesse de glide normale, 10 km d’air lisse…. Je pense depuis longtemps ue s’en est fini quand le vario fait des micro-bipements.
Je pilote et enroule finement pour exploiter l’ascendance et quand je tape le relief je suis bienheureux de constater ça tient en dynamique !
The Soaring Spot
Je découvre alors que j’arrive à Finale Ligure, le plus beau concentré de parois d’escalade que je connaisse. C’est énorme, il faut 1h30 d’autoroute pour venir ici de Nice ! Je jubile. C’est un lieu mythique pour moi.
Grimonett, une superbe grande voie, je te vois ! Je reconnais et localise chaque voie démentielle que j’ai gravi.
Je survole la ville et je me connecte avec la crête suivante. C’est énorme, je vais finir par du soaring World Class. C’est beau l’Italie !
C’est laminaire dans du gros 25 kmh parfaitement perpendiculaire à la côte, Il y a juste à s’en mettre plein les yeux !!!
A Varigotti la nature reprend ses droits, on petit cap sans route, sans personne, sans maison, sans rien seul avec les mouettes. Capo Noli, je suis aux anges. C’est énorme.
Ca tourne à 90 degrés, une transition avec un petit relief en point de mire. J’ai assez pour poursuivre et ne pas trop me faire tarter sous le vent.
C’est sport ! J’enroule un truc alors que je suis en mer et sujet aux turbulences derrière du cap. C’est aussi sportif qu’une vieille minasse de montagne. Je ne m’attarde pas.
En vue un autre relief : Bereggi avec 5-6 parapentes en soaring. Yessss ! J’arrive bas. Question d’honneur, je remonte.
Je découvre alors ce que je crois être Gênes et qui est en fait Savone, une grosse ville avec ferrys…
Trop content, je me pose. Lorsque je dis d’où je viens, les parapentistes très chaleureux m’accueillent tel un Demi-Dieu. Je découvre un dizaine de personnes aussi sympas les unes que les autres. Nous buvons une bière au bistrot et ils me ramènent en train à Pietra Ligure.
De l’analyse, de la maîtrise, des certitudes, de la connaissance, des erreurs, de l’inconnu, du doute, de l’émerveillement, de la chance, de l’opportunisme… vive le cross !
Merci à Corrado pour la navette Vintimille-Turbie et pour tout le reste.