Catégorie : Gourdon
Gourdon permet de faire des petits cross sympas avec une superbe vue sur les montagnes et sur la mer. Attention on est vite en position délicate si on a pas repéré les vaches avant.
J’aime : Site sympa en hiver, départ matinal. Il y a quasiment toujours quelque chose à se mettre sous la dent question thermique. La repose pas trop loin de la voiture est quasi-systématique.
J’aime pas : l’ambiance pas super fun, le manque de services.
Gourdon-Falicon AR
Depuis 2 ans, voler à proximité de Nice était devenu une idée fixe. J’avais atteint le graal début 2015, le 20 janvier. A la faveur d’un thermique au Mont Macaron (ce qui en soir est un miracle), il m’avait été offert un Roquebrune – Gourdon – St Vallier. Il n’y a donc aucun répis dans la saison de parapente. Le Mont Vial avait été un peu en deça de mes attentes côté thermique, mais cotés jubilation, sentiment d’achèvement, vue de rêve, il s’était montré à la hauteur !!!
Le passage du Var dans le sens inverse par le Sud me semblait un beau défi. J’avais attendu quelques jours auparavant un ticket au Baou de la Gaude pendant une heure, pour finalement partir relativement bas et échouer en bas de la face Ouest dans la stabilité malgré le vent d’ouest propice. Au moins, j’avais pu prendre mes repères pour la transition et j’avais pu noter une petite zone propice au raccrochage.
Sur ce vol victorieux du 6 mars, une journée parfaite, j’ai pu partir de plus haut, mais sans être aidé par le vent. Continuer plus à l’EST avait l’air un peu foireux, aussi je suis rentré par Carros. Un petit point est fait aussi à Gréo, pour le plaisir.
la trace : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2014/vol/20157510
Gourdon – Arma di Taggia
Le Samedi 31 janvier, nous profitons avec Benoit des très bonnes conditions pour faire un Gourdon – Vial – Mangiabo – Roquebrune (malheusement un posé à Sospel pour Benoît qui bute au col de Castillon).
Le vol fût superbe, avec quelques difficultés dans la zone Roquesteron/Ascrocs (où JV s’est posé).
Quel bonheur de partager cet itinéraire que j’avais fait en solo il y a quelques années !
Nous étions passés du Férion au Mangiabo à mach 12, car Peille était à l’ombre.
Nous avons survolé sans stress les joyaux que sont Coarraze et Lucéram. Une première pour moi dans ce sens.
L’Italie humide n’était guère réjouissante et le challenge était de toute façon Roquebrune.
Le lundi 2 Février, beaucoup de monde est chaud ! Les prévisions sont énormes. Il semble possible de pousser un peu plus loin, vers San Rémo et de finir par une bonne Pizza.
Quelle horreur toute cette testostérone au déco ! Je décolle rapidement et claque direct un 2000 depuis Cavillore. Mon unique altimètre me donne depuis quelques vols des altitudes fantaisistes – je dois sans cesse penser à corriger ses valeurs : aujourd’hui ce sera à la louche, -300 m. Ca sent la bonne journée. Il fait davantage froid que samedi.
Une fois hissé sur les crêtes de Greo le samedi, j’étais parti optimiste et bas et … j’avais monstrueusement dégueulé sur les neiges de la station au Nord. Du coup, j’étais arrivé bas sur Roquesteron – avec une bonne galère à suivre.
Ce lundi j’asssure au Cheiron – et j’arrive haut sur Roquesteron.
Je prospecte toute la crête tranquillement, d’ailleurs je suis certainement positionné trop au sud. J’aimerais bien mettre à profit mon avance pour la bonne cause : trouver une solution simple et efficace à ce coin qui s’est toujours montré un peu chiant…. mais rien n’y fait !
Cela fait la troisième fois que je passe sur cette route pour me rendre à l’Est et cela fait trois fois que je ne trouve pas de solution bien claire pour connecter les crêtes qui vont au Vial… la quatrième sera la bonne ?
Je me retrouve donc à bricoler de concert avec Benoit qui m’a rattrapé. Finalement nous nous lançons vers le nord, en direction de l’éperon qui est sous Ascrocs, au sud. Ne trouvant rien pour nous aider en chemin, nous finissons sur le petit relief visé. C’est bien cyclique, nous nous gênons un peu quelques minutes en yoyotant avec la peur de sombrer. Mais finalement nous sortons de concert, avec des mines chacun dans notre coin.
Et voilà sur la crête du Vial ! La Blanche de l’hiver ! Je fais régulièrement quelques tours inutiles dans les gros thermiques pour temporiser et rester avec Benoit alors que ma monture ne demande qu’à monter en puissance.
La transition vers le Férion n’est pas vraiment aidée, on se sent même un chouilla contré. Nous arrivons, bien enquiquinés par un Sud qui met les faces Ouest un peu sous le vent. Nous nous en sortons chacun à notre manière : une petite colonne sous le vent turbulente qui décale grave pour moi, un truc un peu plus large au sud pour Benoit. Nous nous retrouvons au nuage 🙂
Benoit commence à mettre du rythme et je me place en mode « distant collaborative control remoring » : plus haut, en retrait, sur une ligne plus au Nord. Non, ce n’est pas une technique apprise auprès de quelque mesquin des airs, nous sommes chez les gentlemen ! Je suis prêt à venir filer un coup de main au vent ou à proposer une solution de repli vent arrière à Benoit si jamais. C’est bon ça !!! Ca me rappelle le bon boulot fait avec JPT, notamment un Saint-André Auron surpuissant il y a des siècles.
Je n’ai pas de radio. Benoit prend une ligne assez au Sud, alors que je coupe tout droit pour le Mangiabo.
Je file au Ventabren – à défaut d’être autorisé, c’est O B L G A T O I R E . Il m’avait trop fait envie le Samedi.
Il y a des jours comme le Samedi où c’est globalement très bon – mais où l’on doit rester un peu prudent et méfiant par rapport à des choix. Poser n’est pas impossible. Et puis il y a des jours comme celui qui se dessine lundi : il y en a 2 ou 3 par an, magiques, une notation de 12/4 !!!
Benoit vient littéralement me chercher à mon retour du Ventabren pour me dire « T O R R A G E » ! Oui bien sûr !!!
Nous prenons ce qui faut pour arriver pas trop loin du sommet de l’Arpette. Quel régal. Je n’ai jamais fais cette transition ni même ce sommet, 7 km de nouveauté, je ne dis jamais non. On a l’habitude de passer + au sud dans nos petits circuits : par le Monte Alto dominant la Barbeira.
La vue est énorme sur le Nord-Ouest du Torrage !!! Magnifique ! Nous bricolons un peu, puis nous pouvons enfin nous lancer au dessus des forêts sur un quasi-plateau, vers le Torrage où ça commence à cumilifier un peu.
Yes Benoît !!! le voilà le Torrage que tu convoitais depuis quelque temps.
Next on the List = partager le bonheur du posé plage !!!
C’est parti pour une branche Torrage > Monte Ceppo que je n’avais encore jamais faite.
A peine partis vers le sud, ça commence à cumilifier partout autour et devant nous. Avec un plaf qui s’effondre rapidement et surement. Nous sentons aussi une tendance Sud bien bien génante.
Nous nous laissons avec beaucoup de méfiance absorder chacun de notre côté – un peu de hauteur est souhaitable. A peine engagé dans l’humidité, bricolant mon instrument pour m’aider à tenir un cap, une turbulence me surprend et une femerture vite enrayée m’éjecte vers une zone ultradégueulante. En une minute je me retrouve à hauteur des reliefs, à devoir forcer le passage d’une crête. Quelle merde !
L’engagement de l’Italie me saute à la figure au fur et à mesure que je sombre. Tant que tout va bien on s’en fiche totalement, surtout un jour 12/4, mais là… Je passe ma crête et me voici dans les pentes Sud Ouest du Ceppo…. je sombre lentement avec quelques bips anémiques. J’envie Benoit qui resté bien haut sur un axe porteur.
Finalement un thermique un peu mou me sauve. Je m’étais déjà préparé à l’éventualité d’une fuite en avant dans les vallons imposables. J’allais même relire en vitesse mon manuel d’arbrissage pour les nuls ! Ouf !
Benoit m’attend au Bignone. J’assure un peu les pleins, désolé 😉 Tant que je ne serai pas au Bignone ce sera Optimisme 0% Méfiance 100%
Une fois Benoit rejoint, nous entamons un superbe glide contemplatif ! C’est toujours une sacrée récompense.
A mi-glide la concentration a baissé depuis un petit moment dejà, le froid me saisit d’un coup. Quand on n’a plus à réfléchir ou à s’employer… ça caille !!!
Nous nous posons super contents ! Bien fatigués par ces 2 vols de rêve en 3 jours ! Pas loin de 200k quand même ! Quelle grande classe cet itinéraire !!! Il faut reconnaître que ce lundi nous avons peu de mérite tant la journée était magique !
Raviolis puis un belle intervention du plus grand président navetteur de tous les temps ! Gilles Perpès !
Je veux bien me priver des belles et longues journées d’été en échange de nouvelles conditions hivernales similaires.
Allez on finit par 1 surprise :
Gourdon – Roquebrune
Enfin le Graal du 06.
Gourdon Roquebrune par Roquesteron et le Mont-Vial
65 km – 21 mars 2013
http://www.victorb.fr/visugps/visugps.html?track=http://www.victorb.fr/visuigc/23032013_153026_2013-03-21-gourdon-vial-roquebrune_IGC
Les prévisions pour ce Samedi 23 mars 2013 nous donnent un plaf vers 1500 à Gourdon et un peu plus derrière et de l’Ouest qui va finir par passer en basses couches à 20 kmh.
Ca peut être bien comme ça peut être médiocre.
Sur un petit nuage depuis un superbe Roquebrune Savone, je vais voler à reculons car je sais bien que voler à Gourdon risque d’être bien fade après ce superbe 4/4 du 16 mars. C’est bien parce que la météo est pourrie après pour longtemps que j’y vais.
On arrive un peu tard avec Dgilou et Dadou.
Très vite, quelque chose me semble anormal : ça monte plus haut que d’habitude ! Las de voler devant en 2 dimensions, je préfère aller vers gréo avec une petite idée derrière la tête : essayer d ‘aller à Roquebrune car ça semble un projet réaliste aujourd’hui. Pour moi, ce vol est LE vol.
Jouer avec les éléments au mieux peut permettre de faire des parcours plus longs, plus beaux, plus variés, plus originaux… mais aller de Gourdon à Roquebrune sans le faire par hasard, c’est un des vols qui m’avait le plus impressionné de la part de Luc.
Ca commence bien, je pars à 1700 avec David vers l’Est de la crête de Calern. Trajectoire malheureuse, on arrive à peine à hauteur de relief. Un petit tour minable jusqu’à l’observatoire pour constater que rien ne monte ici. David s’y pose, oh shit man !
Dgilou passe avec de la marge direct sur le Punch depuis Gourdon. Toujours impeccable ce Dgilou.
Je profite du minimum syndical pour passer de l’autre côté et me jeter dans la foret. Sur les reliefs avant les lignes, je traverse des zones ascendantes qu’il est souvent impossible d’enrouler mais qui suffisent si on les chemine bien à garantir l’accès au Punch. Là c’est tout à fait enroulable, j’en profiter et je tombe sur un truc très très sympa qui me propulse plus haut que Gilles.
On se retrouve à Greo où je le double en cheminant sans enrouler. Afin de voir où il en est et de dire bonjour au skieurs, j’enroule dans une belle pente enneigée un petit thermique agréable. Il dérive bien et lorsque j’aurais du me remettre au vent, j’ai un petit lacher-prise à cet instant. Un petit truc me dit de continuer à enrouler en dérivant ce petit thermique qui va au nord. « Pascal, réalises ce projet de trajectoire Greo- Roquesteron-Acros, c’est une des lignes qui te manques, tu en rêves, et en plus ça a du sens pour aller à Roquebrune »
Et c’est parti, je dérive jusqu’à 1860 et ensuite feu sur le nord. Et ça ne dégueule pas, et ça remonte un peu avant d’arriver sur Roquesteron, et c’est joli !!! En fait c’est plus que joli c’est énorme : Aiglun Cigale Roquestron, l’Esteron c’est superbe. Ca filme !!!
J’arrive largement au dessus des reliefs de Roquesteron, après m’être efforcé de rester haut. Je trouve un truc qui monte mais pas vite. Je m’en contente un moment puis je le perds et je vais de l’avant. Encore un truc médiocre, j’ai du rater le thermique officiel de Roquesteron mais ce n’est pas grave.
J’ai des supporters en radio ! Je ne sais pas comment ils connaissent la fréquence fédé mais des habitants de Cuerbis me saluent ! Pour eux, un parapentiste ici ne peut être qu’égaré !
Je reste donc longtemps dans petit thermique qui monte très doucement et j’en profite pour regarder ce paysage de fou, la luminosité est excellente, l’air est très sec, on voit loin.
Je file ensuite pour connecter les crêtes qui vont au Mont-Vial en comptant bien trouver un truc en chemin. Le lieux est appelé Les Crottes sur la carte, le thermique est superbe, bien fort, avec une belle dérive grâce à la tendance SO plus affirmée au fil des mètres grimpés.
2350, je chemine vers le Vial.
Encore 2350 vers Toudon !
Je me place mal vers le Mont-Vial et je ne trouve rien sur mon chemin. C’est un peu dommage mais je suis à 2000 et je décide de tenter quand même.
Je surveille ma vitesse, j’appréhende le moment où mon aéronef rencontrer la brise du Var. La moindre turbulence me fait trembler, je crains à chaque fois qu’elle soit annonciatrice d’une entrée en brise.
Je gagne le plus possible vers le Sud et toujours rien, une belle vitesse. J’oblique donc maintenant vers Levens, je ne sais pas trop où taper. Je vais taper au Nord de Levens à l’endroit où je parie que c’est le mieux. Le temps de trouver en vrai truc pour monter, ça va mieux. Je chevauche le Férion et il me semble que l’ascendance devient vraiment solide quand elle capte l’énergie des faces Sud-Est bien minérales et abruptes. 2050 au Férion.
La ligne Coaraze > Lucéram > Mangiabo est probablement un truc énorme. C’est vraiment le jour idéal pour faire ça. Vu la qualité de la masse d’air et les probables plafs, je pourrais ensuite prétendre continuer du Mangiabo vers la tête l’Alpe, connecter le Torrage et aller encore plus loin. En termes de kilomètres et de variété de l’itinéraire, ce serait un truc mémorable.
Mais une fois n’est pas coutume, j’ai un objectif précis : Roquebrune. Gardons-en pour plus tard, il y aura d’autres occasions de survoler Lucéram !
Escarène ou Peille ? Ca devrait passer pour un Peille en direct! Je pars donc pour un Férion-Peille en suvolant notamment le fief de Loïc, Berre-les-Alpes.
J’arrive exactement où je voulais. Ce sommet adossé au village de Peille est un coin que je n’aime pas trop. On peut vite perdre pas mal de gaz et se retrouver très bas sans beaucoup d’appuis, baignant dans la stabilité.
Le doute commence à me gagner, en fait j’ai la peur de réussir. Je me vois trop prendre 2-3 mauvaises décisions et sombrer jusqu’à poser au stade du bas.
Je décide donc d’aller vers la via ferrata. Je bricole un peu, on est un peu sous le vent de la brise de mer mais il y a des bons déclenchements. Lorsque j’arrive à enfin enrouler un truc, je dérive à max mais le gain me permet de connecter le déco de Peille.
Je sais que c’est gagné, j’arrive à Laï Bareï et je survole Nico Féraud en faisant des gros YESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS. Un petit tour au cap et je laisse exploser ma joie avec les copains une fois posé à la plage ! YES YES YES YES.
Je suis vraiment super content. Cerise sur le gâteau, les ultimes Luc, David et Russel étaient là. Merci à eux pour l’inspiration et aussi pour les superbes jouets qu’ils ont créé.
Pascal