Étiquette : arma di taggia
Gourdon – Arma di Taggia
Le Samedi 31 janvier, nous profitons avec Benoit des très bonnes conditions pour faire un Gourdon – Vial – Mangiabo – Roquebrune (malheusement un posé à Sospel pour Benoît qui bute au col de Castillon).
Le vol fût superbe, avec quelques difficultés dans la zone Roquesteron/Ascrocs (où JV s’est posé).
Quel bonheur de partager cet itinéraire que j’avais fait en solo il y a quelques années !
Nous étions passés du Férion au Mangiabo à mach 12, car Peille était à l’ombre.
Nous avons survolé sans stress les joyaux que sont Coarraze et Lucéram. Une première pour moi dans ce sens.
L’Italie humide n’était guère réjouissante et le challenge était de toute façon Roquebrune.
Le lundi 2 Février, beaucoup de monde est chaud ! Les prévisions sont énormes. Il semble possible de pousser un peu plus loin, vers San Rémo et de finir par une bonne Pizza.
Quelle horreur toute cette testostérone au déco ! Je décolle rapidement et claque direct un 2000 depuis Cavillore. Mon unique altimètre me donne depuis quelques vols des altitudes fantaisistes – je dois sans cesse penser à corriger ses valeurs : aujourd’hui ce sera à la louche, -300 m. Ca sent la bonne journée. Il fait davantage froid que samedi.
Une fois hissé sur les crêtes de Greo le samedi, j’étais parti optimiste et bas et … j’avais monstrueusement dégueulé sur les neiges de la station au Nord. Du coup, j’étais arrivé bas sur Roquesteron – avec une bonne galère à suivre.
Ce lundi j’asssure au Cheiron – et j’arrive haut sur Roquesteron.
Je prospecte toute la crête tranquillement, d’ailleurs je suis certainement positionné trop au sud. J’aimerais bien mettre à profit mon avance pour la bonne cause : trouver une solution simple et efficace à ce coin qui s’est toujours montré un peu chiant…. mais rien n’y fait !
Cela fait la troisième fois que je passe sur cette route pour me rendre à l’Est et cela fait trois fois que je ne trouve pas de solution bien claire pour connecter les crêtes qui vont au Vial… la quatrième sera la bonne ?
Je me retrouve donc à bricoler de concert avec Benoit qui m’a rattrapé. Finalement nous nous lançons vers le nord, en direction de l’éperon qui est sous Ascrocs, au sud. Ne trouvant rien pour nous aider en chemin, nous finissons sur le petit relief visé. C’est bien cyclique, nous nous gênons un peu quelques minutes en yoyotant avec la peur de sombrer. Mais finalement nous sortons de concert, avec des mines chacun dans notre coin.
Et voilà sur la crête du Vial ! La Blanche de l’hiver ! Je fais régulièrement quelques tours inutiles dans les gros thermiques pour temporiser et rester avec Benoit alors que ma monture ne demande qu’à monter en puissance.
La transition vers le Férion n’est pas vraiment aidée, on se sent même un chouilla contré. Nous arrivons, bien enquiquinés par un Sud qui met les faces Ouest un peu sous le vent. Nous nous en sortons chacun à notre manière : une petite colonne sous le vent turbulente qui décale grave pour moi, un truc un peu plus large au sud pour Benoit. Nous nous retrouvons au nuage 🙂
Benoit commence à mettre du rythme et je me place en mode « distant collaborative control remoring » : plus haut, en retrait, sur une ligne plus au Nord. Non, ce n’est pas une technique apprise auprès de quelque mesquin des airs, nous sommes chez les gentlemen ! Je suis prêt à venir filer un coup de main au vent ou à proposer une solution de repli vent arrière à Benoit si jamais. C’est bon ça !!! Ca me rappelle le bon boulot fait avec JPT, notamment un Saint-André Auron surpuissant il y a des siècles.
Je n’ai pas de radio. Benoit prend une ligne assez au Sud, alors que je coupe tout droit pour le Mangiabo.
Je file au Ventabren – à défaut d’être autorisé, c’est O B L G A T O I R E . Il m’avait trop fait envie le Samedi.
Il y a des jours comme le Samedi où c’est globalement très bon – mais où l’on doit rester un peu prudent et méfiant par rapport à des choix. Poser n’est pas impossible. Et puis il y a des jours comme celui qui se dessine lundi : il y en a 2 ou 3 par an, magiques, une notation de 12/4 !!!
Benoit vient littéralement me chercher à mon retour du Ventabren pour me dire « T O R R A G E » ! Oui bien sûr !!!
Nous prenons ce qui faut pour arriver pas trop loin du sommet de l’Arpette. Quel régal. Je n’ai jamais fais cette transition ni même ce sommet, 7 km de nouveauté, je ne dis jamais non. On a l’habitude de passer + au sud dans nos petits circuits : par le Monte Alto dominant la Barbeira.
La vue est énorme sur le Nord-Ouest du Torrage !!! Magnifique ! Nous bricolons un peu, puis nous pouvons enfin nous lancer au dessus des forêts sur un quasi-plateau, vers le Torrage où ça commence à cumilifier un peu.
Yes Benoît !!! le voilà le Torrage que tu convoitais depuis quelque temps.
Next on the List = partager le bonheur du posé plage !!!
C’est parti pour une branche Torrage > Monte Ceppo que je n’avais encore jamais faite.
A peine partis vers le sud, ça commence à cumilifier partout autour et devant nous. Avec un plaf qui s’effondre rapidement et surement. Nous sentons aussi une tendance Sud bien bien génante.
Nous nous laissons avec beaucoup de méfiance absorder chacun de notre côté – un peu de hauteur est souhaitable. A peine engagé dans l’humidité, bricolant mon instrument pour m’aider à tenir un cap, une turbulence me surprend et une femerture vite enrayée m’éjecte vers une zone ultradégueulante. En une minute je me retrouve à hauteur des reliefs, à devoir forcer le passage d’une crête. Quelle merde !
L’engagement de l’Italie me saute à la figure au fur et à mesure que je sombre. Tant que tout va bien on s’en fiche totalement, surtout un jour 12/4, mais là… Je passe ma crête et me voici dans les pentes Sud Ouest du Ceppo…. je sombre lentement avec quelques bips anémiques. J’envie Benoit qui resté bien haut sur un axe porteur.
Finalement un thermique un peu mou me sauve. Je m’étais déjà préparé à l’éventualité d’une fuite en avant dans les vallons imposables. J’allais même relire en vitesse mon manuel d’arbrissage pour les nuls ! Ouf !
Benoit m’attend au Bignone. J’assure un peu les pleins, désolé 😉 Tant que je ne serai pas au Bignone ce sera Optimisme 0% Méfiance 100%
Une fois Benoit rejoint, nous entamons un superbe glide contemplatif ! C’est toujours une sacrée récompense.
A mi-glide la concentration a baissé depuis un petit moment dejà, le froid me saisit d’un coup. Quand on n’a plus à réfléchir ou à s’employer… ça caille !!!
Nous nous posons super contents ! Bien fatigués par ces 2 vols de rêve en 3 jours ! Pas loin de 200k quand même ! Quelle grande classe cet itinéraire !!! Il faut reconnaître que ce lundi nous avons peu de mérite tant la journée était magique !
Raviolis puis un belle intervention du plus grand président navetteur de tous les temps ! Gilles Perpès !
Je veux bien me priver des belles et longues journées d’été en échange de nouvelles conditions hivernales similaires.
Allez on finit par 1 surprise :