Auteur/autrice : admin
Découverte du planeur avec une grande Dame des airs
Depuis que je vole, s’il est une chose que je fais régulièrement, c’est bien de prendre un peu de temps pour relire un petit récit de Laurence Viard. En matière de parapente, pour moi qui suis quasi-exclusivement intéressé par l’extrême sud-est, plus de 10 ans après, ses vols exploratoires m’apparaissent toujours d’une qualité remarquable. Quand j’ai lu les premières récits de Laurence, je me suis dit : « c’est exactement ça que je souhaite faire ». Envie insatiable de découverte, audace et détermination, tout ce que j’adore !!!
Parallèlement à cette passion de longue date pour cette idole que je n’ai jamais eu l’honneur de rencontrer, depuis quelques mois, je m’intéresse timidement au planeur. Il n’est pas (encore) question de m’y mettre, mais j’apprécie beaucoup l’aspect ludique des simulateurs et je suis également bien curieux de voir ces aéronefs voler dans des contextes différents, ça donne des idées.
Quand Bruno Dijols, qui suit une formation à Fayence, m’a appris que Laurence, qui est une vélivole expérimentée, serait bien heureuse de partager un vol, j’ai bondi de joie et saisi l’occasion !
Après quelques SMS et appels, nous voilà donc à Fayence le 3 Juillet. Je suis très heureux et un peu impressionné de rencontrer pour la première fois Laurence, une femme très sympathique et très très très passionnée.
La journée est assez stable et trop ventée pour le parapente. Le briefing matinal du chef-pilote laisse espérer des conditions correctes dans les massifs.
Nous allons nous occuper à préparer et à acheminer vers la piste notre matériel, avec l’aide de « codisciples ». Planeur, parachutes, batterie, affaires perso. Tout est prêt.
Je découvre l’avance technologique du vol à voile, un live-tracking exhaustif et performant qui nous annonce que les meilleurs pilotes partis comme des balles pour un jour fumant, misèrent en apnée sous les sommets au Teillon puis sur la crête des Serres etc.
Laurence dégage la piste et se met en mode parawaiting. Elle passe plus de 300h par an dans le ciel, lors de journées toutes plus intéressantes que celle-ci. Nous allons attendre tranquillement une heure. Autant rester au sol que misérer à gratter en suffoquant, surtout pour un premier vol où je suis susceptible de vomir. C’est aussi ma philosphie ! Particularité du planeur, on attend à l’ombre de l’aile, on discute donc en ligne.
Nous finissons par nous installer dans F-CHTI, le décollage est éminent, il est plus de midi, de mémoire presque 13h. Je suis assez crispé pendant le tracté mais très vite je me sens complètement conforté dans la confiance que j’accordais au pilote ! Laurence sait exactement ce qu’elle fait.
Nous nous libérons de l’avion et nous allons sur les crêtes au sud du Lachens, une belle confluence s’y trouve. Premiers virages, nous sommes bas et c’est exactement comme en parapente, il faut faire gaffe à la montagne !!! Laurence enroule de préférence à droite (car les grands esprits se rencontrent).
Je ne suis pas aussi à l’aise qu’en enroulant en parapente, quelque chose me gène sans que je puisse dire quoi. Oui, ca y est, j’y suis, en fait Laurence ne met pas le son du vario. C’est une habitude prise dès sa période parapentesque. Cela porte inconsciemment mon regard sur les instruments à ma disposition, un altimètre analogique fort imprécis et un vario compensé (qui ignore les variations d’altitude purement liées au pilotage de notre aeronef comme par exemple les ressources). Nous dérivons davantage qu’en parapente car il y a un vent modéré, j’ai beaucoup de difficultés à percevoir que l’on monte à l’issue de chaque tour. Dans ce silence, j’ai l’impression que l’on tourne pour rien, alors qu’inéluctablement nous nous rapprochons des nuages.
Une chose me dérange encore, sans que je puisse encore savoir de quoi il s’agit…
Enfin libérés du thermique, nous prenons la direction du familier col de Bleine. Laurence accélère un peu la machine pour se caler dans les 150 durant la transition . Nous faisons le nuage à Fourneuby, en parapente on serait sur notre faim question plaf (1800), mais nous prenons tranquillement la direction de Grasse. Mes repères sont mis à rude épreuve. Nous passons à hauteur du sommet de Calern, ce n’est pas un problème du tout pour continuer vers Grasse. J’ai déjà fait cette trajectoire de Calern au Sud en parapente, une fois dans les basses couches face à la brise je tombais littéralement du ciel et j’avais raccroché un extremis le premier relief en luttant. Mais là, on ne se rend compte de rien. Quelle machine ! Je comprends que l’on est comme un lion en cage aujourd’hui avec cette maudite stabilité. Une telle machine est faite pour tailler la route à coups de centaines de kilomètres. Son terrain de jeu, c’est une bonne moitié des Alpes !!! Les fortes brises, les vents météos modérés et les ciels orageux ne sont pas un soucis notable.
Après un tour à Grasse, puis Saint-Vallier, nous misérons dans les gorges de la Siagne. Lo doit enrouler serré. Cà centrifuge !
Nous regagnons la conflu où nous avons commencé notre vol pour nous lancer vers le Col de Portes. 2-3 tours de thermiques et nous gagnons le Teillon sous le sommet. L’ouest bat généreusement les hautes herbes du petit plateau, là encore, en parapente on ne passerai pas au vent dans ces conditions, où alors après un très long combat héroïque. Pour nous c’est l’affaire de quelques secondes et d’un léger infléchissement de trajectoire.
Nous avons du mal à monter ici, tout comme un autre planeur et nous filons vers la Bernarde. Lo enroule comme une chef. Nous faisons le plaf de 2300 et après une crête des Serres snifée en 2 minutes sans avoir croisé de truc vraiment séduisant, nous revenons sur le Crémon. Là encore, une pure formalité. Nous sentons à peine les turbulences dans la partie sous le vent.
Re-Bernarde, re-Teillon où nous nous trouvons en finesse de Fayence. C’est par ici que je commence à comprendre que ce qui me gène un peu depuis le début du vol lorsque l’on enroule n’est autre que la force centrifuge !!! En parapente elle est négligeable mais en planeur elle est assez notable. Pour prévenir toute envie de vomir, je me force depuis le début du vol à commander mon regard. Mes membres commencent aussi à trouver le siège de moins en moins confortable. Bref, la fatigue gagne un peu.
Un glide pédagogique plus tard, nous voici en zone d’attente pour une approche au dessus du village, ça monte partout. Laurence annonce en radio le retour de F-CHTI, train sorti. En gérant son altitude avec les aérofreins, Lo fait une PTU parfaite. Nous posons en douceur, mais ça va vite quand même !!!
J’ai adoré cette expérience !!! Merci beaucoup beaucoup beaucoup Lo !
Nice – Thorame AR
http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20188103
Une journée prometteuse s’annonce pour Samedi. Un petit bol d’air n’est pas de refus. J’irais même volontiers faire un combo sur 2 jours, je mets quoi dormir dans le sac.
J’appelle Benoît qui préfère gunner avec le gratin à Gourdon. Peu motivé par les possibilités offertes par le lieu et par les perches à selfies, je reste sur l’envie de me faire un petit départ tranquilos, avec un déco pas loin de Nice.
J’ai bien failli craquer pour les Cabanelles à Roquebrune, pour tout dire, j’ai pris leur route. Mais les embouteillages matinaux ainsi que la peur d’être au plaf à 9h30 en devant me jeter sur des reliefs lointains et moins propices m’ont mis sur le chemin du Mont-Chauve.
J’y suis tôt, et à peine la marche d’approche terminée arrive l’indéboulonnable Régis. Régis est adorable et… bavard. Comme c’est mon aîné, je n’ose pas lui dire que j’ai besoin de me vider la tête et de m’imprégner un peu des conditions. La dernière fois, à ressentir le besoin de fuir, j’ai failli faire un tas en décollant trop tôt.
L’heure tourne, ça tarde à se mettre en place. Régis me laisse enfin seul, comme s’il avait fini par lire dans mes pensées.
Après de multiples élans contenus, je finis par décoller. Le timing est encore assez correct.
C’est un déco difficile, avec l’aile déventée sur la route et du coup cette fois il n’y a personne pour la tenir. Les suspentes sont sur une végétation plus dense que jamais. Mes pieds sont calés sur une pente raide et instable. Go ! L’aile monte difficilement. J’ai déjà cramé 2-3 précieux mètres de pente. J’ai une seconde pour me décider : bon cap & encore assez haut pour passer les arbres !!! Yessss je cours et ça fini par voler !!! C’est bon ça !!!
J’étais sceptique sur la stabilité et je sors assez facilement un bon 1500 d’entrée, dans un thermique que j’ai cru 1000 fois s’essouffler.
Mais il y a un « mais ». Il y a beaucoup de Nord et le Var est encore sous un régime catabatique . Les fumées de la vallée du Var, celles de Levens, celles vers Bouillon sont autant de signes inquiétants. Je n’arrive pas à attraper une ligne porteuse et ma finesse/sol contre un vent conséquent est sans surprise, catastrophique. Mes 1500 fondent comme peau de chagrin. Je ne trouve pas grand chose à Aspremont. Je continue et je dois, avant de traverser le fleuve, insister dans des trucs mouvementés, sous le vent. A force d’acharnement, 50-100m sont grapillés et l’essentiel est, je pense, sauvé.
Je poursuis et peux taper au dessus de mon éperon magique entre Var et Esteron. Je suis au sommet d’une petite butte qui me permet de ramasser tout ce qui vient quelle que soit la direction du vent. Et bon sang, qu’elle est illisible ici
J’avant-fuite et après maintes déceptions je commence à sérieusement déchanter au dessus de Bonson où rien ne monte, je finis à hauteur du village face aux spectateurs… Cela va se finir en tas, cela va se finir en tas…. Finalement la logique me conduit à prendre franchement à l’Est le thermodynamique de la brise catabatique de la Vésubie, orientée pile en face des plus belles pentes du village… yessssss ça marche ! Quel privilège d’avoir pu faire cela ! De l’air arrive enfin à monter nos 95 kgs, je n’y croyais plus depuis le temps. Les conditions restent néanmoins faiblardes, même une fois l’arrête regagnée.
Je dois me résoudre à continuer bas. Il y a des situations où l’on ne sait pas si on vole comme un sac en étant impatient ou si l’on marche avec brio sur des oeufs avec le peu qui nous est offert. Revest-les-Roches, par le bas, c’est fait ! Si ça recommence à plomber doucement ici, je serai bien dans la merde, me dis-je… heureusement j’arrive à me maintenir et je trouve de quoi enrouler.
En haut c’est pas dégueu. J’adore cette montée depuis le fond de vallée vers le sommet du Mont-Vial, ça se termine toujours par du lourd et c’est encore le cas. Mais, d’habitude, la montée en puissance est progressive et les marges augmentent également à chaque étape. Ce coup-ci, les bonnes conditions étaient un peu soudaines, j’ai du ramer tout le long pour finir par remonter les falaises. Ces moments forts comptent, mais ils coûtent.
Je quitte vers 1700 et chemine en modulant mes vitesses et mes trajectoires pour éviter la TMA à 2000. Quel coin ! Quelle vue ! Je ne m’en lasse pas. L’air est très sec, la lumière est fabuleuse. On sent un peu le Nord-Est mais ça va. Après le col au niveau de Puget-Theniers, je commence à taquiner des altitudes un peu plus importantes, le vent devient plus que sensible. Ces gradients me tabassent bien et une fois les thermiques quittés, ça plombe.
Je ne sais pas encore exactement que faire de ce vol, je continue vers l’Ouest. Avant Briançonnet, me voici dans une espèce de zone infecte entre Nord-Ouest et Nord-Est. Bien plus haut, hors convection, il y a une superbe ligne brossée, matérialisée jusqu’au Coyer. Etrange.
Les thermiques sont vraiment dégueux à partir de 2500, en plus ça porte peu. Je me positionne néanmoins sans trop de mal sur le Crémon et là encore j’ai du mal à comprendre. Sud quelquefois en bas et assurément [ NE et/ou N et/ou NO ] en haut. Je note ensuite que l’Issole est en Nord.
Tout cela commence à me gaver. Je ne sais pas trop quoi faire. J’adopte un état d’esprit aventurier-bivouaqueur mais ça ne marche pas. Je n’ai pas trop envie de me faire chier posé sur une montagne ou d’aller en vallée dans un coin sinistre avec mon sac à trimbaler. J’ai envie de me taper une bière et un bon repas, de prendre une douche et de profiter du beau temps et de la plage demain. En gros j’ai mon compte, oui, limite ça me gonfle presque de voler, c’est fort et surtout, je ne comprends pas grand chose.
Aller, on va essayer de rentrer, la perspective d’une revanche sur une certaine erreur commise à Caussol il y a quelques temps me motive soudain.
Je continue un petit peu au nord et zou, cassos.
J’arrive à Cotes-Longues et poursuivre ne me motive pas du tout. Je fais un demi-tour. Avec un peu de réussite je bouclerai et je me poserai assez tôt pour ne pas avoir eu l’impression de n’avoir fait que voler.
Sur le retour un voile s’installe, c’est mou sur la crête des Serres.
Pour passer sur la Bernarde, sûr de mon coup vu le Nord présent au Pic de Chamatte, je me précipite un peu. Aussitôt parti, bas, ma finesse tombe et je regrette ma précipitation, je n’avais pas prévu de dégueuler autant.
Je passe quand même mais j’ai un peu douté au dessus de ces forêts piégeuses et je m’en suis un peu voulu. Je tenais à tout faire en maîtrisant mon sujet et je n’ai pu m’empêcher de jouer.
3200 avant Briançonnet, ça devient sympa. Merci au voile, cela devient très plaisant de voler ! En plus, j’ai tout le temps qu’il faut pour faire le touriste !!! Mon point de vue change un peu, j’apprécie ces conditions exceptionnelles.
Pris au jeu du vol clean et déclarable, avec mon instrument Skytraxx pourri et ses dessins d’espaces aériens minimalistes, je ne prends pas le risque de faire fructifier mes belles altitudes pour joindre Saint-Vallier.
J’arrive donc sur la crête de Bleine, il y a du gaz à cramer…
A Fourneuby, je dois faire longuement les oreilles pour rester dans les clous, ce faisant je perds la conflu et je passe sur Greo assez bas en devant suffoquer dans les basses couches.
Transitant sur Courmes, je suis flatté de rentrer au Puy de Tourettes sans un virage, ça bipote tout le long et du coup ça pénètre super bien. Maintenant la réussite du challenge me semble acquise.
Je survole Tourettes et Loïc qui vole.
La bière m’appelle. Je n’ai pas trop d’intérêt à de passer du temps à trouver un plaf improbable sur le Baou de la Gaude pour ressortir au Mont-Chauve au dessus du déco.
Au survol de Colomars, je me rends compte que seulement 100-200m de plus m’auraient donné ma chance pour le Mont-Chauve.
Je vais comme prévu aller me poser au pont de la Manda, Je me délecte encore les yeux et j’appelle Jean-Paul pour voir s’il peut me remonter. J’appelle aussi mon pote Fabien qui travaille juste en dessous pour qu’il jette un oeil en l’air. Et à ce moment, une énorme minasse pile à l’aplomb du fleuve me fait vasciller, pas le temps de raccrocher, j’enroule ce truc, il est trop beau !!! En quelques minutes me voilà reperché et je décide d’aller me poser chez Dgilou pour la binouse. C’est superbe et magique de glider entre Est et Ouest, de remonter le Var. Une tâche qui fût si laborieuse ce matin !
J’arrive bas sur l’ « éperon des minables » entre Var et Esteron, maintenant, il ne va plus faire des siennes comme ce matin, il ne va pouvoir que me remonter.
Comme pour bien le narguer, je le surfe 2-3 minutes et le snobe pour aller me poser.
Bien méritée, la binouse m’attend chez Dgilou et Pilou nous rejoint.
Merci à Pilou pour la remontée intégrale à ma voiture. La classe.
Nice – Allos – Briançon
http://www.xcontest.org/world/fr/vols/details:pascamax/18.3.2016/10:08
C’était il y a 7 ans jours pour jours, 18 Mars 2009, j’étais parti de Bleine enneigé pour finir posé sur une piste à Isola 2000. J’avais titré mon récit Plein la Vue. La neige omniprésente, une visibilité exceptionnelle avec de l’air très sec et enfin un premier taquinage des mythiques 4000 m’avaient donné la chance de voir les choses d’une manière assez singulière. Depuis, Mars m’offre quasiment chaque année une petite poignée de journées surréalistes et de vols magnifiques.
Revenons à nos moutons, le 18 mars 2016.
En ce moment, j’adore le Mont-Chauve, ça me fait délirer de monter voler en prenant la route de la crête de Cimiez, une colline Niçoise. En 20 minutes de voiture et 10 min de marche je suis au déco. Je pourrais même y aller en bus !
Cerise sur le gâteau, pas un seul parapentiste à la ronde !
Au Mont-Chauve, j’ai de nouveaux amis : Régis et « Le Général ». Il y a aussi quelques personnages connexes, eux-aussi assez mythiques, j’ai l’impression d’être dans un film! Presque tous se connaissent et ont leurs habitudes sur leur montagne. J’ai croisé de magnifiques femmes promenant leurs chiens, des cyclistes et des runners satisfaits d’être bientôt au sommet … et, évidemment, je me régale en me préparant lentement dans cet environnement majestueux dominant notre belle Nissa et la mer.
Un tel contexte mérite uniquement une compagnie de premier choix, pour ne pas détonner avec cette symphonie. Loliv « the winner » la semaine passée et Fabulous » Fab ce 18 mars ont décidé de satisfaire leur curiosité et ont enrichi les lieux de leurs styles si singuliers.
Régis insiste et nous fait une visite guidée du camp de scouts… l’heure tourne, je bouillonne. Il a tant de choses à nous montrer alors que je le presse. Il a quand même 85 ans… je m’en veux, speedé par mon impatience de rejoindre le déco, il dépasse par moment sa VNE… S’il arrive quelque chose, je m’en voudrais toute ma vie. Heureusement, Fabulous se charge des politesses et me temporise… Une fois enfin dehors, on constate que l’on ne rate rien.
Question vol, les conditions tardent à se mettre en place… A 11h20, je n’en peux plus, j’ai besoin d’air et décide que l’horaire fera loi. A 11h20, même si c’est vent de cul, que les bouffes de face sont faiblardes et espacées, même si c’était nord 15kmh il y a encore 10 minutes de cela au sommet.. Il est 11h20 et c’est l’heure de décoller !!!
Après 1 min 43 sec de vol, j’ai bien compris mon ânerie. J’arrive même à rigoler à l’idée de me taper la grosse honte devant Fabulous. Mon Dieu vivant du chiffon. Pour ceux qui ne connaissent rien à l’Histoire, Fabulous est l’auteur du vol le plus légendaire et respectable du 06. Et il est logiquement au sol pendant que moi, grosse merde sans cervelle, je me fais emporter par le Nord, quel âne ! Le tas menace ! Le vent est fort, les bullettes sont in-en-rou-la-bles. Je subis à 100%, en mode « autant en emporte le vent ». Je me replie en passant la THT ricrac, priant pour ne pas tomber sur un petit cable technique qui m’aurait échappé.
C’est bon à savoir pour l’avenir : pylônes à la même hauteur = câbles peu pentus 🙁
J’arrive avec chance à me refaire après 40 minutes de lutte, remerciant la carrière située en contrebas.
Fabulous a décollé (ou plutôt sauté) du bunker ouest, je sentais qu’il n’aimait pas le déco dans les raides éboulis. Les conditions deviennent normales.
Nous sommes presque synchronisés au plaf. Je pars sans attendre sur un itinéraire initial que je connais pour l’avoir emprunté la semaine précédente, l’idée est ensuite de s’échapper un peu en remontant intégralement la rivière, quitte à rentrer le lendemain.
A Aspremont je prends le strict nécessaire et je file donc vers Gilette. J’adore cette longue transition. Fabulous se pose à Levens. Je n’ai pas le temps d’être trop déçu car j’arrive entre Var et Esteron sur « le thermique des minables » (cf « activité de minable » chère à Dgilou dans le dictionnaire du vol libre et vous comprendrez).
C’est superbe, j’adore cette montée en 4 étapes vers le Mont-Vial. Gilette, Bonson, Revest, pentes du Vial ! Dans ces conditions matinales, l’ayant faite une première fois une semaine avant, c’est du bonheur !
Enfin au Vial, on peut souffler. La semaine précédente, j’avais effectué 35 km d’un trait jouissif, sans un seul tour jusqu’à Briançonnet. Aujourd’hui ce n’est pas possible, mais ça marche quand même correctement. Je passe le col problématique après Ascros et j’enroule ensuite sur les falaises. Je décide de traverser le Var à cet endroit (Puget-Theniers) donc je m’accroche bien au thermique pour pouvoir filer confortablement plein Nord. Je tape Auvare, c’est sans problème. La remontée en soaring au sommet du Dome de Barrot est un magnifique moment (neige, roches rouges), à remémorer sans modération durant les périodes de disette. Le parapente vient de me faire avaler un rando de plusieurs heures en quelques minutes. Je suis toutefois un peu agacé de ne pas réussir à me hisser aux nuages, mais je poursuis.
Je traverse au Nord-Ouest de Péone, j’arrive assez bas dans les bois et remonte. Cette fois, j’ai enfin droit aux nuages. Ils sont assez gourmands et je continue ma route. Je suis un peu surpris de ne pas croiser la catapulte du coin sur les pentes/barres d’Entraunes. Je prends quelques minutes à faire du soaring pour contempler l’abris de la cime de l’Aspre et rechercher le téléscope sensé être à ses côtés.
Le coin est à l’ombre, aussi je continue plus au nord, je vais arriver bas dans un coin hostile, mais au soleil. Bingo. Mars c’est avant tout magique pour cela : pouvoir visiter des coins qui seraient des plans foireux en été.
Je monte au nuage et tout devient blanc à perte de vue. Je renonce à mon idée de passer par le col de Cayole, trop de blanc sur cet axe. Je me repositionne vers Allos, la face Est donne suffisamment, les nuages ont laissé passé un peu de soleil sur les pentes en contrebas.. je suis un peu soulagé car je n’avais pas d’options évidentes…
Je transite au dessus du Lac tout blanc et j’enroule au dessus de la neige. Le Pelat est plus haut sur ma droite.
Je survole une vallée magnifique, nous étions par là depuis Jausiers avec JV une fois. C’était une belle libération après une longue galère dans l’ombre sous le col de la Bonnette.
Je décide de viser le Pain de Sucre, la fine face Ouest, perpendiculaire à la vallée. Je vais arriver sous les falaises, par le sud mais je suis confiant. Au pire, si je me fais éjecter par la brise et que je ne peux pas me positionner sur les pentes Ouest, je me replierai sur les pentes Sud. Je passe ric-rac, sans avoir été trop contré 🙂
Cela remonte facilement, d’abord la forêt, puis les pentes herbeuses et les falaises et enfin du bien lourd jusqu’au plaf, 3800m. Ca pulse. Je suis assez impressionné, j’ai hâte de transiter. Quelques centaines de mètres avant ce plaf, un gun rouge et bleu me rejoint depuis l’aval, 2-3 tours en dessous.
Considérant la misère sociale qu’est ce vol depuis que Faboulus m’a laché…
Considérant le surcroît d’isolement apparu 20 minutes après, quand j’ai du mettre le volume de ma radio sur -5, las des guidages DMC et autres bavardages aux accents savoyards aussi gras et fins qu’une tartiflette…
Considérant tout cela donc, j’aurais quand-même pu faire en sorte d’échanger un peu avec l’Athlète. C’est vrai. Juste un petit signe, un clin d’oeil, un cri, un touch de stab façon mouette, que sais-je ?
Mais à ces altitudes, je me soucie trop de mes doigts. C’est simple, c’est comme si les dernières phalanges s’étaient fait la malle, je ne les sens plus. L’ordre de mon cortex frontal est « Cassos a Fondos sans Vracos ». Donc désolé l’athlète.
J’arrive de l’autre coté de l’Ubaye. Arrivé sous la ligne des hautes crêtes, j’ai l’impression d’être bien contré et de devoir enrouler un truc passablement turbulent, sous le vent, avec un noyau au Nord/Est. Pour autant, ma trace semble montrer une dérive Sud > Nord, genre « Finger in the Nose »… J’affirme que ce fût en grande partie un grignotage héroïque, mètre par mètre face au vent sur une ligne très convective ! Où est la vérité ? En fait, on s’en tape, c’est passé.
Une fois hissé aux sommets, la récompense est au rendez-vous ! Une bonne crête à suivre, avec de la neige partout. Il va falloir se rendre assez loin pour que le fond de vallée devienne euh… sec. J’aurais aimé rester sur la crête et cheminer dessus comme le font les planeurs, en me gardant le luxe du choix entre la Haute-Ubaye ou l’Embrunais pour plus tard. Malheureusement, avec toute cette neige il me faudra très vite choisir et ce sera sans hésiter la civilisation et le bas-pays. Je chemine donc un petit moment en sombrant peu à peu sous la crête avant de retrouver du thermique.
Ensuite tout se passe assez facilement jusqu’à Catina (Guillestre), à noter que la couche de brise de vallée de la Durance est très fine.
La vue sur les Ecrins, le soleil qui tombe inéluctablement, le cadre est magistral pour la dernière question du vol : vais-je atteindre Briançon ?
Après m’être placé sur les crêtes à Catina, je dois bricoler un peu vers la Roche de Rame. Je déroule et retrouve des varios sérieux sur les faces NO. A force de bricoler les falaises, j’arrive à me hisser au niveau des pentes enneigées et des sommets. Je profite, c’est probablement le dernier gain de la journée. Il est 18 heures et je survole Briançon triomphant tandis que l’ombre gagne la partie … Je me pose, heureux et déjà prêt pour la suite… auto-stop avant que ne tombe de la nuit.
Merci à Nicolas et à Lucie pour l’excellente soirée.
Comment j’ai anéanti Seykokazo (et sa clique)
Ah mon cher Seykokazo… si tu savais, entre nous c’est une longue histoire !
Je te connais depuis que j’ai commencé à voler, 2005.
10 ans tu imagines !
C’était avec les magazines. Au fil des numéros et des pages de résultats, des news et des portraits, j’ai suivi ton parcours. Une montée en puissance académique, méthodique, implacable.
Nous nous sommes un peu perdus de vue quand j’ai arrêté de lire la presse. A la louche après 2-3 ans de lecture. Tu sais, quand tu as l’impression d’avoir déjà lu l’article sur Annecy ou sur le pliage de secours, quand tu sais d’avance que la dernière aile est performante, bien finie, coûtera 500 euros de plus que celle d’avant et qu’elle possède un virage plus ou moins agréable. La lassitude…
Toi aussi, et ta clique, vous avez commencé à me lasser à cette époque. Un nom sur une ligne de résultats, la petite photo par ci par là, ou une news…. toujours pareil, trop de déjà vu.
J’ai pris tout le paquet de magazines et j’ai tout jeté. Je n’en ai jamais racheté depuis.
Bon, au début j’ai bien dû craquer une ou deux fois, dans un aéroport ou dans une gare. Aïe, déception immédiate, rien de nouveau sous les tropiques. Même sites, mêmes ailes, mêmes vols, mêmes Seykokazo and co.
Après, il y a eu un petit temps de tranquillité… puis tu es réapparu, c’était la montée en puissance du Web 2.0, des videos puis ensuite vint l’avènement de Facebook. WTF! L’attaque puissance dix.
Dans le mois, il y avait toujours un petit être virtuel pour partager et diffuser une de tes vidéos, un de tes records, ou des compéts PWC. J’avais chassé le magazine et tes news revenaient, envahissantes comme jamais. Mais bon, ne soyons pas mauvaise langue, le milieu du parapente est petit, et en plus d’être un champion, tu es une vraie personne. Tout ce qui arrive est un peu normal. Te souviens-tu de l’époque où circulaient des videos de PWC vue de l’intérieur, avec de l’eurodance de merde et ta clique de 150 clones dans des lieux paradisiaques à longueur de temps ? Ca parlait B1, discard et je ne sais quoi car je te l’avoue je n’en ai pas vu beaucoup. Il y avait une petit coté « Spring Break ».
Si les videos étaient à mourir d’ennui, il y avait aussi moults blogs de tes clones les starlettes. Je ne sais pas si tu en as un toi aussi. En tout cas, il y a parmi tes potes quelques sacrés sérial writers. Et comme pour vos vidéos de vacances, ils ont leurs fans et ça partage à fond ! On ne pouvait pas y échapper !
Au début, je me faisais avoir à chaque fois et j’allais lire par curiosité. Bon j’avoue que je me suis quand même bien marré des fois. Il y avait plusieurs styles de billets : soit des d’introspections stériles sur la compet de narcisse à PWC Superfinale à bidule truc. Soit des news genre « j’ai fait du vélo », « mon matos pour 2012 », « mon nouveau sponsor », « mes objectifs pour 2013″… soit aussi des branlettes aériennes lyriques genre « mon avis sur ce qu’il faudrait changer au scoring » « je suis un ex-winner et je déprime » … je crois me souvenir qu’il y a même un gars qui avait genre 20 visites par jours sur son blog et qui s’est mis à bloguer in english 🙂
Mais bon, 2-3 rigolades moqueuses pour une vingtaines de trucs insipides lus, le compte n’y était pas et c’est surtout, encore, une énorme lassitude que je garde en mémoire. Foncièrement, je m’en voulais de me faire avoir et de finir par lire ces conneries de la blogosphère pwc. Sur le fond, tu l’as bien compris, je m’en fous comme d’une grève de cheminots de vos compètes et de vos records. Je préfère encore le foot ou la pétanque.
Donc, grâce à toi et ta clique, il y a environ 3 ans, j’ai commencé à bricoler avec Facebook.
Vas-y que je t’éradique systématiquement de mon univers cette pollution que constitue la news de Compétitor !
Yesss c’est bon ça !!!! Merci Facebook, ça marche très bien. En dernier recours, j’ai 2-3 amis qui font presque partie de votre clique et bandent systématiquement devant les exploits de chacun d’entre vous.
Cela marche bien. C’est efficace comme la bombe nucléaire. Si tu ne peux disqualifier l’info car des fois la publi vient d’un fan et non d’une cible, tu dois dégommer son relai.
Franchement, avec ça et la centralisation des infos sur Facebook, chacun y trouvait son compte. Cela allait pas mal ces derniers temps. Tu faisais ta petite carrière de champion comme tu voulais et moi je t’avais (très vite) oublié.
J’avais même bénéficié de mon expérience avec toi pour traiter de la sorte avec les marcheouvoleurs / aventuriers de mes couilles. Tu devrais te méfier, c’est un secteur en pleine expansion qui va vous faire concurrence. Vous, vous êtes la noblesse, vous vous reposez sur votre réseau et vos acquis. Un peu comme ce qu’est la Variété pour la chanson française. L’aventurier lui, c’est un Rocker qui s’est fait tout seul.
Je dirais que, pour un hypersensible comme moi, ces gugus sont un peu moins nuisibles que toi et ta clique de Compétitors. Vous, vous êtes la lassitude et l’ennui incarnés. Tout vous est dû et vous ne vous foulez pas trop. Eux, ils font des trucs plus variés et intéressants. En se privant de leurs news, je risquerais de rater des trucs vraiment pas mal. Comme ils sont nombreux et ne sont pas aidés par la fédé, ils doivent faire beaucoup d’efforts pour se faire remarquer. Du coup c’est plus original qu’un « spring break » 😉
Enfin, je t’avoue mon cher Seykokazo, que dès qu’un aventurier de mes couilles commence à se prendre au sérieux, à se la pêter et à être sponsorisé, je dégage souvent ses news comme je t’ai montré plus haut.
Venons-en à ce qui m’a donné la force d’écrire ce petit billet. Le cauchemar a commencé le jour où tu es revenu, plus fort et intrusif que jamais, alors que je pensais t’avoir bien gommé avec mes tricks Facebook. Ah mon dieu, je ne m y attendais pas !!!
Quelle énorme idée !
Une box Airtribune partout sur le site de la CFD.
« Collectif France » rien que ça ! Votre nom claque bien ! C’est fédéral mais pas vraiment assumé, assez élégant, avec des belles valeurs comme souvent c’est d’usage dans le Sport. Je mets une majuscule ça ne t’auras pas échappé 😉
Voilà contaminé le truc le plus vierge et neutre qui soit, le listing des vols du jour. Comme beaucoup, pour me changer un peu les idées, je vais y faire une petite visite quotidienne… et je ne te parle pas des périodes où ca vole bien. Il y a des fois des trucs sympa à voir. Moi, je suis fan absolu de Bruno Croue, Guigui évidemment et aussi Arnaud Baumy et aussi Dominique Guénard. Vers chez moi dans le 06 c’est de loin Tom Remi et le trop rare Luc mes contributeurs préferés.
Des fois je vois que tu apportes aussi ta petite contribution avec un beau vol. Bon y a du niveau, mais excuses-moi d’etre assez direct : pas de quoi mériter une pub lifetime !!! Pas de quoi être plus visible que ce que tu apportes.
Ta nomenclatura, elle ne trouve rien de mieux que de te placarder en t’imposant ici. Soit. Tu ne te rends pas compte parceque tu es le David Guetta du parapente, mais c’est violent.
Une unique box relatant les exploits des X pilotes de ce « Collectif France », bien visible sur chaque page. Comme ca, gratos, avec des centaines, des miliers de visiteurs, ni vu ni connu.
Alors j’ai repris du service pour pas avoir à te supporter trop longtemps.
Facile sur le web, en deux clics mon adblocker a désintégré le Collectif. Anéanti de mon ordi pour toujours.
Pffff, par contre, il faut aussi que je te dise qu’il m’a donné du fil à retordre sur mon smartphone Androïd. Ton Collectif de mes couilles m’a fait perdre au moins 1 heure de ma vie.
Quelle galère, j’ai failli me résigner. J’ai testé au moins 10 adblockers, mais ils ne sont pas customisables comme sur le web.
J’ai du mettre un firewall (« Firewall sans Root » ici dans le Play Store) et filtrer l’ip de Airtribune (178.62.128.0, port 80). Pour le défraiement on fait comment ? Ton responsable fédéral me fait une licence gratuite?
Si je compte tout ce temps perdu, je me dis des fois que j’aurais mieux fait de vous admirer toi ta clique ton sport et tes records.
C’est bien le but non ?
Bonus de janvier 2016 : la CFD sans le spam des vols à l’étranger, c’est possible !
Le temps pourri de ce début janvier m’a laissé quelques créneaux pour résoudre un problème qui me titillait crescendo depuis quelque temps.
Le phénomène des vols à l’étrangers déclarés sur la CFD est apparu il y a 5-6 ans avec quelques branlos en vacances au soleil. Cela s’est vite démocratisé au point de pourrir systématiquement les listings :
Selon la période c’est des overdoses systématiques de Pokora, Bir, Brasil. Ce n’est pas que je sois jaloux ou que je souhaite faire un déni du fait que certains français se gavent à l’autre bout de la planète pendant qu’on affronte la saison hivernale. Non, c’est juste que je souhaite mater uniquement les vols en France et que ces vols exotiques sont à mon sens une pollution. On se doute bien que la planète est ronde et que ça vole bien quelque part.
Il faut être particulièrement narcissique (et/ou mal élevé) pour se permettre de foutre son vol en sachant qu’il sera invalidé et qu’il n’a aucune légitimité à figurer dans la listing de la CFD. Mais là n’est pas le problème, ce qui m’a poussé à agir, c’est surtout que j’ai l’impression à chaque fois de perdre du temps et de subir de la daube pour rien.
Je suis arrivé à un stade où je n’en pouvais plus de chercher entre les lignes pour trouver les vols made in France. Donc, boom, je me suis énervé 1 heure pour régler le problème ! Bye bye les copains 🙂
Pour le faire vite, le principe est de mettre un plugin qui va activer automatiquement un javascript quand l’url est le site de la FFVL. J’ai trouvé « injector » sur Chrome http://neocotic.com/injector/.
Le site de la CFD étant codé à l’ancienne (vous n’auriez pas par hasard tout claqué dans les « spring break » les gars ? ) , j’ai du me creuser les méninges pour créer un javascript capable d’identifier et de détruire mes cibles. C’est une boucherie !!!
var markup = document.documentElement.innerHTML;
markup = markup.replace(/<tr.+filtredep=[A-Z].+\/tr>\n.+\/tr>/igm,'<tr></tr>’);
document.documentElement.innerHTML = markup;
Et boom, plus de vol à l’étranger 🙂
J’aurais pu en rester là, mais comme j’ai eu à me creuser la tête avec une regex de bourrin, maintenant qu’elle est faite et que le javascript va être injecté automatiquement à chaque visite, autant en profiter.
Je me suis fait un petit plaisir perso : renommer certaines personnes, starlettes, connaissances et même amis, par leurs petits surnoms 🙂
Par exemple :
markup = markup.replace(‘AUTOCENSURE‘,’Dalida’);
markup = markup.replace(‘AUTOCENSURE‘,’Fuckmeiamfamous’);
etc. etc.
Pour les gens qui seraient franchement borderline ou psychotiques, il est aussi possible de rayer complètement des individus de la liste. Il faut quand même avoir un grain ou un très très sérieux ressentiment envers un pénible de chez pénible pour en arriver là…
markup = markup.replace(/<tr.+CENSURE.+\/tr>\n.+\/tr>/igm,'<tr></tr>’);
Voilà ! Je suis assez fier de ma config. Avec Chrome lié à un profil Google, les extensions et leurs configurations me suivent quelque soit l’ordi que j’utilise. Me voilà relaxé pour un bon moment. De plus cette technique peut aussi être utilisée sur d’autres sites comme Facebook ou sur tout le web. Cela m’aurait été assez utile en 2007 etc. quand la presse en ligne pondait 25 articles par jour avec Sarkozy et qu’il était impossible de se tenir informé sur le reste de l’univers sans penser à cette odieuse et pathétique personne. J’aurais pu me soulager un peu en remplaçant son nom par un petit surnom sympa, voire par une image dégradante 😉
Merci la CFD de nous tirer vers le haut !
Roquebrune – Gourdon – Roquebrune
Roquebrune Gourdon Roquebrune, itinéraire direct par le sud.
http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2014/vol/20175528
C’est la ligne magique de la Côte d’Azur, elle stimule mon enthousiasme depuis mal de temps.
Rien à mes yeux ne semblait plus héroïque, esthétique et élégant que d’évoluer entre les 2 sites phares du département sur une trajectoire directe. Il s’agissait de naviguer successivement au dessus de quelques-uns des plus beaux belvédères révélant la beauté de notre Côte d’Azur. Il était très important à mes yeux de ne pas se laisser aller à la facilité et de ne surtout pas dénaturer l’itinéraire en passant par les montagnes.
J’aurais pu attendre que ça se fasse tout seul. Compter simplement sur l’opportunisme. Profiter de la journée fumantissime et stratosphérique qui m’aurait placé gratuitement au dessus des difficultés. Vous savez, ce genre de journées magiques auxquelles rien ne résiste. Tout est possible, tout est facile. Il y en a 2 ou 3 par an, celles qui nous font tous aimer le ciel, celles qui nous récompensent tous.
Mais j’en avais trop envie. Alors j’ai commencé à croquer des morceaux. Voler au dessus de Nice, traverser le Var, le traverser puis revenir, le descendre. Chaque vol avait du sens, il tenait avec sa propre logique. A chaque fois, c’était si bon, une énorme satisfaction me nourrissait. Derrière tout cela, évidemment, il y avait le combat qui m’attendrait un jour pour obtenir le Graal.
J’avais suffisamment d’armes en mains pour livrer bataille. Seule la section finale Mont-Chauve – Mont-Agel me manquait. Le début de l’automne allait probablement être une période propice, j’étais prêt et ne pensais plus trop à tout cela. Au pire, la fin d’hiver allait certainement offrir des possibilités.
Au mois de Juillet, j’ai bousculé mes à priori en me fiant à des prévisions annonçant du fumant sur la côte. Instable même très bas, comme en hiver, je pensais cela rarissime, voire impossible en été. Il m’était déjà arrivé de voler remarquablement bien en été sur la côte, mais de là à penser que toute la côte – à l’Est comme à l’Ouest – pouvait être en conditions sur une journée entière, il y avait une barrière psychologique à franchir.
En juillet donc, je me rends au décollage des Cabanelles sur les faces Est du Mont-Agel (décoller de Roquebrune étant interdit en cette saison). A 9 heures c’était déjà fumant ! Parti de Peille bas et trouvant un improbable relai, j’ai eu de la chance d’atteindre le Mont Macaron et d’en ressortir. Ensuite les conditions avaient été très bonnes !!!
C’est la première fois que je livrais vraiment bataille et j’ai échoué bêtement sur la traversée du Var au retour. Les plafs y étaient et j’ai très stupidement joué au poker alors j’avais des heures devant moi !!! Les altitudes faussées de mon GPS ? La légère tendance Est ? La peur de réussir ? L’envie d’y retourner ? Un simple manque de motivation ? Peu importe, cela m’avait appris beaucoup sur mes faiblesses et m’avais rassuré sur le timing initial et sur la descente du Var et de sa brise en plein été. J’avais bousculé pas mal de mes idées préconçues et cela ouvrait des possibilités.
Au début du mois d’Août je snobe une autre journée propice pour aller faire (ou plutôt tenter) du circuit à Bleine. Après 3 semaines de vacances sans voler, j’étais en manque, je voulais me goinfrer de kilomètres et de thermiques comme un gros cochon. C’était surtout la peur d’échouer. Peu importe, j’étais désormais rassasié et on n’allait plus me reprendre à déserter une journée propice pour de l’itinéraire branlette. J’avais désormais toutes les cartes en mains et finalement, je m’étais fait à l’idée de réaliser ce vol en été. Il s’agissait davantage d’un combat contre soi-même que d’une course contre la montre lors d’une journée plus courte dans des conditions plus faciles. Rajouter l’anachronisme à l’exigence du parcours, à son originalité et à sa distance ridicule, voilà qui me rapprochait encore plus de l’Aventure et m’éloignait avec plaisir de l’insipide triptyque km points validité du sport fédéral.
Donc nous voilà le 20 aout. Chose assez rare, je ne suis pas très bien psychologiquement, je suis loin d’avoir uniquement du parapente en tête. En fait, cet itinéraire est le cadet de mes préoccupations. Je souhaite aller voler tranquillement à Sospel, me changer paisiblement les idées 1 heure ou 2 et maîtriser mon timing. Finalement, l’enthousiasme de Cyril Lopes Da Conceicao et sa disponibilité déclenchent le choix du site : les Cabanelles. L’envie terrible d’en découdre n’est absolument pas le moteur aujourd’hui. Mais on ne sait jamais. Mais je sais que comme toujours, une fois en l’air, cela va venir naturellement si les conditions sont là. Et elles sont sensées être au rendez-vous.
Je me force à être doublement vigilant car le facteur de risque « état psychologique » est rouge, un peu.
Il est 9 heures et c’est déjà très bon, nous nous préparons lentement pour temporiser et ne pas céder aux chants de sirènes.
Le timing initial semble crucial.
On décolle en face Est de 1000, on doit plafer vers 1500 au antennes de Peille pour une longue glissade et arriver vers 700 sur une montagnette immonde (Mont Macaron) qui est l’antithèse même de la montagne propice au parapente. On doit pouvoir y faire 1300. Ensuite on doit faire plus de 1300 devant le Mont-Chauve, une espèce de pyramide aux déclenchements cycliques, et entamer une longue traversée de Var vers une cuvette au dessus de Carros. On reprend ensuite en dynamique et on descend la vallée du Var face à une brise qui monte en puissance et dont le débit permet d’alimenter à elle seule une bonne partie du massif. Ensuite on peut se relacher.
Après un décollage toujours un peu pénible dans les touffes de thym et les rochers, la partie d’échecs commence donc. il est 9h40. J’oublie de setter la bonne altitude et mon GPS en profite pour me tendre le même piège que la dernière fois.
Au plaf, nous nous communiquons nos altitudes avec Cyril et j’en déduis que mes 1620 sont plutôt 1450. Je n’arrive pas à corriger l’altitude de mon GPS, le calcul mental devra faire partie de chaque consultation.
Tout se passe bien sur le glide, j’arrive néanmoins ric-rac au dessus des lignes sur le Mont-Macaron. Cyril avec son matériel moins performant s’en sort de justesse et ratissant en basse couche dans la cuvette sous les lignes. Quel pilote ! Et que dire de cette masse d’air qui tient ses promesses !
Je monte doucement et laborieusement, puis cela devient plus facile. La trajectoire vers l’Abadie donne thermiques sur thermiques, je fais tranquillement mes emplettes. Cela ne peut être que mieux pour la suite. Je vois Cyril monter également, en se faisant un peu décaler dans le flux de la brise, c’est quand même bon signe.
Arrivé haut au Mont Chauve, j’arrive à trouver directement un thermique bien constitué et cela me satisfait de m’être bien appliqué à monter avant. Cyril est bien haut, très à l’Est du Macaron.
10h40, 1270m Transition vers Carros, je me vois arriver haut comme jamais. Mais la brise qui devait me pousser n’est pas là. J’arrive largement au dessus de l’espèce d’Abbaye, mais j’ai l’horrible surprise de constater que je ne peux pas compter sur du dynamique. Je dois m’employer avec les déclenchements thermiques ci et là pour remonter. Plus je me rapproche des crêtes sommitales et meilleur est le rendement. Yes c’est bon. Maintenant je vais pouvoir descendre le Var aussi facilement que possible. Il y a déjà 15-20 kmh de brise, autant dire que j’ai vaincu bien pire ici.
J’ai du mal a communiquer avec Cyril car la batterie de ma radio est sur la fin et j’émets par tranches d’une seconde. J’essaie de lui indiquer où taper sur Carros, je le vois haut sur le Mont-Chauve puis je le perds définitivement.
11h10 J’arrive au Baou de la Gaude et je dois désormais lutter contre une tendance Ouest qui pourrait rendre la suite un peu compliquée. Heureusement, la masse d’air est bonne et les plafs généreux me permettent d’arriver à Gourdon somme toute assez facilement. L’Ouest se rappelle à moi et je dois m’y reprendre pour arriver vers la boule vers 12h25.
Le ciel est maintenant en passe de se voiler par l’ouest. Je pousse quand même jusqu’à la colle du Maçon pour voir les dégats de l’incendie de cet été.
12h35 J’attaque le retour. Le voile nuageux va indiscutablement être un problème. Je m’applique à rester haut et je fais un bon plein, plus de 1500m, au Puy de Tourettes. L’accès au Baou de la Gaude est donc acquis. Je pense qu’il n’y a pas meilleur lieu pour encaisser les coups face au voile nuageux.
C’est au Baou de la Gaude où reprend la partie d’échecs. Ma stratégie est simple : il est 13h20, le soleil se couche vers 21h : je ne partirai qu’avec ce qu’il faut pour traverser le Var. Cela prendra 1,2,3,4 heures ou davantage mais je ne céderai pas.
Au bout de presque 40 minutes à enrouler des trucs prometteurs ou simplement temporiser au grès du voile nuageux, les rayons du soleil reviennent durablement. Je change de thermique. Un rapace m’aide à noyauter, nous allons pouvoir finir à une belle altitude. Puis assez subitement, le rapace part, ça ne monte plus. Je suis un petit peu sous le seuil que je m’étais fixé, mais j’ai compris que tous les paramètres étant enfin au vert depuis un petit moment maintenant, il n’y aura certainement pas mieux. 1350m, positionné un peu en vallée, avec une tendance Ouest, c’est quand même jouable. il est 14h20 quand je commence à transiter.
Effectivement, l’Ouest me facilite un peu des choses et j’arrive à bricoler deux tours dans une bulle décallant de manière immonde à Colomars avant d’arriver sur la face ouest de la crête du Mont-Chauve.
J’arrive évidemment limite. Je suis au niveau de la petite bosse que j’avais repérée d’abord en remontant sous le cagnard après un vachage, puis validée ensuite dans un autre vol. Elle joue encore une fois son rôle.
La brise est très forte, il faut se positionner très précisemment, mais ça marche !!! Une petite erreur sur une trajectoire en enroulant et une longue dégueulante en remontant la brise me rappelle que je marche sur des oeufs. Je reprends tout à 0, et en sortant le grand jeu, je sors. C’est une énorme satisfaction, il est un peu moins de 13h et le crux est passé !
Je me repose ensuite 15 minutes en me relachant un peu. Il faut tenir la Mantra car ça pilonne sec, comme un après-midi d’été, mais pour un petit moment je ne pense plus à la partie d’échecs. Me contenter de piloter me fait un bien fou. Cette petite parenthèse me permet de profiter pleinement de cette vue magnifique, en observant Nice, le boulevard Jean Médecin, les bateaux, les avions qui atterrissent… c’est quand même énorme de voler là !
Je vais attaquer la section qui me manquait. Je n’avais jamais vraiment réfléchi à la problématique et j’avais jusqu’alors dénié les difficultés par un simple « bah une fois au Mont Chauve ça doit rentrer facilement avec les brises »… Mouais…. quand je commence à me pencher sur le problème, le challenge prend toute sa dimension. Un sacré challenge.
Ca ne monte guère, tout est bleu, il fait chaud, la brise est forte et les nuages des faces Ouest de Peille me narguent. Après des prospections loin au sud, des tentatives de plafer ci et là, je me dirige au dessus du site de modèlisme. Ma vitesse me semble assez bonne face au sud et je pense passer facilement sur les antennes au dessus de L’Abadie pour y tenter la chance. Cela devrait monter ici. Je me remémore le trajet des lignes HT qui se réunissent en bas pour alimenter Monaco et Menton. C’est quand même chaud en dessous et ça ne pardonnera pas trop l’improvisation, il ne faudrait pas l’oublier.
15h10, j’arrive à 750m soit quelques mètres au dessus des antennes de l’Abadie, tout va très vite. Je fais un tour pour conclure que je ne devrais pas surtout pas en faire un second ! Je me rabats immédiatement tant que c’est encore possible vers le Macaron, sous peine de me faire enfermer dans une horrible descente infernale au vent de cette pente faiblarde truffée de lignes de toutes tailles et de maisons.
Bricolage appliqué, pétards qui décalent, je réussis à me hisser à hauteur de sommet sur cette saloperie de Mont-Macaron. Il ne tient aucune des promesses faîtes à l’aller. Au début, au moins les pétard toniques se succèdent et rester 50 m au dessus est simple. A défaut de monter bien haut, c’est déjà ça.
J’arrive vite à faire un minable 1050, puis après un tour par terre un 1100 depuis lequel je me lance. Je me ravise assez vite car ma trajectoire initiale dégueule sévèrement.
Je refais ensuite, de mémoire, 2 plafs un peu moins bons, mais qui permettent éventuellement de poursuivre vers le Nord pour espérer rejoindre le Férion et les magnifiques nuages des montagnes au Nord depuis lesquelles d’une manière ou d’une autre, je réussirai probablement à rejoindre le déco). Mais il n’est pas question de céder à la facilité ! On reste devant ! Après tout ce que j’ai fait aujourd’hui, ce n’est pas le moment de faiblir. Je trouve cela plus honorable de glisser jusqu’au stade de Peille, ou même d’accepter la défaite dans la vallée du Paillon, que m’en sortir en dénaturant la fin comme une raclure. Trahir l’esprit du vol n’est pas possible.
Je dois à un moment gérer le timing pour absorber 1 long épisode de voile d’altitude, puis le soleil revient. et ensuite l’aérologie s’avère… pire qu’avant. Je remonte diffcilement à l’altitude du sommet. Le temps passe, le soleil tourne. Ces basses couches sont si stables. M’enfermer sur les face Nord-Ouest me parait être le piège parfait. Je m’y refuse.
Finalement, je décide d’explorer, avant d’y être contraint le thermique de l’étage inférieur, au dessus des lignes. J’y crois peu avec la brise forte. Finalement, c’est une bonne minasse qui m’accueille et je m’y accroche comme un doberman.
16h30, après 1h15 de Macaron, je pars de 885m dans le flux de la brise en ayant décalé du mieux que je pouvais le thermique.
Mes chances sont minces de pouvoir basculer sur la vallée de Peille pour me glisser au stade; Je n’espère pas davantage. Ce serait déjà bien mais c’est loin d’être gagné !
Je suis tellement bas que j’ai absolument besoin de tout mon sang-froid pour arbitrer entre mon énergie à ne rien lâcher et ma sécurité, qui doit rester la priorité, tout va aller très vite. Les pensées se succèdent.
Blausasc : arrivée bas, remontée en dynamique pour poursuivre le vol, réussite très incertaine, branchage si échec : option à décliner
Passer dans la vallée de Peille : possible, si la brise y est forte il y aurait une chance mincissime de taper le relief avant d’aller au stade. Je prends
Une belle ligne électrique traverse pile où il serait convenable de passer pour optimiser ma trajectoire vers Peille, c’est trop risqué. Je dois donc traverser en aval au niveau de la carrière, quitte à me voir enfermer par la ligne une fois dans la vallée et de devoir poser à la carrière.
Cela portouille sur la petit crête qui y va, mais je connais ce genre de sons piégeux où un tour de coûte 5 mètres. Ca va passer, ca va passer. Je prie pour ne pas me retrouver dégueulé ou contré au dernier moment, il faudrait passer ric rac et poser immédiatement ou faire demi-tour pour probablement se brancher avec calme.
En théorie ça passe.
Au feeling ça passe.
Mon expérience la plus primitive me dit que ça peut aussi bloquer au dernier moment.
Ca passe. Je passe. Pas le temps de se réjouir, next décision. Réponse immédiate obligatoire.
Enfermé par la ligne ou pas ? Posé en vallée devant possible ou pas ? Oui ou non ? Posé carrière ? Fuite en vallée ?
A peine ai-je mobilisé ce petit arbre de décision dans mon esprit que mon vario se met à biper. Mon réflèxe est de faire un quart de tour seulement et de laisser biper en remontant au vent. Au cas où ce ne serait qu’un petit petard merdeux ou une turbulence, je veux rester maitre de ma trajectoire et ne pas faire une demi tour dans du dégueulit bien mou.
Immédiatement, mon corps se sent envahit d’une sensation de chaleur intense. Cette carrière déventée sur une crête est un putain de four solaire comme j’en ai jamais vu. Je ressens la chaleur dans ma chair comme si je m’étais assis dans une voiture restée toutes la journée sous un soleil d’été.
Peu importe la stabilité qui a gagné les basses couches depuis longtemps, je suis au dessus d’un convecteur tellement puissant, homogène et large que tout mon stress disparait instantanément.
Mon stress de pouvoir passer la ligne qui m’enferme peut-être disparait. Puis mon doûte d’atteindre le stade. Puis mon doûte d’avoir ma chance en dynamique. Puis mon doûte de raccrocher les faces ouest. Puis mon doûte de reposer en haut.
Plus de doûte en vue, je décompresse tranquillement. Quel finish ! Toutes les émotions se sont enchainées si vite depuis que je suis parti du Macaron qu’il me faut un petit moment pour réaliser que j’ai réussi mon vol. De gros cris sortent ! Evacuer la tension, exprimer la satisfaction.
Puis le calme revient et je fais quelques photos.
Je profite encore un peu du vol, c’est magnifique de voir au loin la boule de Gourdon, minuscule.
Je me reconcentre pour me poser en douceur en haut. Seul sur ces montagnes, à remettre mon aeronef dans son sac, un bel instant. L’aventure est terminée.
Cyril m’apprend qu’il s’est posé après avoir rejoint Carros au bon endroit sans arriver à descendre le Var. C’est qu’il a fait une belle petite section bien intense et qu’il a profité de la magnifique vue du Mont Chauve ! Bien joué.
Voilà, allons voir ailleurs.
Sospel – Colmiane – Roquebrune pendant la Xalps
http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:pascamax/14.7.2015/08:52
http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:pascamax/14.7.2015/13:30
14 juillet 2015, Chrigel Maurer, le maître indiscutable de la Xalps est arrivé, suivi par l’allemand Sébastien Huber. Ils m’ont bien régalés, roustant les autres prétendants grâce essentiellement à leurs cervelles et à leurs décisions en osmose avec la météo.
Ce qu’il reste de podium va se jouer aujourd’hui. Allons voir un petit peu cela ! Je compte croiser quelques concurrents en partant de Sospel. J’y vais avec Max, Valentin et Raymond.
Nous montons au Grosso. Mes 3 compères se font enfoncer à l’étage du bas 🙁 Je dois m’employer et faire preuve de patience pour atteindre le Mangiabo et m’extraire.
Il est ensuite assez très facile d’aller à la Colmiane.
A peine arrivé au Pic, j’identifie une équipe constituée d’un concurrent et de 2 lièvres. Il me semble reconnaître Benoit (Outters, équipier d’Antoine Girard), mais en sellette assise. En fait c’est Pierre Lauzière qui bocalise et l’équipe est celle de AUT1 (Paul Guschlbauer).
Cela tombe bien car l’équipe AUT1, ce sont mes chouchous pour le podium. Paul a été énorme, il a poussé Maurer à cafouiller un peu en début de course. Il a accumulé pas mal d’avance avec Sébastien Huber sur le reste de la course et s’est sorti ensuite par 2 fois de grosses erreurs, notamment en marchant toute la nuit dernière grâce au « night pass », rattrapant les Frenchies.
Contrairement à Paul, Petiot et Girard n’ont pas pris leur « night pass » la veille.
On descend facilement la Vésubie par sa rive droite. Je mitraille Paul et Simon (le lièvre), je m’affranchis des contraintes de TMA et de vol dans les nuages. C’est beau de voir cette équipe de très haut niveau.
La veille Chrigel a traversé très très bas dans la Vésubie en descendant la vallée très très loin. Ensuite à la faveur des bonnes conditions en bas il a fait un direct vers Peille.
Arrivé un peu avant le village d’Utelle il est temps de réfléchir un peu.
- Est-ce que j’irai faire le passage de la Vésubie aussi loin que Chrigel ? Non
- Est-ce le passage le plus adapté aux conditions d’aujourd’hui ? Non
- Est-ce que je veux finir dans la Vésubie ? Non
La solution est simple : traverser la Vésubie immédiatement à cette hauteur. J’ai déjà étudié et volé vers ce passage. En face, si ça ne passe pas, c’est le seul coin où il y a de quoi poser très haut (sous le col de Lobe) et redécoller très vite de l’autre coté d’une position super favorable. Il y a la même option avec un atterro un peu plus confort un peu moins haut et un peu plus de marche qui s’appelle « Plan Liberté ».
Donc je traverse, c’est un grand moment, cette Vésubie tourmentée.
Bon ça contre, au point d’aboutissement, la brise de mer des vallées du sud est plus forte que la brise de la Vésubie. Je ne prends pas mon reste et me pose sagement sur l’atterro confortable.
Arrivent Paul est Simon !!! Paul semble galérer sur la crête de derrière, seul endroit susceptible de monter, et disparait de mon champ visuel. Il doit être passé ou alors il s’est posé à l’atterro du haut. Je pense que c’est bon. Si jamais il avait sombré j’aurais du le voir. Simon reste plus longtemps en vol sur la crête puis réussi à passer. Ensuite je le vois temporiser un peu.
Bon finish les gars ! Mission accomplie ! J’ai volé un peu avec les cadors et je suis resté dans mes marges tout en faisant un peu de nouveauté. Je n’ai plus qu’à faire un peu de marche comme les vrais xalpers pour enchaîner avec la suite;)
Je commence alors la marche et comme le soleil tape, je décide de faire une version longue, sans trop de pente en tangentant dans la forêt. La flemme m’a encore joué un sacré tour 🙁 Alors qu’il m’aurait suffit de marcher 20 minutes dans du raide pour gagner le sommet qui est décollable, je m’enferme dans une végétation très dense dans des pentes bien raides. Comme d’habitude dans ces cas là, je m’obstine et il me faut plus d’une heure avant de redécoller plus à l’Ouest, au Col de l’Autaret.
Entre-temps, je téléphone à Tom qui me dit que Paul est passé et que Durogati vient de passer par le passage de Maurer et galère en volant faire une trajectoire directe par les basses couches. (Tu m’étonnes !) Je vois une autre aile passer super bas par le passage Maurer, c’est impressionnant et effrayant de voir des ailes si bas dans des coins si pourris. Je me dis que l’on n’a pas les mêmes valeurs.
Je décolle avec comme plan de repasser à l’Est sur faces ouest (Col de l’Ablé etc) et de rentrer par le Mont Ours et la pointe de Sirricocca. Je suis assez relax, à peine ai-je mis les pieds dans le cocon que ça bipe tout le temps.
Mais bon, après quelques minutes, je n’ai toujours pas de gros gain en perspective. Une fois cette constatation faîte, je dois aller sur une bosse au Sud avec de grosses lignes électriques. Je perds une altitude folle, bien bien contré. Je réalise que ce coin est quand même bien engagé.
Ca monte copieusement, ouf ! Par contre ce n’est vraiment pas facile à enrouler alors je m’applique. Malgré mes efforts, il me manque un petit peu de gaz pour arriver haut au col de Brouis. L’incertitude y est de courte durée et je trouve LE nuage à 2000.
Je vois une aile galérer entre la ville de Peille et ma position. Nul doûte, c’est ce qui m’attend si je change mon plan et passe par l’Ouest. Je décide donc de rester sur mon plan de vol.
Cela marche bien. J’ai un petit doûte en m’engageant bas vers le mont Ours. Mais fois au vent ça bipote et surtout ça avance correctement face à la brise de mer. YESSS
Je vois le warrior s’engager vers Peille, toujours plus bas et toujours plus scotché. Je suis heureux d’être à ma place.
Ensuite je déroule tranquillement vers Saint-Agnès puis Gorbio en voyant une aile (Ondrej Prochazka http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:andrew4u/14.7.2015/10:54) gratter en faces Est.
Voilà, j’arrive à Roquebrune puis à Lou Baraï. Je me pose au stade en contrebas. Les anges Pilou et Philippe viennent immédiatement me chercher et nous pouvons assister aux arrivées d’Antoine Girard, de Basile Petiot et de Aaron Durogati.
Paul est déjà arrivé, 3ème donc YESSSSS. Il s’est posé au dessus de moi, puis vers Peille, pour finir à pieds. La trace de son lièvre Simon http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:simon.oberrauner/14.7.2015/08:26 (matez son carnet de vols il est sympa 😉 )
Merci à Max et Valentin pour la descente de ma voiture et encore une fois à Pilou pour la nav jusqu’à Sospel !
Sospel – Levens – Menton – Rochetta AR
Et hop, 75 km seulement, loin des avalanches de km et des projecteurs… mais un de mes vols les plus jouissifs. Un condensé d’émotions.
Alors que le mois de Mai se termine, nos sites phares que sont le Col de Bleine et Saint-André ont déjà donné de nombreuses jolies distances. C’est l’été aérologique, les jours sont longs, les brises sont fortes, le ciel sait donner quand il ne se fait pas désirer. Ayant déjà pris pas mal de plaisir cette année dans les longs cross, sur des itinéraires classiques ou pas, mon appétit s’oriente en ce moment avec énormément d’envie sur du vol bocal.
Jeudi s’annonce être une bonne journée sur Saint-André, mais quand Benoit qui ne peut voler que mercredi me propose un petit Sospel sans prétention, mes yeux s’éclairent. Les prévisions ne sont pas très bonnes, c’est très instable mais avec des étalements ainsi que du Nord et de l’Ouest, beaucoup. Parfait ! Pas de plan sur la comète à tirer, un horaire maîtrisé, un mépris pour le rendez-vous avec le premier thermique…. c’est très bon ça !!! Transgressons les règles, bousculons nos shérifs intérieurs, sans cesse.
Nous arrivons vers 11h au déco, il y a des cums devant (Razet and co) avec des plafs honorables, voir même exceptionnels genre 1500. C’est bon comme une grande journée de février ça !!!
Le premier thermique est magnifique, je m’attendais à me faire détruire comme la dernière fois que j’ai décollé du Grosso. Les conditions semblaient un peu similaires avec une même propension au vent de cul. Et bien non, c’est juste de l’huile, mon vario est constant et apaisant, mon aile glisse parfaitement sans entraves.. j’hallucine quand je découvre la valeur de +3.5 !!!
Sans peine nous nous retrouvons à l’Authion avec Benoît, mais mon Dieu que les nuages poussent en nombre et en hauteur….
Un peu sur mes gardes et sceptique, je préfère me repositionner pour voler au sud. En discutant, Benoit s’affirme assez confiant pour aller au Férion et revenir, je m’appuie finalement sur son choix. Aujourd’hui, je suis super relax par rapport à l’engagement, je me sens assez humble et fort pour trouver une solution safe dans ces contrées hostiles. J’adore les crêtes de Peïra-Cava.
Arrivé au Férion après avoir été continuellement contrés par 10 kmh d’Ouest, je décide de temporiser (et/ou de bien enfoncer le clou) en m’approchant de Levens. Sait-on jamais, un miracle est possible, la route de la remontée jusqu’au Mont-Chauve pourrait être ouverte.
Rencontrant la brise de mer assez vite, le rêve éveillé s’arrête net, je bats en retraite et remonte dans l’ombre. Au plaf du Férion, Benoit qui a déjà entamé le retour me semble aller au mieux. Je suis toujours méfiant avec ce ciel, les nuages sont impressionnants, toujours plus nombreux, toujours plus larges. J’ai aussi envie de mettre toutes les chances de mon coté pour aller ensuite taquiner le bord de mer.
Du coup, je me positionne au sud de mes nuages et prends une trajectoire vers le nord de Contes puis l’ouest de l’Escarène. Endroit idéal pour avoir une chance de rallier la mer et pour être dans du bleu. Ces faces à l’Ouest de l’Escarène sont une nouveauté pour moi. J’ai bien du survoler cela de très haut mais là c’est différent. Par contre je connais très bien la vallée au sud pour y avoir fait un point bas flippant de chez flippant.
Je suis patient et confiant. Ca décalle énormément à cause de l’ouest et des brises, mais j’arrive au bout d’un moment à sortir un 1500 qui me permet de me positionner devant le mont Ours puis dans la vallée de Castillon en terrain connu.
Benoit est reposé au déco ! Yes ! Je vais pouvoir continuer un peu sans devoir assurer une certitude de retour.
En fait, ça remonte facilement, l’Ouest prenant très vite le pas sur la brise. J’arrive au Berceau, traversant des bons varios j’aurais du m’arrêter pour voir s’ils sont exploitables. Mais ayant assez pour me jeter sur le Berceau, je ne bricolerais que 2-3 tours en décallant fort sur les crêtes avant de partir. Cela est un peu bête quand on sait qu’un peu de discipline ici m’aurait permis de zapper l’étape à Bevera.
Normalement c’est instable donc ça montera, mais bon…
Du coté du ciel, ça semble s’étaler plutôt que de prendre des hauteurs inquiétantes. On voit bien le nord forcissant avec l’altitude qui pousse considérablement le haut des nuages. On a des ombres aux vitesses variables, certaines sont assez flippantes. Enfin cette analyse est plutôt positive et me rassure.
Je trouve que Bevera est assez inexploitable, il y a pas mal d’air montant mais la couche de brise bien axée n’est pas bien haute et l’ouest prend immédiatement le relais.
Là encore je fais du mieux que je peux mais plutôt que de me repositionner pour espérer davantage de plaf, je jette l’éponge. J’arrive donc sous l’antenne de la Tramontine mais très vite, après une minute de doûte, je constate que mon pari d’y trouver des conditions plus favorables que d’habitude est gagné.
Cet ouest va donc à partir de maintenant commencer à me soucier car je dois rentrer à Sospel… et la seule route que je connaisse est la méga transition Crête Frontalière > Sospel.
Celle-ci, je suis particulièrement fier d’être le créateur, sauf erreur historique. C’est une trajectoire de dingue, jouissive à souhait, du début à la fin. Dans des conditions normales, on ne prend jamais beaucoup de gaz et Sospel semble si loin, séparée par des vallées hyper encaissées et hostiles : la Roya puis la Bevera. Pour clore le tout, il y a une ligne électrique qui obstruerait la route de la personne trop optimiste. Une fois soulagés, on arrive super bas dans la vallée qui s’élargit et on continue au dessus des champs sans céder aux tentations des reliefs jusqu’à la confluence. Quelles sensations !
Bon je vous ai décrit l’expérience standard que j’ai vécue 3-4 fois, avec la brise Italienne (Roya) comme soutient dans les basses couches.
Face à l’ouest, il va falloir s’adapter. Et je vous rappelle qu’à cet instant du récit nous ne sommes encore qu’à l’antenne de la Tramontine.
Avec un peu moins de 1000 et cette dérive ouest, je me dis que ça vaut le coup d’essayer de remonter la vallée de la Roya jusqu’à Breil. Cela serait nouveau et ça me permettrait de zapper Isolabona puis Rochetta où je vais encore immanquablement dériver vers l’Est. J’aime bien utiliser mon cerveau plutôt que mon barreau, ma testostérone et mes jokers.
Bon, le cerveau a bien foiré ce coup-ci et je dois retourner profil bas à mon antenne pour replafer à nouveau. J’en sortirai grandi avec des nouvelles connaissances subtiles sur les brises, les thermiques, le vent météo et leur interactions.
C’est reparti pour le même plaf (enfin ici c’est plutôt l’endroit où sont les limites de mon habilité à thermiquer). Je retente une variante assez sympa pour une remontée directe vers Breil, mais avec un nouveau paradigme. Pas mal mais bon, finalement bof, plan B : Rochetta en direct.
Ah! Rochetta… une photo suffit.
Ca sort pas mal mais quand ça commence à cisailler à cause du Nord je perds le truc. Ca devrait suffire pour continuer. Les ombres des nuages ont des vitesses hallucinantes, ce sont les parties sommitales bien brossées. La tendance est Ouest puis Nord.
Le plaf est assez conventionnel. Avec cet ouest, la transition magique risque de tourner au fiasco. En plus la tendance est franchement Ouest à l’atterro de Sospel, ce qui signifie que la brise de la Bevera est bien faiblarde… une expression qui me traverse l’esprit « on n’est pas aidés » !
Comme c’est ballot, je viens de me faire un peu aspirer en scotchant trop le nuage. Oh zut alors ! Les affres du cross ! Très esthétique la sortie 😉
Poussé (mais aussi bien maltraité) par le nord, je terrasse la difficulté et après quelques wings dans une zone dégueulante, je pose à l’atterro où je surprends Benoit qui venait d’arriver et qui allait entamer une petite sieste (oui vous lisez bien).
Merci pour la repose, la récup, le déjeuner. Et félicitation pour ton vol, peu l’ont fait !
A 16:45, nous sommes au Vista à Roquebrune pour entamer un petit combo rando vol rando. Nous nous souviendrons du combi WW de 4 allemandes qui nous ont bien émus.
Le vol est simplement extraordinaire, tenant partout au fur et à mesur que l’ouest envahi le site. Nous avons droit au soaring au déco, au vista, au village, au cap et enfin à l’atterro.
Que demander de plus ? Un vol de pleine Lune ?
Sospel – Col Agnel
http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2014/vol/20164912
Samedi, je vais à Gréolières pour rendre le Biplace du club. J’ai mal à la tête, il fait chaud, je manque de sommeil. Je me laisse quand même tenter par un microvol dans la stabilité… ça n’arrange pas mon état. Le vent, le soleil, déplier, replier, voler, le moindre geste me coûte une énergie folle…
La météo nous disait que dimanche et lundi allaient être bien. Plus je sombre et plus je m’en fiche.
Je décide de rentrer assez vite, le trajet se fait au radar, c’est un calvaire. Sans conviction, je mets quand même le réveil pour 7h20. Si je me réveille en forme, j’irai peut-être à Bleine, ça doit être bien puisque tout le monde y va.
Je m’effondre peu de temps après mon arrivé, vers 18h00, après avoir pris une douche et deux aspirines. Aucun intérêt pour le devenir des prévisions, je veux tout, sauf voler.
4h du matin, je me réveille spontanément, reposé. Tout va bien. Je jette un oeuil rapide sur les prévisions. Pas mal ! Je me prends à réver d’Auron, voir même de prendre illico la voiture pour rejoindre Damien Lacaze qui va décoller du col Agnel. Ce n’est pas raisonnable. Il faut se calmer et se rendormir.
Je suis décidé à me faire plaisir, une petite journée à l’ancienne sans se prendre la tête. Avant toutes ces conneries de cross, de meilleur site pour les conditions du jour, d’analyse meto poussée, de chasse à la perf, de parcours, de concours de récits, nous avons tous volé au début sans nous prendre la tête, en partant simplement avec plaisir dans un lieux sympa pour y voler. C’était simple cette époque.
Alors je dors, je me lève et je fais ça ! Aller décoller pas loin, dans un coin que j’affectionne Vial Colmiane ou Sospel Grosso, ensuite j’improviserai. De toute façon rien que la route pour Bleine, le monde au déco, je sature.
7h45 ! Mais il sonne quand le réveil ???? Il était sur 7h20 le salaud !
Jean-Paul, Nikola, David… Sospel ça te dit ? Non, ok.
Max t’es à Sospel ? Non, je vais à Bleine ! Bon, ok.
10 h j’arrive au Grosso
Trop bien, beau trajet, micromarche, moquette tondue, ambiance Alpes du Nord et… le déco pour moi tout seul.
Y’a un petit peu d’air régulier de face et des déclenchements sur les faces N et E.
Je me prépare en temporisant mais à un moment ça commence à me gaver, il est quasiment 11h ! La piètre manche à air oscille entre 5 de S et 10 de N et rien. Les arbres montrent que c’est anémique devant (S) et assez actif(N) derrière. On y va.
Fuck ! C’est la guerre d’entrée ! Le thermique décalle à fond vers l’Ouest, et je ne le tiens pas, le mieux que je puisse faire, c’est de dérouler en me laissant embarquer tout en récupérant l’énergie des déclenchements de la face Nord.
Je suis 30 m au dessus du déco et je dois fuir. Je n’avais rien vu venir à terre !!!
J’arrive bas sur la crête qui mène à la Baisse des Canons. Rester à portée de l’Ouest et de ses atterros en remontant sur la crête est vain 🙁 ça ne marche pas.
Il faut aller chercher les thermiques là où ils sont ! Et cela se passe dans une belle cuvette forestière, assez impressionnante à mon goût : la face Est.
Le risque c’est de ne pas pouvoir s’en échapper et de devoir dans ce cas redescendre cette vallée en passant sous la ligne HT pour aller se poser au fond dans un haras. (N’est-ce pas Pierre 😉 ?)
Evidemment, aujourd’hui, toute la zone est sous le vent du Viroulet, donc les thermiques sont pourrissimes. Mes ailes partent dans tout les sens, deviennent molles, attaquent, cabrent. Je passe au dessus des reliefs mais ça reste une bonne ascendance bien pourrie.
Il y a un beau et large nuage au dessus de moi mais je suis las et sur la défensive depuis trop longtemps. Je fuis vers l’ouest dès que j’ai assez de gaz pour arriver au sommet convoité.
Là, les choses deviennent un peu plus normales. C’est faiblard et ça décalle. Ce n’est pas facile, mais ça tolèrera bien ma médiocrité pour le peu que je sois assez patient.
J’hésite à m’appuyer sur les crêtes de Peïra Cava. La forêt en dessous est imposable. Je préfère faire un tout droit vers le secos à l’Ouest où cela doit monter pour quitter la zone rapidement. Sur de la pierrasse effectivement ça monte, même plus que désiré.
Ensuite c’est assez thermique et porteur jusqu’au Férion. Je cafouille un peu en foirant le plein et part assez bas vers le Vial. Diantre, je suis contré par une tendance Nord, jusqu’à la fin de la transition. C’est assez flippant. Heureusement j’ai gardé mon sang froid et j’ai évité un probable piège à pinpin : faire un relai intermédiaire hasardeux sur la rive gauche.
Me voici bas sous les falaises SE du Vial mais la pente est tellement prononcée que cela remonte. Merci Raymond grâce à toi je savais que c’était possible !
Ensuite je suis assez prudent et je cale mon rythme et mes montées sur l’obligation d’arriver assez haut sur la fin pour passer un le replat après Ascrocs. Il y a du Nord ça se sent bien dans les dérives.
Une fois la difficulté passée je commence à me poser des questions sur ce que je souhaite faire et ce que le ciel dicte. C’est en faisant le plaf que l’ennuagement fait une poussée significative un peu partout. Ca semble évoluer vers les étalements prévus, mais certains trucs ont soudainement pris en hauteur et ils méritent une surveillance.
Ce sera les Coyers par le Saint-Honorat. Avec le plein à 2700 c’est une option rapide et les 3200 mini qu’il semble y avoir là bas me laissent à penser que je trouverai facilement une suite au vol.
C’est magnifique, je pourrais me claquer toute la ligne de crêtes du Mourre-Frey au Pelat mais j’ai envie de faire la Blanche. Après les Coyers je décide de bien m’appliquer avec un Delta et un planeur, l’ascendance et tellement large qu’un tour et une traversée me suffisent pour être quasiment au plaf. 3200 poussé, je zappe l’option Autapie > Cadun pour une trajectoire directe vers le col de la Vachière et ses crêtes.
Ca marche et je peux donc arriver sur le Morgon en 2-3 virages. En cours je croise seulement 3-4 parapentes inconnus sur le Traumas, bizarre pour un dimanche.
Jje regarde les saignées faites dans la forêt pour gérer le crash de l’A320. A y regarder de près, à une échelle de terrien, il y a des coins qui semblent féériques aux alentours. C’est au moins ça.
Au Morgon, je lutte pour remonter et pour plafer. Une M6 multicolore semble bien plus en phase avec l’aérologie alors je rémore l’enroulage. Je décide de ne pas tenter un retour car les étalements vont compliquer les choses, trop. Et puis vive les distances libres, ça a l’air pas mal jusqu’à Briançon ou jusqu’au Viso. Grenoble, impossible, l’itinéraire baigne dans un espèce de brouillard tout dégueulasse. Les Ecrins sont interdits, de toutes façon il faudrait les aborder par l’Est aujourd’hui.
J’arrive en bas du Mont Guillaume, et au lieu de remonter comme une balle je lutte un peu.
Damien Lacaze puis Rémi Godefroy me rejoignent. Ils vont au col Agnel d’où Damien a décollé. Ca me plait bien !
Je débranche le cerveau et rémore grossièrement les copains. Dans les gorges du Guil, Rémi me dit de faire gaffe !
C’est bien pourri, j’y étais déjà passé en été et sans rien trouver sauf une brise retors j’avais du taper Ceillac. Alors je bricole sur mes gardes, concentré à 100%. Je n’arrive pas à me hisser sur les crêtes et je fini par dérouler vers le fameux col de Fromage. Ah c’est plus facile ici 🙂
Rémi va à l’essentiel, tandis que Damien claque patiemment un 3800, je me contente de 3700 pour garder un contact visuel avec ma paire de guides.
Encore un plein, en duo, dans ce cadre magnifique, grandiose, incomparable et le posé à la voiture est acquis.
Rémi snobe un dernier thermique, je le traverse en me questionnant sur la suite que je souhaite donner au vol car il est encore tôt et c’est le thermique à prendre pour forcer le passage en Italie.
C’est assez médiocre en Italie, on ne voit pas un seul bout de Viso. Il faut se méfier des effets d’optique car ça vole très bien avec 2500 de plaf de l’autre coté, mais bon….
Un jour, un autre vol, gardons-en pour plus tard ! Celui-ci est assez satisfaisant comme ça.
Nous posons à 2400 dans le massif encore bien gavé de neige !!! Ca change de Sospel où c’est l’été depuis longtemps 🙂
Rémi et Damien, c’était un plaisir de voler avec vous.
Je remercie aussi Fred Nabet qui m’a hébergé alors qu’il rentrait bien crevé du Bornes to Fly.
Gourdon-Falicon AR
Depuis 2 ans, voler à proximité de Nice était devenu une idée fixe. J’avais atteint le graal début 2015, le 20 janvier. A la faveur d’un thermique au Mont Macaron (ce qui en soir est un miracle), il m’avait été offert un Roquebrune – Gourdon – St Vallier. Il n’y a donc aucun répis dans la saison de parapente. Le Mont Vial avait été un peu en deça de mes attentes côté thermique, mais cotés jubilation, sentiment d’achèvement, vue de rêve, il s’était montré à la hauteur !!!
Le passage du Var dans le sens inverse par le Sud me semblait un beau défi. J’avais attendu quelques jours auparavant un ticket au Baou de la Gaude pendant une heure, pour finalement partir relativement bas et échouer en bas de la face Ouest dans la stabilité malgré le vent d’ouest propice. Au moins, j’avais pu prendre mes repères pour la transition et j’avais pu noter une petite zone propice au raccrochage.
Sur ce vol victorieux du 6 mars, une journée parfaite, j’ai pu partir de plus haut, mais sans être aidé par le vent. Continuer plus à l’EST avait l’air un peu foireux, aussi je suis rentré par Carros. Un petit point est fait aussi à Gréo, pour le plaisir.
la trace : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2014/vol/20157510