Étiquette : Coaraze
Sospel – Colmiane – Roquebrune pendant la Xalps
http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:pascamax/14.7.2015/08:52
http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:pascamax/14.7.2015/13:30
14 juillet 2015, Chrigel Maurer, le maître indiscutable de la Xalps est arrivé, suivi par l’allemand Sébastien Huber. Ils m’ont bien régalés, roustant les autres prétendants grâce essentiellement à leurs cervelles et à leurs décisions en osmose avec la météo.
Ce qu’il reste de podium va se jouer aujourd’hui. Allons voir un petit peu cela ! Je compte croiser quelques concurrents en partant de Sospel. J’y vais avec Max, Valentin et Raymond.
Nous montons au Grosso. Mes 3 compères se font enfoncer à l’étage du bas 🙁 Je dois m’employer et faire preuve de patience pour atteindre le Mangiabo et m’extraire.
Il est ensuite assez très facile d’aller à la Colmiane.
A peine arrivé au Pic, j’identifie une équipe constituée d’un concurrent et de 2 lièvres. Il me semble reconnaître Benoit (Outters, équipier d’Antoine Girard), mais en sellette assise. En fait c’est Pierre Lauzière qui bocalise et l’équipe est celle de AUT1 (Paul Guschlbauer).
Cela tombe bien car l’équipe AUT1, ce sont mes chouchous pour le podium. Paul a été énorme, il a poussé Maurer à cafouiller un peu en début de course. Il a accumulé pas mal d’avance avec Sébastien Huber sur le reste de la course et s’est sorti ensuite par 2 fois de grosses erreurs, notamment en marchant toute la nuit dernière grâce au « night pass », rattrapant les Frenchies.
Contrairement à Paul, Petiot et Girard n’ont pas pris leur « night pass » la veille.
On descend facilement la Vésubie par sa rive droite. Je mitraille Paul et Simon (le lièvre), je m’affranchis des contraintes de TMA et de vol dans les nuages. C’est beau de voir cette équipe de très haut niveau.
La veille Chrigel a traversé très très bas dans la Vésubie en descendant la vallée très très loin. Ensuite à la faveur des bonnes conditions en bas il a fait un direct vers Peille.
Arrivé un peu avant le village d’Utelle il est temps de réfléchir un peu.
- Est-ce que j’irai faire le passage de la Vésubie aussi loin que Chrigel ? Non
- Est-ce le passage le plus adapté aux conditions d’aujourd’hui ? Non
- Est-ce que je veux finir dans la Vésubie ? Non
La solution est simple : traverser la Vésubie immédiatement à cette hauteur. J’ai déjà étudié et volé vers ce passage. En face, si ça ne passe pas, c’est le seul coin où il y a de quoi poser très haut (sous le col de Lobe) et redécoller très vite de l’autre coté d’une position super favorable. Il y a la même option avec un atterro un peu plus confort un peu moins haut et un peu plus de marche qui s’appelle « Plan Liberté ».
Donc je traverse, c’est un grand moment, cette Vésubie tourmentée.
Bon ça contre, au point d’aboutissement, la brise de mer des vallées du sud est plus forte que la brise de la Vésubie. Je ne prends pas mon reste et me pose sagement sur l’atterro confortable.
Arrivent Paul est Simon !!! Paul semble galérer sur la crête de derrière, seul endroit susceptible de monter, et disparait de mon champ visuel. Il doit être passé ou alors il s’est posé à l’atterro du haut. Je pense que c’est bon. Si jamais il avait sombré j’aurais du le voir. Simon reste plus longtemps en vol sur la crête puis réussi à passer. Ensuite je le vois temporiser un peu.
Bon finish les gars ! Mission accomplie ! J’ai volé un peu avec les cadors et je suis resté dans mes marges tout en faisant un peu de nouveauté. Je n’ai plus qu’à faire un peu de marche comme les vrais xalpers pour enchaîner avec la suite;)
Je commence alors la marche et comme le soleil tape, je décide de faire une version longue, sans trop de pente en tangentant dans la forêt. La flemme m’a encore joué un sacré tour 🙁 Alors qu’il m’aurait suffit de marcher 20 minutes dans du raide pour gagner le sommet qui est décollable, je m’enferme dans une végétation très dense dans des pentes bien raides. Comme d’habitude dans ces cas là, je m’obstine et il me faut plus d’une heure avant de redécoller plus à l’Ouest, au Col de l’Autaret.
Entre-temps, je téléphone à Tom qui me dit que Paul est passé et que Durogati vient de passer par le passage de Maurer et galère en volant faire une trajectoire directe par les basses couches. (Tu m’étonnes !) Je vois une autre aile passer super bas par le passage Maurer, c’est impressionnant et effrayant de voir des ailes si bas dans des coins si pourris. Je me dis que l’on n’a pas les mêmes valeurs.
Je décolle avec comme plan de repasser à l’Est sur faces ouest (Col de l’Ablé etc) et de rentrer par le Mont Ours et la pointe de Sirricocca. Je suis assez relax, à peine ai-je mis les pieds dans le cocon que ça bipe tout le temps.
Mais bon, après quelques minutes, je n’ai toujours pas de gros gain en perspective. Une fois cette constatation faîte, je dois aller sur une bosse au Sud avec de grosses lignes électriques. Je perds une altitude folle, bien bien contré. Je réalise que ce coin est quand même bien engagé.
Ca monte copieusement, ouf ! Par contre ce n’est vraiment pas facile à enrouler alors je m’applique. Malgré mes efforts, il me manque un petit peu de gaz pour arriver haut au col de Brouis. L’incertitude y est de courte durée et je trouve LE nuage à 2000.
Je vois une aile galérer entre la ville de Peille et ma position. Nul doûte, c’est ce qui m’attend si je change mon plan et passe par l’Ouest. Je décide donc de rester sur mon plan de vol.
Cela marche bien. J’ai un petit doûte en m’engageant bas vers le mont Ours. Mais fois au vent ça bipote et surtout ça avance correctement face à la brise de mer. YESSS
Je vois le warrior s’engager vers Peille, toujours plus bas et toujours plus scotché. Je suis heureux d’être à ma place.
Ensuite je déroule tranquillement vers Saint-Agnès puis Gorbio en voyant une aile (Ondrej Prochazka http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:andrew4u/14.7.2015/10:54) gratter en faces Est.
Voilà, j’arrive à Roquebrune puis à Lou Baraï. Je me pose au stade en contrebas. Les anges Pilou et Philippe viennent immédiatement me chercher et nous pouvons assister aux arrivées d’Antoine Girard, de Basile Petiot et de Aaron Durogati.
Paul est déjà arrivé, 3ème donc YESSSSS. Il s’est posé au dessus de moi, puis vers Peille, pour finir à pieds. La trace de son lièvre Simon http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:simon.oberrauner/14.7.2015/08:26 (matez son carnet de vols il est sympa 😉 )
Merci à Max et Valentin pour la descente de ma voiture et encore une fois à Pilou pour la nav jusqu’à Sospel !
Sospel – Levens – Menton – Rochetta AR
Et hop, 75 km seulement, loin des avalanches de km et des projecteurs… mais un de mes vols les plus jouissifs. Un condensé d’émotions.
Alors que le mois de Mai se termine, nos sites phares que sont le Col de Bleine et Saint-André ont déjà donné de nombreuses jolies distances. C’est l’été aérologique, les jours sont longs, les brises sont fortes, le ciel sait donner quand il ne se fait pas désirer. Ayant déjà pris pas mal de plaisir cette année dans les longs cross, sur des itinéraires classiques ou pas, mon appétit s’oriente en ce moment avec énormément d’envie sur du vol bocal.
Jeudi s’annonce être une bonne journée sur Saint-André, mais quand Benoit qui ne peut voler que mercredi me propose un petit Sospel sans prétention, mes yeux s’éclairent. Les prévisions ne sont pas très bonnes, c’est très instable mais avec des étalements ainsi que du Nord et de l’Ouest, beaucoup. Parfait ! Pas de plan sur la comète à tirer, un horaire maîtrisé, un mépris pour le rendez-vous avec le premier thermique…. c’est très bon ça !!! Transgressons les règles, bousculons nos shérifs intérieurs, sans cesse.
Nous arrivons vers 11h au déco, il y a des cums devant (Razet and co) avec des plafs honorables, voir même exceptionnels genre 1500. C’est bon comme une grande journée de février ça !!!
Le premier thermique est magnifique, je m’attendais à me faire détruire comme la dernière fois que j’ai décollé du Grosso. Les conditions semblaient un peu similaires avec une même propension au vent de cul. Et bien non, c’est juste de l’huile, mon vario est constant et apaisant, mon aile glisse parfaitement sans entraves.. j’hallucine quand je découvre la valeur de +3.5 !!!
Sans peine nous nous retrouvons à l’Authion avec Benoît, mais mon Dieu que les nuages poussent en nombre et en hauteur….
Un peu sur mes gardes et sceptique, je préfère me repositionner pour voler au sud. En discutant, Benoit s’affirme assez confiant pour aller au Férion et revenir, je m’appuie finalement sur son choix. Aujourd’hui, je suis super relax par rapport à l’engagement, je me sens assez humble et fort pour trouver une solution safe dans ces contrées hostiles. J’adore les crêtes de Peïra-Cava.
Arrivé au Férion après avoir été continuellement contrés par 10 kmh d’Ouest, je décide de temporiser (et/ou de bien enfoncer le clou) en m’approchant de Levens. Sait-on jamais, un miracle est possible, la route de la remontée jusqu’au Mont-Chauve pourrait être ouverte.
Rencontrant la brise de mer assez vite, le rêve éveillé s’arrête net, je bats en retraite et remonte dans l’ombre. Au plaf du Férion, Benoit qui a déjà entamé le retour me semble aller au mieux. Je suis toujours méfiant avec ce ciel, les nuages sont impressionnants, toujours plus nombreux, toujours plus larges. J’ai aussi envie de mettre toutes les chances de mon coté pour aller ensuite taquiner le bord de mer.
Du coup, je me positionne au sud de mes nuages et prends une trajectoire vers le nord de Contes puis l’ouest de l’Escarène. Endroit idéal pour avoir une chance de rallier la mer et pour être dans du bleu. Ces faces à l’Ouest de l’Escarène sont une nouveauté pour moi. J’ai bien du survoler cela de très haut mais là c’est différent. Par contre je connais très bien la vallée au sud pour y avoir fait un point bas flippant de chez flippant.
Je suis patient et confiant. Ca décalle énormément à cause de l’ouest et des brises, mais j’arrive au bout d’un moment à sortir un 1500 qui me permet de me positionner devant le mont Ours puis dans la vallée de Castillon en terrain connu.
Benoit est reposé au déco ! Yes ! Je vais pouvoir continuer un peu sans devoir assurer une certitude de retour.
En fait, ça remonte facilement, l’Ouest prenant très vite le pas sur la brise. J’arrive au Berceau, traversant des bons varios j’aurais du m’arrêter pour voir s’ils sont exploitables. Mais ayant assez pour me jeter sur le Berceau, je ne bricolerais que 2-3 tours en décallant fort sur les crêtes avant de partir. Cela est un peu bête quand on sait qu’un peu de discipline ici m’aurait permis de zapper l’étape à Bevera.
Normalement c’est instable donc ça montera, mais bon…
Du coté du ciel, ça semble s’étaler plutôt que de prendre des hauteurs inquiétantes. On voit bien le nord forcissant avec l’altitude qui pousse considérablement le haut des nuages. On a des ombres aux vitesses variables, certaines sont assez flippantes. Enfin cette analyse est plutôt positive et me rassure.
Je trouve que Bevera est assez inexploitable, il y a pas mal d’air montant mais la couche de brise bien axée n’est pas bien haute et l’ouest prend immédiatement le relais.
Là encore je fais du mieux que je peux mais plutôt que de me repositionner pour espérer davantage de plaf, je jette l’éponge. J’arrive donc sous l’antenne de la Tramontine mais très vite, après une minute de doûte, je constate que mon pari d’y trouver des conditions plus favorables que d’habitude est gagné.
Cet ouest va donc à partir de maintenant commencer à me soucier car je dois rentrer à Sospel… et la seule route que je connaisse est la méga transition Crête Frontalière > Sospel.
Celle-ci, je suis particulièrement fier d’être le créateur, sauf erreur historique. C’est une trajectoire de dingue, jouissive à souhait, du début à la fin. Dans des conditions normales, on ne prend jamais beaucoup de gaz et Sospel semble si loin, séparée par des vallées hyper encaissées et hostiles : la Roya puis la Bevera. Pour clore le tout, il y a une ligne électrique qui obstruerait la route de la personne trop optimiste. Une fois soulagés, on arrive super bas dans la vallée qui s’élargit et on continue au dessus des champs sans céder aux tentations des reliefs jusqu’à la confluence. Quelles sensations !
Bon je vous ai décrit l’expérience standard que j’ai vécue 3-4 fois, avec la brise Italienne (Roya) comme soutient dans les basses couches.
Face à l’ouest, il va falloir s’adapter. Et je vous rappelle qu’à cet instant du récit nous ne sommes encore qu’à l’antenne de la Tramontine.
Avec un peu moins de 1000 et cette dérive ouest, je me dis que ça vaut le coup d’essayer de remonter la vallée de la Roya jusqu’à Breil. Cela serait nouveau et ça me permettrait de zapper Isolabona puis Rochetta où je vais encore immanquablement dériver vers l’Est. J’aime bien utiliser mon cerveau plutôt que mon barreau, ma testostérone et mes jokers.
Bon, le cerveau a bien foiré ce coup-ci et je dois retourner profil bas à mon antenne pour replafer à nouveau. J’en sortirai grandi avec des nouvelles connaissances subtiles sur les brises, les thermiques, le vent météo et leur interactions.
C’est reparti pour le même plaf (enfin ici c’est plutôt l’endroit où sont les limites de mon habilité à thermiquer). Je retente une variante assez sympa pour une remontée directe vers Breil, mais avec un nouveau paradigme. Pas mal mais bon, finalement bof, plan B : Rochetta en direct.
Ah! Rochetta… une photo suffit.
Ca sort pas mal mais quand ça commence à cisailler à cause du Nord je perds le truc. Ca devrait suffire pour continuer. Les ombres des nuages ont des vitesses hallucinantes, ce sont les parties sommitales bien brossées. La tendance est Ouest puis Nord.
Le plaf est assez conventionnel. Avec cet ouest, la transition magique risque de tourner au fiasco. En plus la tendance est franchement Ouest à l’atterro de Sospel, ce qui signifie que la brise de la Bevera est bien faiblarde… une expression qui me traverse l’esprit « on n’est pas aidés » !
Comme c’est ballot, je viens de me faire un peu aspirer en scotchant trop le nuage. Oh zut alors ! Les affres du cross ! Très esthétique la sortie 😉
Poussé (mais aussi bien maltraité) par le nord, je terrasse la difficulté et après quelques wings dans une zone dégueulante, je pose à l’atterro où je surprends Benoit qui venait d’arriver et qui allait entamer une petite sieste (oui vous lisez bien).
Merci pour la repose, la récup, le déjeuner. Et félicitation pour ton vol, peu l’ont fait !
A 16:45, nous sommes au Vista à Roquebrune pour entamer un petit combo rando vol rando. Nous nous souviendrons du combi WW de 4 allemandes qui nous ont bien émus.
Le vol est simplement extraordinaire, tenant partout au fur et à mesur que l’ouest envahi le site. Nous avons droit au soaring au déco, au vista, au village, au cap et enfin à l’atterro.
Que demander de plus ? Un vol de pleine Lune ?
Sospel – St-André – Mont-Dauphin
Mars 2014, le premier bon gros vol de l’année. Une journée de rêve avec des conditions parfaites. Le risque de ne pas choisir du tout cuit paie et m’offre un de mes plus beaux vols…
De Sospel à Embrun un jour magique de Mars !
Le 14 mars 2014, 170 km
http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:pascamax/14.3.2014/09:56
Je rentre à la maison après cette fantastique journée de parapente, il est 1h30 du matin, je roule sur cette grande artère épousant la baie de Nice : la promenade des Anglais. Les feux deviennent systématiquement verts 50m avant mon arrivée. Cela a un petit air magique, tout comme ce qui c’est passé en l’air ce 14 mars 2014.
Tout s’annonce de la meilleure manière pour voler depuis Fourneuby, c’est sensé être fumant dans le secteur Bleine-Moustiers-Dormillouse.
C’est attractif certes, mais pourquoi ne pas prendre un peu de recul sur cette quête monotone du meilleur site au meilleur moment ? Sur cette recherche systématique de la meilleure promesse kilométrique ? Sur cette tendance stéréotypée d’en vouloir pour son argent ?
- Et si c’était simplement une journée idéale pour voler en parapente ? Simplement, se faire plaisir en évoluant dans l’inconnu ?
- Et si je partais enfin à la découverte de Lucéram et de Coaraze comme j’en ai toujours révé ?
- Et si tout cela marchait bien, ça pourrait même finir loin cette affaire !
C’est souvent dans les petit détails logistiques que se finalise (ou pas) ce genre de résolution.
Grâce à la présence de Max, Vincent, Raymond, Philippe, Salva et Cyril, les soucis d’un vol sans retour avec la voiture au sommet ne vont pas infléchir ma décision.
Je n’ai pas trop confiance en la Lavina malgré l’assurance des connaisseurs, je préfère mon Monte Grosso, son herbe, sa vue panoramique, son calme dépaysant. Nous y allons avec Max et Cyril.
Au loin, la Lavina semble laborieuse à certains. Chez nous, Cyril le rookie décolle et semble tenir.
11h00 Let’s go !
Ca monte un peu en décalant bien. La tendance Est est bien au rendez. Je ne m’acharne pas pour mieux dompter les ascendances du Mont Gros, j’assume ma médiocrité et je décide de passer à la baisse des Canons.
Idem là bas, j’en ai assez, je file. Je traverse les gorges de la Bevera.
Ce moment est d’habitude piquant et savoureux – elles sont sacrément impressionnantes ces gorges – mais vu ce qui m’attends, je suis totalement hermétique. Je pense déjà à l’accueil de l’autre coté et au beau plaf qu’il faudra absolument faire pour s’engager sereinement dans l’inconnu.
Ouf, ça monte sans difficulté sur la crête de Mandine. J’arrive vers les 2000, Lucéram et Coaraze, me voilà ! Je vais me placer sur les crêtes au sud de Peira Cava. C’est un joyeux bordel topographique avant le Férion.
Quel plaisir de survoler ces coins. Il faut les visiter du bas pour comprendre ! Ca remonte un peu au col Saint-Roch et je décide de viser le Férion plutôt que la Madone d’Utelle.
J’arrive un peu sous le sommet en face est. La brise me contre mais j’arrive à me hisser au dessus des cretes. Je me replace sur la cabane du sommet et je refais pas loin de 2000 avec la bonne surprise de voir un parapente blanc arriver. C’est soit Raymond, soit Vincent !
Je me jette vers le Vial en gardant une trajectoire me permettant éventuellement de me diriger vers Bonson au dernier moment, selon ma perte d’altitude et mon feeling.
J’arrive dans les pentes sud du Vial, avec comme atterrissage de secours un chemin en bas de pente. Ma religion me dicte que les gorges du Var sont infréquentables, quelle que soit l’heure. Je bricole avec soin et me voilà au dessus du sommet. Toujours impressionnant ce coin !
Superbe premiere section de vol ! Yesssssssssssssssssss ! Magnifique. Je repense aux premiers parapentistes qui ont du faire ça ! Respect ! Et l’impression de rentrer dans un club très select.
Je progresse ensuite tranquilement en longeant les crêtes vers la difficulté de la Penne où le terrain s’aplatit. Ne pas sombrer par ici, jamais. J’essaie de faire un plaf à chaque occasion, mais je n’y arrive pas. Je vois Raymond sortir du Vial !!! Yes !
Sans vraiment tout ce qu’il faut je me jette sur la Penne et les avant reliefs donnent suffisemment. C’est laborieux et je contemple Raymond faire un beau plaf et me rattraper ! Chapeau ! Les compétences acquises dans le bocal de Roquebrune sont transférées sur un itinéraire bien tricky !!!
Nous progressons ensemble jusqu’à Avenos. Je le suis sur la crete quand je vois son aile cabrer dans une énorme minasse. Je connais bien ce thermique ! J’ai l’impression d’entendre son vario hurler ! J’enroule dans du petit pour connecter un peu plus haut le noyau.
Sans radio, on ne communique pas et on se perd bêtement au niveau du Vallon du Passé . J’ai beau chercher mon Raymond, je ne le vois plus.
J’arrive sur Briançonnet vers 14h, la vraie fête va commencer.
Les cums au loin sur le Teillon m’ont mis l’eau à la bouche depuis pas mal de temps !
Un 2800 avec 1 minute mythique d’un vissage parfait de + 5 sans aucun mouvement parasite, le tout avec un son de vario régulissime ! Pas mal !
C’est donc facilement que je me retrouve au Crémon où je refais 2800 ! Un nuage plus à l’ouest m’invite à monter encore plus haut mais je décide de foncer direct vers le Chalvet sans craindre les basses couches car c’est la fête !
J’étais évidemment optimiste et je dois enrouler des trucs sous le vent de Courchons. Heureusement des oiseaux m’indiquent le thermique officiel au sud de Saint André et je fais 2200 ! C’est la fête vous dis-je !
Sur le Chalvet en direction des antennes je ne peux m’empècher de monter en gamme : on se remet d’abord à 2800.
Puis 3400 aux antennes !
Je glide direct jusqu’à Carton avec ça ! En frolant les cretes enneigées de costes Longues j’adore ! Je retrouve Jean-Paul qui doit venir de Fourneuby via Moustiers.
On arrive ensemble sur le Tromas, je suis plus haut et je ne persévère pas en pensant trouver un truc plus clean à enrouler plus loin. Sur l’éperon qui suit (Tête de Bau) ça marche bien avec l’aide d’un oiseau pour le recentrage au vent en Nord-Est. C’est super enneigé avant l’Aiguillette et parole de vieux brisquard il faut mieux prendre un peu d’air.
La suite est parfaite, avec une Blanche qui donne suffisamment. Je fais encore 3000 à Dormillouse en me disant que l’on est pas en été. J’arrive au Morgon où la tendance est franchement nord. Je pars de 2800 vers le Guillaume.
Il commence à faire tard et j’aurais bien aimé passr par les Orres mais ça y sent trop la neige. Les faces Ouest de la Durance me semblent plus propices.
Tant pis c’est le Mont Guillaume où j’ai enfin un contact radio. Benoit Outters est au Mont Guillaume au dessus de moi !
J’ai soudainement compris : la radio vendue par un certain XXXXX est en fait un jouet pour enfant. Je ne capte que les gens qui sont à moins d’un kilomètre… super utile !
Benoit avec ces 200m d’avance part vers l’est par les faces Est. La falaise vers Serre-Buzard se noie petit à petit dans l’ombre.
Je m’applique à plafer pour traverser la Durance et trouver le soleil. A l’occasion de cette transition, je vois Jean-Paul sur les mêmes faces très bas et je le vois finir par se poser. Il a du faire un direct du Morgon.
J’arrive à Saint-André-d’Embrun et la déconcentration me frappe. Au lieu de tout donner pour essayer de me remonter au sommet, au son du vario je juge l’aérologie moribonde sans prendre de repère et je me jette dans le glide final en direction du Mont-Dauphin. Quel regret en regardant ma trace; je montais. Qui sait ce qu’il aurait été possible de faire du haut de cette montagne ? Enfin, l’essentiel n’est pas là, on n’est pas à 10 km près.
Quelle journée de fou !!! Tout le monde c’est bien gavé. Il y en a une seule par an où le parapente est aussi facile !
Merci à Philippe qui non content d’avoir fait un super vol à fait la récup jusqu’à Gap.