Étiquette : La Colmiane
TSL – Esteron – Clans – Colmiane – St-Honorat – Bleine – Greo
Le 29 avril 2019
https://www.xcontest.org/world/fr/vols/details:pascamax/30.04.2019/08:20
En général j’ai un peu de mal à accepter les vols que j’ai vécu comme des échecs et c’est le cas ici. Ceci dit, le parcours et le combat était épiques. Reste quand même la satisfaction d’être sorti de pas mal de pièges.
La veille : une journée marginale avec beaucoup de vent de Nord-Est et des plafs hallucinants, je fais 3300 depuis le thermique de Bleine. J’ai les doigts congélés en 5 minutes. Je devrai ensuite centrifuger mes bras régulièrement. Dès que j’accélère, que j’enroule ou que je monte trop haut ils regèlent. Ejecté par le Nord, je n’arriverai pas à rester sur la ligne qui mène au Vial et je dois me replier sur Sigale où je fais 2800 (c’est exceptionnel de faire plus de 1500 là bas). Je rentre direct à Fourneuby puis Bleine par une trajectoire directe insolite que je ne referai probablement jamais.
Le 29 avril 2019, je ne suis pas sensé voler, mais finalement la directrice de la crèche est ok pour prendre mon fils Aurélien 🙂 Je n’ai pas vraiment regardé les prévisions, j’irai voler sans trop me prendre la tête et je décollerai de chez moi à TSL, déco du bas.
Je décolle vers 10h30. Première difficulté, je sombre et dois me refaire sous les maisons bulles, coté Est.
Ensuite ça marche pas mal et je me retrouve à Greo où je reçois le texto de Christine qui m’apprend qu’elle pourra aller chercher mon fils à 16h30. Si je l’avais su au niveau de Gourdon plutôt j’aurais pu partir pour faire de l’autoroute, mais bon je vais quand même tacher de me faire bien plaisir 😉
La journée est pas mal, il ne faut pas cracher dans la soupe, mais la masse d’air n’est plus magnifiquement instable comme la veille. C’est sur que le vent moins fort la rend davantage crossable mais la magie n’est pas au rendez-vous.
Je pars sur Roquesteron direct dans le coin où ça monte. Cela n’a jamais été aussi compliqué, la crête à l’est, la végétation, les brises, les bulles cycliques, le four à l’ouest… c’est exigeant comme d’habitude mais cette fois il faut vraiment tricoter avec précision. Je je dois rester zen et me positonner au grès des aléas, surtout il faut patienter sans enchaîner 2 mauvaises décisions de suite. S’il y avait un diplôme de parapentiste, je pense que je mettrais l’examen ici 😉
Ensuite avant d’arriver à Toudon je vois un planeur sous le nuage. Il me donne l’échelle, je pensais ne pas que le plaf était si haut. J’arrive à faire le nuage et mon planeur est déjà sur le Lauvet d’Ilonse. Je parie que c’est Laurence Viard 🙂
Je vais donc à mon tour dans cette direction pour atteindre la Colmiane. Vers Tournefort sous les nuages mais rien ne monte, l’ascendance doit être plus au Nord mais je continue ma trajectoire car j’ai assez de gaz pour transiter au dessus de Clans.
Je suis un peu embarrassé par une grosse ligne éléctrique mais ça monte bien, assez franchement, tout me semble prometteur. Je commence à me faire bien balancer en me rapprochant du nuage et j’estime que j’ai largement de quoi poursuivre et arriver avec confort à la Colmiane où je vois 2 ailes à 3000 environ. Je pensais faire une arrivée triomphale sur la Colmiane… mais c’est un fiasco complet. En fait dès que je pars, c’est une catastrophe. Je suis très sévèrement contré par du NE. Pour ne rien arranger, toute la partie sud de la Colmiane est à l’ombre.
Il n’y a même pas de confluence au pic et je commence imaginer possible que le vol finisse par un tas à 13 heures.
J’arrive quand-même à bricoler et je dois ressortir dans combe de la via- ferrata . Ensuite c’est très très mou, on est sous le vent… Je perds du temps pour pas grand choses à essayer vainement de plafer à Rimplas.
Au Lauvet d’Ilonse, c’est compliqué. De gros cisaillements entre le vent de Nord les brises. Celle de la Tinée mais surtout, aussi, à cet endroit celle qui vient des canyons.
Impossible de faire le plaf, ça m’aurait pourtant bien arrangé. Avant j’aurais pu trouver l’excuse de la jeunesse et de la précipitation mais là je n’y arrive simplement pas alors que je le souhaite vivement. J’en viens même à regretter de ne pas être parti sur les hauts reliefs au nord pour voler haut. Ceci dit à la Colmiane cette stratégie ne m’a pas beaucoup réussi.
Donc voilà : il va falloir faire des sauts de puce :
Premier saut vers « Les Clots ». Patienter, se faire décaller, se faire cisailler, encaisser des longues tâches d’ombre….
Traverser à l’arrache vers les falaises qui mènent à la Cime du Raton. Impressionnante cette traversée ! C’est pas super porteur et j’arrive plus bas que prévu, à à mi-falaises.
Je suis au dessus de la piste qui mène à la clue du Raton, c’est toujours magique comme ambiance.
Le doute prend fin très vite : ça remonte bien. Pas de scénario catastrophe ici il vaut mieux 😉
Enfin, tout ce stress aurait être évité si j’avais fait un nuage, c’est pénible. Là encore, je n’y arrive pas.
J’arrive à faire un honorable 2700 (de mémoire) qui va me permettre d’aller au Dome de Barrot.
En fait, je commence à me sentir relativement frustré : depuis la Colmiane, je n’arrive pas à faire des tours complets qui ne soit pas entrecoupés par le silence de mon vario : le ciel est magnifique et pourtant c’est mou mou mou. Mon enthousiasme pour un énorme tour du terrain de jeu se transforme en réalisme : je vole à la vitesse d’un papy, il y a du vent, les plafs sont trompeurs et ça va être compliqué de rentrer. Toute cette section aurait pu être reglée en 5 minutes si j’avais pu faire un nuage et au lieu de cela c’est d’un laborieux.
Le dome de Barrot est merdique et inenroulable comme d’habitude. L’heure tourne et je n’ai pas le temps de faire ça à l’arrache comme disent les jeunes. Malheureusement je n’ai pas trop le choix, rien n’est évident ici.
Sur la crête, la brise vient franchement et vigoureusement de Puget-Théniers plutôt que de la vallée du Haut-Var.
C’est une bonne nouvelle et cela me permet d’attaquer avec optimisme une crête transversale que l’on pourrait en première analyse redoûter d’être sous le vent. Le point négatif c’est qu’une fois dessus, ça décalle beaucoup. J’essaie une petit quart de heure de monter mais c’est trop compliqué et je dois me résoudre à traverser vers l’ouest sans gaz.
Donc super bas, à quelques centaines de mètres du fleuve, je vais taper une crête non pas sur son côté aval mais sur sa face latérale est, pile en face de la forte brise qui est supposée redescendre du col 500m plus haut. Je ne pourrais pas ne pas me reprocher de vouloir faire le malin, si cela ne marche pas. Mais je suis confiant car je connais ce phénomène.
Bipbipbip yes !
Cela monte en dynamique mais ce n’est pas pour autant que c’est devenu très bon. Je dois bricoler et composer avec une ombre massive et les reliefs, je perds encore un temps fou, mais finalement j’arrive à faire le nuage. Me voilà donc au sud du Saint-Honorat donc.
J’arrive finalement à me positionner au col à l’est de Jaussier qui est dans l’ombre. J’ai préféré cet endroit au falaises orientées Nord qui s’illuminent au dessus de l’embranchement routier vers Annot. C’est le même endroit où j’abouti quand je viens du Coyer, souvent ça conflue.
Je n’arrive pas à maintenir mon altitude malgré les légers bips. Je commence alors à réaliser que ça va être compliqué de se poser vent de travers dans le seul champ assez long, les arbres sont hauts. Au fil de la descente, ça devient vraiment tendu, l’aile devient de plus en plus nerveuse : je commence à être bien sous le vent de la vallée principale. J’atteins, après une belle section full bar dans le chaos, une pente assez bien orienté dans le flux du canyon en aval qui mène dans ce trou.
C’est je pense l’endroit le plus sain et accessoirement je préfère aussi être au dessus d’une forêt.
Très vite je prends des trucs assez violents, ce n’est pas que pure turbulence, ça monte. Il y a une petite ravine sous la foret qui est repassée au soleil, et je suis pile dans le flux. Je m’accroche concentré à 100% sur mon enroulage pour tenir le choc et rester dans le coeur de l’ascendance. Quand je reprend mes esprits, je suis à 3000 sous le nuage quelques kilomètres bien à l’est de l’endroit où je me suis enfermé dans ma concentration. Voilà ce que j’aime avec le parapente : à un moment tu es à 100m de te poser dans l’endroit le plus isolé du coin, à 5 heures de galère de chez toi et 5 minutes après tu es en finesse de la délivrance.
Poussé par le nord, je trace à 60kmh directement sur l’Arpille ou un nouveau cauchemar se présente. Je suis totalement scotché par la brise d’ouest et l’ouest. Je décalle comme jamais les ascendances devenues molles. Il commence à être tard. Je vois les gourdonnais rentrer sur l’autoroute, longer le col de Bleine en déroulant à mach 12, à seulement 2 kilomètres de moi. Frustrant.
2000, je rêve de faire les 2000 qu’il faudrait. J’essaie toutes les options, il en manque toujours. A un moment après environ 45 minutes j’arrive à faire 1900 et je me lance. Il me manque une vingtaine de mètres pour passer et je pose donc au nord du déco de Bleine. Je marche 50m avec l’aile en boule et redécolle après avoir foiré une tentative. Il est tard, je suis bien poussé mais ça ne monte plus.
J’arrive à dérouler et je passe 20 mètres au dessus des lignes, un peu tendu, ce qui me permet de rejoindre Gréolières où je peine à me maintenir au dessus du rond point. Le seul pilote que je surveillais à l’atterro a fini de plier son aile, je vais le rejoindre avant qu’il ne quitte les lieux.
J’ai le plaisir de rencontrer David, venu du paramoteur et super motivé par le vol libre. Je lui raconte mes aventures en sirotant une bière avant qu’il ne me ramène avec gentillesse à la maison.
J’espère que mon récit t’as plu David 🙂
Sospel – Colmiane – Roquebrune pendant la Xalps
http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:pascamax/14.7.2015/08:52
http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:pascamax/14.7.2015/13:30
14 juillet 2015, Chrigel Maurer, le maître indiscutable de la Xalps est arrivé, suivi par l’allemand Sébastien Huber. Ils m’ont bien régalés, roustant les autres prétendants grâce essentiellement à leurs cervelles et à leurs décisions en osmose avec la météo.
Ce qu’il reste de podium va se jouer aujourd’hui. Allons voir un petit peu cela ! Je compte croiser quelques concurrents en partant de Sospel. J’y vais avec Max, Valentin et Raymond.
Nous montons au Grosso. Mes 3 compères se font enfoncer à l’étage du bas 🙁 Je dois m’employer et faire preuve de patience pour atteindre le Mangiabo et m’extraire.
Il est ensuite assez très facile d’aller à la Colmiane.
A peine arrivé au Pic, j’identifie une équipe constituée d’un concurrent et de 2 lièvres. Il me semble reconnaître Benoit (Outters, équipier d’Antoine Girard), mais en sellette assise. En fait c’est Pierre Lauzière qui bocalise et l’équipe est celle de AUT1 (Paul Guschlbauer).
Cela tombe bien car l’équipe AUT1, ce sont mes chouchous pour le podium. Paul a été énorme, il a poussé Maurer à cafouiller un peu en début de course. Il a accumulé pas mal d’avance avec Sébastien Huber sur le reste de la course et s’est sorti ensuite par 2 fois de grosses erreurs, notamment en marchant toute la nuit dernière grâce au « night pass », rattrapant les Frenchies.
Contrairement à Paul, Petiot et Girard n’ont pas pris leur « night pass » la veille.
On descend facilement la Vésubie par sa rive droite. Je mitraille Paul et Simon (le lièvre), je m’affranchis des contraintes de TMA et de vol dans les nuages. C’est beau de voir cette équipe de très haut niveau.
La veille Chrigel a traversé très très bas dans la Vésubie en descendant la vallée très très loin. Ensuite à la faveur des bonnes conditions en bas il a fait un direct vers Peille.
Arrivé un peu avant le village d’Utelle il est temps de réfléchir un peu.
- Est-ce que j’irai faire le passage de la Vésubie aussi loin que Chrigel ? Non
- Est-ce le passage le plus adapté aux conditions d’aujourd’hui ? Non
- Est-ce que je veux finir dans la Vésubie ? Non
La solution est simple : traverser la Vésubie immédiatement à cette hauteur. J’ai déjà étudié et volé vers ce passage. En face, si ça ne passe pas, c’est le seul coin où il y a de quoi poser très haut (sous le col de Lobe) et redécoller très vite de l’autre coté d’une position super favorable. Il y a la même option avec un atterro un peu plus confort un peu moins haut et un peu plus de marche qui s’appelle « Plan Liberté ».
Donc je traverse, c’est un grand moment, cette Vésubie tourmentée.
Bon ça contre, au point d’aboutissement, la brise de mer des vallées du sud est plus forte que la brise de la Vésubie. Je ne prends pas mon reste et me pose sagement sur l’atterro confortable.
Arrivent Paul est Simon !!! Paul semble galérer sur la crête de derrière, seul endroit susceptible de monter, et disparait de mon champ visuel. Il doit être passé ou alors il s’est posé à l’atterro du haut. Je pense que c’est bon. Si jamais il avait sombré j’aurais du le voir. Simon reste plus longtemps en vol sur la crête puis réussi à passer. Ensuite je le vois temporiser un peu.
Bon finish les gars ! Mission accomplie ! J’ai volé un peu avec les cadors et je suis resté dans mes marges tout en faisant un peu de nouveauté. Je n’ai plus qu’à faire un peu de marche comme les vrais xalpers pour enchaîner avec la suite;)
Je commence alors la marche et comme le soleil tape, je décide de faire une version longue, sans trop de pente en tangentant dans la forêt. La flemme m’a encore joué un sacré tour 🙁 Alors qu’il m’aurait suffit de marcher 20 minutes dans du raide pour gagner le sommet qui est décollable, je m’enferme dans une végétation très dense dans des pentes bien raides. Comme d’habitude dans ces cas là, je m’obstine et il me faut plus d’une heure avant de redécoller plus à l’Ouest, au Col de l’Autaret.
Entre-temps, je téléphone à Tom qui me dit que Paul est passé et que Durogati vient de passer par le passage de Maurer et galère en volant faire une trajectoire directe par les basses couches. (Tu m’étonnes !) Je vois une autre aile passer super bas par le passage Maurer, c’est impressionnant et effrayant de voir des ailes si bas dans des coins si pourris. Je me dis que l’on n’a pas les mêmes valeurs.
Je décolle avec comme plan de repasser à l’Est sur faces ouest (Col de l’Ablé etc) et de rentrer par le Mont Ours et la pointe de Sirricocca. Je suis assez relax, à peine ai-je mis les pieds dans le cocon que ça bipe tout le temps.
Mais bon, après quelques minutes, je n’ai toujours pas de gros gain en perspective. Une fois cette constatation faîte, je dois aller sur une bosse au Sud avec de grosses lignes électriques. Je perds une altitude folle, bien bien contré. Je réalise que ce coin est quand même bien engagé.
Ca monte copieusement, ouf ! Par contre ce n’est vraiment pas facile à enrouler alors je m’applique. Malgré mes efforts, il me manque un petit peu de gaz pour arriver haut au col de Brouis. L’incertitude y est de courte durée et je trouve LE nuage à 2000.
Je vois une aile galérer entre la ville de Peille et ma position. Nul doûte, c’est ce qui m’attend si je change mon plan et passe par l’Ouest. Je décide donc de rester sur mon plan de vol.
Cela marche bien. J’ai un petit doûte en m’engageant bas vers le mont Ours. Mais fois au vent ça bipote et surtout ça avance correctement face à la brise de mer. YESSS
Je vois le warrior s’engager vers Peille, toujours plus bas et toujours plus scotché. Je suis heureux d’être à ma place.
Ensuite je déroule tranquillement vers Saint-Agnès puis Gorbio en voyant une aile (Ondrej Prochazka http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:andrew4u/14.7.2015/10:54) gratter en faces Est.
Voilà, j’arrive à Roquebrune puis à Lou Baraï. Je me pose au stade en contrebas. Les anges Pilou et Philippe viennent immédiatement me chercher et nous pouvons assister aux arrivées d’Antoine Girard, de Basile Petiot et de Aaron Durogati.
Paul est déjà arrivé, 3ème donc YESSSSS. Il s’est posé au dessus de moi, puis vers Peille, pour finir à pieds. La trace de son lièvre Simon http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:simon.oberrauner/14.7.2015/08:26 (matez son carnet de vols il est sympa 😉 )
Merci à Max et Valentin pour la descente de ma voiture et encore une fois à Pilou pour la nav jusqu’à Sospel !
Colmiane – Gélas – Tende
Au coeur du massif on se sent comme un petit moustique !
http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2010/vol/20107894
Apres une série mauvais temps + 3 semaines de vacances il était temps de voler. Je m’arrange pour ne pas arriver pas trop tard de Lyon le soir, afin de pouvoir préparer mon sac, regarder la meteo et
trouver des copains.
Notation 3/4, de l’Ouest et peu de plaf. Benoît, privé de compétitions par des méchants légalistes, propose Bleine…
Mouuuuais… Ca ne me fait pas rêver, j’ai besoin d’un vol court et efficace en terme de panoramas et de montagne : ras le bol des grands champs verts et plats de la Bretagne ! Direction la Colmiane qui explosera comme d’hab les plafs prévus.
On monte a SuperVeillos avec Max et Thierry. Ca rajoute 20 min de marche mais le coin est sympa. Thierry décolle, puis moi et enfin Max. Un hélico arrive et fait des aller-retours entre le parking et la bergerie à l’Ouest.
Nous montons généreusement et facilement à hauteur du mont-Giraud (2700). Il y a un peu d’Ouest comme annoncé, mais dans des valeurs raisonnables. On rejoint vite le Pétounier et ses cums qui se sont formés à 3000. Ils se déforment, se reforment, il y a un franc ONO juste sous les cums qui me complique la grimpe au plaf.
Finalement à en vouloir plus je perds un peu… je me décide de partir (qd même à 2800) vers le Mont Archas qui est allumé. J’arrive presque au sommet, ça monte, avec des varios pas extras et une grosse dérive ouest sur la fin qui m’affole un peu.
Finalement, avec presque 2900, je me jette à l’Est, traversant le vallon de Salèse et j’arrive sur une arrête (Serre du Terras) avec quelques centaines de mètres au dessus des zone d’atterrissage que je ne peux m’empêcher de chercher (zones plus ou moins dégagées avec des éboulis king size – plus bas c’est la foret et les vallons peu accueillants).
Je lutte un peu puis finalement après 10 minutes je vire sur la crete menant à la Cime du Mercantour et y prends une altitude correcte pour continuer (thermique perdu avant 2900). Je longe maintenant l’impressionnante face Ouest du Pelago. Huge !!! Il me faut ensuite enrouler prés de son arrête, quelles émotions!
Je suis entièrement concentré avec quelques répis en remontant au vent pour contempler ce qui s’offre peu à peu à moi. L’Argentera, la Cougourde et le Gélas (un objectif de 2011).
Celui-ci, qui était barré par une ligne de crêtes est maintenant en finesse. Je dérive et gratte tout ce que je peux avant de transiter à plus de 3000.
Alors ? Paysage de rêve ? Il n’y a pas de couleurs d’été ici. La roche est sombre, l’ambiance est minérale, austère, grave. Il y a encore un peu de neige. Les pierriers sont constitués de gros blocs, les montagnes sont hautes, partout autour. Je suis un petit moustique !
La vue au loin sur les vallées italiennes est sympa.
J’arrive sur l’arrête Ouest du Gélas, cette montagne est beaucoup plus chaotique que je l’imaginais. Des alpinistes sont sur un sommet secondaire. Je les rejoins vite puis le vent dérive davantage, il faut que je me repositionne côté Italie à chaque tour pour optimiser mon ascension.
Ca y est ! je suis grosso modo à l’altitude du sommet 50-100m à gauche !!! Je contemple tout cela, crie un gros YESSSSSS.
Mon objectif est atteint, je décide d’en garder pour un autre jour et m’interdit notamment la belle ligne qui va jusqu’au grand Capelet – Cime du Diable.
Je reprends du gaz et je décide de suivre les crêtes frontalières et de poser au col de Tende. Je reste vigilant car les crêtes changent un peu d’orientation et je ne sais pas trop comment le vent s’en accommode. Il est sensé être à 20-25 km/h à 3000 dans le secteur de Tende.
Retour au vol : à peine passé le Clapier (que je n’ai même pas reconnu alors qu’on avait fait en raquetes en se levant à 4h du matin 😉 ), je me fais brasser très fort quelques secondes et je suis heureux de découvrir que c’est un thermique fort… et non un positionnement dans une zone pourrie.
J’enroule, il faut vraiment serrer pour ne pas fermer. Finalement l’effort est de courte durée et je gagne encore le droit de flirter avec les 3000.
La vue :
– Le Lac de L’Agnel et une vallée extraordinairement esthétique avec des superbes barres coté Italie.
– La Valmasque et ses lacs – les Merveilles derrière. C’est magnifique, bien moins austère que vers le Gélas. J’aurais presque envie de me poser et de me baigner !
On voit aussi le Viso, la plaine immense, toutes les crêtes frontalières… Je reconnais Castérino, j’arrive sur l’Abysse à sa hauteur , je reprends un thermique avant le col de Tende que je survole à plus de 2500. Objectif atteint! Mais il est tôt et je suis relativement haut, je décide de continuer un peu vers l’Est. Je voudrais finir avec un glide contemplatif dans la plaine du Po.
Ca monte bien, après le col, j’enroule ici et là puis je néglige de refaire un plaf avant d’arriver dans la zone où la ligne de crête évidente éclate. L’objectif est le Marguerais, le dernier grand sommet à l’est.
Je me jette dans un petit cirque et finalement ça tient difficilement 2-3 vautours sont en lutte également… c’est très stable 🙁
Je prospecte les différents coins sans beaucoup d’altitude par rapport au plateau en contrebas. Je m’interdit de descendre plus bas car poser dans des terrasses étroites dans des pentes raides ne me réussit pas tout le temps 😉
Finalement des dizaines de rapaces, au moins 40, se mettent en l’air d’un seul coup ! Ils vont me sauver.
C’est énorme !!! A gauche, à droite, devant, derrière, au dessus, en bas : je suis dans une énorme grappe de rapaces (enfin malheureusement c’est plutôt des strates car ça ne monte pas, même pour eux).
Ils luttent en 2-3 groupes : ils doivent coller chirurgicalement les falaises pour se refaire après avoir prospecté par groupes au large. Quelle organisation ! Ils ne trouvent rien de probant..
Finalement le spectacle commence à me captiver plus que l’issue de mon vol, après une lente descente je tente des appuis vers des déclenchements sous le vent qui marchent un peu mais le cycle s’arrète au moment où j’aurais eu besoin d’un gros boost.
Je ne me bats pas jusqu’au bout et décide de me poser pour profiter de la très belle rando qui m’attend : Tende est loin !!!
Au moment de poser 2 chiens sortent de la cabane du berger et aboient fort.. j’allonge au max et une fois posé je n’ose pas aller à la rencontre du berger qui m’a fait un signe amical à 100-200 m de moi.
Apres une heure de marche dans un sentier incertain et magnifique, bordé de falaises calcaires alléchantes et d’une végétation luxuriante, j’arrive au Hameau de Refrei. J’échange avec Fabrice, un chanceux habitant, sur le parapente, sur mon émerveillement pour ce havre de paix et cette vallée magnifique… Finalement, il m’aménera dans la Roya apres 30 Min de marche et une heure de 4×4 (j’étais encore à 2h de marche minimum de Tende).
Ensuite un garde du Mercantour me prend en stop. Il a bien connu Didier Favre (http://www.wikidelta.com/deltaplane/videos/didier-favre-merci-didier-hq.html) !!! On parle de tout ça et j’arrive à Sospel ou Max et venu pour chercher Thierry qui fait Colmiane Sospel en 4h (il a choisi l’option difficile en traversant la Vésubie à Saint-Martin !).
La Colmiane – Sospel
Superbe journée avec Anita et Philippe.
Une bonne montée dans la neige pour arriver au Déco Sud de la crête de la Raya.
Un vol dont je rêvais depuis pas mal de temps.
La vue est magnifique.