Nice – Thorame AR

http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20188103

Une journée prometteuse s’annonce pour Samedi. Un petit bol d’air n’est pas de refus. J’irais même volontiers faire un combo sur 2 jours, je mets quoi dormir dans le sac.

J’appelle Benoît qui préfère gunner avec le gratin à Gourdon. Peu motivé par les possibilités offertes par le lieu et par les perches à selfies, je reste sur l’envie de me faire un petit départ tranquilos, avec un déco pas loin de Nice.

J’ai bien failli craquer pour les Cabanelles à Roquebrune, pour tout dire, j’ai pris leur route. Mais les embouteillages matinaux ainsi que la peur d’être au plaf à 9h30 en devant me jeter sur des reliefs lointains et moins propices m’ont mis sur le chemin du Mont-Chauve.

J’y suis tôt, et à peine la marche d’approche terminée arrive l’indéboulonnable Régis. Régis est adorable et… bavard. Comme c’est mon aîné, je n’ose pas lui dire que j’ai besoin de me vider la tête et de m’imprégner un peu des conditions. La dernière fois, à ressentir le besoin de fuir, j’ai failli faire un tas en décollant trop tôt.

L’heure tourne, ça tarde à se mettre en place. Régis me laisse enfin seul, comme s’il avait fini par lire dans mes pensées.

20160520_085701

Après de multiples élans contenus, je finis par décoller. Le timing est encore assez correct.

C’est un déco difficile, avec l’aile déventée sur la route et du coup cette fois il n’y a personne pour la tenir. Les suspentes sont sur une végétation plus dense que jamais. Mes pieds sont calés sur une pente raide et instable. Go ! L’aile monte difficilement. J’ai déjà cramé 2-3 précieux mètres de pente. J’ai une seconde pour me décider : bon cap & encore assez haut pour passer les arbres !!! Yessss je cours et ça fini par voler !!! C’est bon ça !!!

J’étais sceptique sur la stabilité et je sors assez facilement un bon 1500 d’entrée, dans un thermique que j’ai cru 1000 fois s’essouffler.

Mais il y a un « mais ». Il y a beaucoup de Nord et le Var est encore sous un régime catabatique . Les fumées de la vallée du Var, celles de Levens, celles vers Bouillon sont autant de signes inquiétants. Je n’arrive pas à attraper une ligne porteuse et ma finesse/sol contre un vent conséquent est sans surprise, catastrophique. Mes 1500 fondent comme peau de chagrin. Je ne trouve pas grand chose à Aspremont. Je continue et je dois, avant de traverser le fleuve, insister dans des trucs mouvementés, sous le vent. A force d’acharnement, 50-100m sont grapillés et l’essentiel est, je pense, sauvé.

Je poursuis et peux taper au dessus de mon éperon magique entre Var et Esteron. Je suis au sommet d’une petite butte qui me permet de ramasser tout ce qui vient quelle que soit la direction du vent. Et bon sang, qu’elle est illisible ici

J’avant-fuite et après maintes déceptions je commence à sérieusement déchanter au dessus de Bonson où rien ne monte, je finis à hauteur du village face aux spectateurs… Cela va se finir en tas, cela va se finir en tas…. Finalement la logique me conduit à prendre franchement à l’Est le thermodynamique de la brise catabatique de la Vésubie, orientée pile en face des plus belles pentes du village… yessssss ça marche ! Quel privilège d’avoir pu faire cela ! De l’air arrive enfin à monter nos 95 kgs, je n’y croyais plus depuis le temps. Les conditions restent néanmoins faiblardes, même une fois l’arrête regagnée.

Je dois me résoudre à continuer bas. Il y a des situations où l’on ne sait pas si on vole comme un sac en étant impatient ou si l’on marche avec brio sur des oeufs avec le peu qui nous est offert. Revest-les-Roches, par le bas, c’est fait ! Si ça recommence à plomber doucement ici, je serai bien dans la merde, me dis-je… heureusement j’arrive à me maintenir et je trouve de quoi enrouler.

En haut c’est pas dégueu. J’adore cette montée depuis le fond de vallée vers le sommet du Mont-Vial, ça se termine toujours par du lourd et c’est encore le cas. Mais, d’habitude, la montée en puissance est progressive et les marges augmentent également à chaque étape. Ce coup-ci, les bonnes conditions étaient un peu soudaines, j’ai du ramer tout le long pour finir par remonter les falaises. Ces moments forts comptent, mais ils coûtent.

Je quitte vers 1700 et chemine en modulant mes vitesses et mes trajectoires pour éviter la TMA à 2000. Quel coin ! Quelle vue ! Je ne m’en lasse pas. L’air est très sec, la lumière est fabuleuse. On sent un peu le Nord-Est mais ça va. Après le col au niveau de Puget-Theniers, je commence à taquiner des altitudes un peu plus importantes, le vent devient plus que sensible. Ces gradients me tabassent bien et une fois les thermiques quittés, ça plombe.

Je ne sais pas encore exactement que faire de ce vol, je continue vers l’Ouest. Avant Briançonnet, me voici dans une espèce de zone infecte entre Nord-Ouest et Nord-Est. Bien plus haut, hors convection, il y a une superbe ligne brossée, matérialisée jusqu’au Coyer. Etrange.

Les thermiques sont vraiment dégueux à partir de 2500, en plus ça porte peu. Je me positionne néanmoins sans trop de mal sur le Crémon et là encore j’ai du mal à comprendre. Sud quelquefois en bas et assurément [ NE et/ou N et/ou NO ] en haut. Je note ensuite que l’Issole est en Nord.

Tout cela commence à me gaver. Je ne sais pas trop quoi faire. J’adopte un état d’esprit aventurier-bivouaqueur mais ça ne marche pas. Je n’ai pas trop envie de me faire chier posé sur une montagne ou d’aller en vallée dans un coin sinistre avec mon sac à trimbaler. J’ai envie de me taper une bière et un bon repas, de prendre une douche et de profiter du beau temps et de la plage demain. En gros j’ai mon compte, oui, limite ça me gonfle presque de voler, c’est fort et surtout, je ne comprends pas grand chose.

Aller, on va essayer de rentrer, la perspective d’une revanche sur une certaine erreur commise à Caussol il y a quelques temps me motive soudain.

Je continue un petit peu au nord et zou, cassos.

J’arrive à Cotes-Longues et poursuivre ne me motive pas du tout. Je fais un demi-tour. Avec un peu de réussite je bouclerai et je me poserai assez tôt pour ne pas avoir eu l’impression de n’avoir fait que voler.

Sur le retour un voile s’installe, c’est mou sur la crête des Serres.

Pour passer sur la Bernarde, sûr de mon coup vu le Nord présent au Pic de Chamatte, je me précipite un peu. Aussitôt parti, bas, ma finesse tombe et je regrette ma précipitation, je n’avais pas prévu de dégueuler autant.

Je passe quand même mais j’ai un peu douté au dessus de ces forêts piégeuses et je m’en suis un peu voulu. Je tenais à tout faire en maîtrisant mon sujet et je n’ai pu m’empêcher de jouer.

3200 avant Briançonnet, ça devient sympa. Merci au voile, cela devient très plaisant de voler ! En plus, j’ai tout le temps qu’il faut pour faire le touriste !!! Mon point de vue change un peu, j’apprécie ces conditions exceptionnelles.

Pris au jeu du vol clean et déclarable, avec mon instrument Skytraxx pourri et ses dessins d’espaces aériens minimalistes, je ne prends pas le risque de faire fructifier mes belles altitudes pour joindre Saint-Vallier.

J’arrive donc sur la crête de Bleine, il y a du gaz à cramer…

A Fourneuby, je dois faire longuement les oreilles pour rester dans les clous, ce faisant je perds la conflu et je passe sur Greo assez bas en devant suffoquer dans les basses couches.

Transitant sur Courmes, je suis flatté de rentrer au Puy de Tourettes sans un virage, ça bipote tout le long et du coup ça pénètre super bien. Maintenant la réussite du challenge me semble acquise.

Je survole Tourettes et Loïc qui vole.

La bière m’appelle. Je n’ai pas trop d’intérêt à de passer du temps à trouver un plaf improbable sur le Baou de la Gaude pour ressortir au Mont-Chauve au dessus du déco.

Au survol de Colomars, je me rends compte que seulement 100-200m de plus m’auraient donné ma chance pour le Mont-Chauve.

20160520_174423

Je vais comme prévu aller me poser au pont de la Manda, Je me délecte encore les yeux et j’appelle Jean-Paul pour voir s’il peut me remonter. J’appelle aussi mon pote Fabien qui travaille juste en dessous pour qu’il jette un oeil en l’air. Et à ce moment, une énorme minasse pile à l’aplomb du fleuve me fait vasciller, pas le temps de raccrocher, j’enroule ce truc, il est trop beau !!! En quelques minutes me voilà reperché et je décide d’aller me poser chez Dgilou pour la binouse. C’est superbe et magique de glider entre Est et Ouest, de remonter le Var. Une tâche qui fût si laborieuse ce matin !

J’arrive bas sur l’ « éperon des minables » entre Var et Esteron, maintenant, il ne va plus faire des siennes comme ce matin, il ne va pouvoir que me remonter.

20160520_180351

Comme pour bien le narguer, je le surfe 2-3 minutes et le snobe pour aller me poser.

Bien méritée, la binouse m’attend chez Dgilou et Pilou nous rejoint.

Merci à Pilou pour la remontée intégrale à ma voiture. La classe.

Sospel – St-André – Mont-Dauphin

Mars 2014, le premier bon gros vol de l’année. Une journée de rêve avec des conditions parfaites. Le risque de ne pas choisir du tout cuit paie et m’offre un de mes plus beaux vols…

De Sospel à Embrun un jour magique de Mars !

Le 14 mars 2014, 170 km

http://www.xcontest.org/world/en/flights/detail:pascamax/14.3.2014/09:56

Je rentre à la maison après cette fantastique journée de parapente, il est 1h30 du matin, je roule sur cette grande artère épousant la baie de Nice : la promenade des Anglais. Les feux deviennent systématiquement verts 50m avant mon arrivée. Cela a un petit air magique, tout comme ce qui c’est passé en l’air ce 14 mars 2014.

Tout s’annonce de la meilleure manière pour voler depuis Fourneuby, c’est sensé être fumant dans le secteur Bleine-Moustiers-Dormillouse.

C’est attractif certes, mais pourquoi ne pas prendre un peu de recul sur cette quête monotone du meilleur site au meilleur moment ? Sur cette recherche systématique de la meilleure promesse kilométrique ? Sur cette tendance stéréotypée d’en vouloir pour son argent ?

  • Et si c’était simplement une journée idéale pour voler en parapente ? Simplement, se faire plaisir en évoluant dans l’inconnu ?
  • Et si je partais enfin à la découverte de Lucéram et de Coaraze comme j’en ai toujours révé ?
  • Et si tout cela marchait bien, ça pourrait même finir loin cette affaire !

C’est souvent dans les petit détails logistiques que se finalise (ou pas) ce genre de résolution.
Grâce à la présence de Max, Vincent, Raymond, Philippe, Salva et Cyril, les soucis d’un vol sans retour avec la voiture au sommet ne vont pas infléchir ma décision.

Je n’ai pas trop confiance en la Lavina malgré l’assurance des connaisseurs, je préfère mon Monte Grosso, son herbe,  sa vue panoramique, son calme dépaysant. Nous y allons avec Max et Cyril.

Au loin, la Lavina semble laborieuse à certains. Chez nous, Cyril le rookie décolle et semble tenir.

11h00 Let’s go !

Ca monte un peu en décalant bien. La tendance Est est bien au rendez. Je ne m’acharne pas pour mieux dompter les ascendances du Mont Gros, j’assume ma médiocrité et je décide de passer à la baisse des Canons.
Idem là bas, j’en ai assez, je file. Je traverse les gorges de la Bevera.

Ce moment est d’habitude piquant et savoureux – elles sont sacrément impressionnantes ces gorges – mais vu ce qui m’attends, je suis totalement hermétique. Je pense déjà à l’accueil de l’autre coté et au beau plaf qu’il faudra absolument faire pour s’engager sereinement dans l’inconnu.

Ouf, ça monte sans difficulté sur la crête de Mandine. J’arrive vers les 2000, Lucéram et Coaraze, me voilà ! Je vais me placer sur les crêtes au sud de Peira Cava. C’est un joyeux bordel topographique avant le Férion.

Quel plaisir de survoler ces coins. Il faut les visiter du bas pour comprendre ! Ca remonte un peu au col Saint-Roch et je décide de viser le Férion plutôt que la Madone d’Utelle.

J’arrive un peu sous le sommet en face est. La brise me contre mais j’arrive à me hisser au dessus des cretes. Je me replace sur la cabane du sommet et je refais pas loin de 2000 avec la bonne surprise de voir un parapente blanc arriver. C’est soit Raymond, soit Vincent !

Je me jette vers le Vial en gardant une trajectoire me permettant éventuellement de me diriger vers Bonson au dernier moment, selon ma perte d’altitude et mon feeling.

J’arrive dans les pentes sud du Vial, avec comme atterrissage de secours un chemin en bas de pente. Ma religion me dicte que les gorges du Var sont infréquentables, quelle que soit l’heure. Je bricole avec soin et me voilà au dessus du sommet. Toujours impressionnant ce coin !

Superbe premiere section de vol ! Yesssssssssssssssssss ! Magnifique. Je repense aux premiers parapentistes qui ont du faire ça ! Respect ! Et l’impression de rentrer dans un club très select.

Je progresse ensuite tranquilement en longeant les crêtes vers  la difficulté de la Penne où le terrain s’aplatit. Ne pas sombrer par ici, jamais. J’essaie de faire un plaf à chaque occasion, mais je n’y arrive pas. Je vois Raymond sortir du Vial !!! Yes !

Sans vraiment tout ce qu’il faut je me jette sur la Penne et les avant reliefs donnent suffisemment. C’est laborieux et je contemple Raymond faire un beau plaf et me rattraper ! Chapeau ! Les compétences acquises dans le bocal de Roquebrune sont transférées sur un itinéraire bien tricky !!!

Nous progressons ensemble jusqu’à Avenos. Je le suis sur la crete quand je vois son aile cabrer dans une énorme minasse. Je connais bien ce thermique ! J’ai l’impression d’entendre son vario hurler ! J’enroule dans du petit pour connecter un peu plus haut le noyau.

Sans radio, on ne communique pas et on se perd bêtement au niveau du Vallon du Passé . J’ai beau chercher mon Raymond, je ne le vois plus.

J’arrive sur Briançonnet vers 14h, la vraie fête va commencer.
Les cums au loin sur le Teillon m’ont mis l’eau à la bouche depuis pas mal de temps !

Un 2800 avec 1 minute mythique d’un vissage parfait de + 5 sans aucun mouvement parasite, le tout avec un son de vario régulissime ! Pas mal !

C’est donc facilement que je me retrouve au Crémon où je refais 2800 ! Un nuage plus à l’ouest m’invite à monter encore plus haut mais je décide de foncer direct vers le Chalvet sans craindre les basses couches car c’est la fête !

J’étais évidemment optimiste et je dois enrouler des trucs sous le vent de Courchons. Heureusement des oiseaux m’indiquent le thermique officiel au sud de Saint André et je fais 2200 ! C’est la fête vous dis-je !

Sur le Chalvet en direction des antennes je ne peux m’empècher de monter en gamme : on se remet d’abord à 2800.

Puis 3400 aux antennes !

Je glide direct jusqu’à Carton avec ça ! En frolant les cretes enneigées de costes Longues j’adore ! Je retrouve Jean-Paul qui doit venir de Fourneuby via Moustiers.

On arrive ensemble sur le Tromas, je suis plus haut et je ne persévère pas en pensant trouver un truc plus clean à enrouler plus loin.  Sur l’éperon qui suit (Tête de Bau) ça marche bien avec l’aide d’un oiseau pour le recentrage au vent en Nord-Est. C’est super enneigé avant l’Aiguillette et parole de vieux brisquard il faut mieux prendre un peu d’air.

La suite est parfaite, avec une Blanche qui donne suffisamment. Je fais encore 3000 à Dormillouse en me disant que l’on est pas en été. J’arrive au Morgon où la tendance est franchement nord.  Je pars de 2800 vers le Guillaume.

Il commence à faire tard et j’aurais bien aimé passr par les Orres mais ça y sent trop la neige. Les faces Ouest de la Durance me semblent plus propices.

Tant pis c’est le Mont Guillaume où j’ai enfin un contact radio. Benoit Outters est au Mont Guillaume au dessus de moi !

J’ai soudainement compris : la radio vendue par un certain XXXXX est en fait un jouet pour enfant. Je ne capte que les gens qui sont à moins d’un kilomètre… super utile !

Benoit avec ces 200m d’avance part vers l’est par les faces Est.  La falaise vers Serre-Buzard se noie petit à petit dans l’ombre.

Je m’applique à plafer pour traverser la Durance et trouver le soleil.  A l’occasion de cette transition, je vois Jean-Paul sur les mêmes faces très bas et je le vois finir par se poser. Il a du faire un direct du Morgon.

J’arrive à Saint-André-d’Embrun et la déconcentration me frappe. Au lieu de tout donner pour essayer de me remonter au sommet, au son du vario je juge l’aérologie moribonde sans prendre de repère et je me jette dans le glide final en direction du Mont-Dauphin. Quel regret en regardant ma trace; je montais. Qui sait ce qu’il aurait été possible de faire du haut de cette montagne ? Enfin, l’essentiel n’est pas là, on n’est pas à 10 km près.

Quelle journée de fou !!! Tout le monde c’est bien gavé. Il y en a une seule par an où le parapente est aussi facile !

Merci à Philippe qui non content d’avoir fait un super vol à fait la récup jusqu’à Gap.

Gourdon – Roquebrune

Enfin le Graal du 06.

Gourdon Roquebrune par Roquesteron et le Mont-Vial
65 km – 21 mars 2013
http://www.victorb.fr/visugps/visugps.html?track=http://www.victorb.fr/visuigc/23032013_153026_2013-03-21-gourdon-vial-roquebrune_IGC

Les prévisions pour ce Samedi 23 mars 2013 nous donnent un plaf vers 1500 à Gourdon et un peu plus derrière et de l’Ouest qui va finir par passer en basses couches à 20 kmh.

Ca peut être bien comme ça peut être médiocre.

Sur un petit nuage depuis un superbe Roquebrune Savone, je vais voler à reculons car je sais bien que voler à Gourdon risque d’être bien fade après ce superbe 4/4 du 16 mars. C’est bien parce que la météo est pourrie après pour longtemps que j’y vais.

On arrive un peu tard avec Dgilou et Dadou.

Très vite, quelque chose me semble anormal : ça monte plus haut que d’habitude ! Las de voler devant en 2 dimensions, je préfère aller vers gréo avec une petite idée derrière la tête : essayer d ‘aller à Roquebrune car ça semble un projet réaliste aujourd’hui. Pour moi, ce vol est LE vol.

Jouer avec les éléments au mieux peut permettre de faire des parcours plus longs, plus beaux, plus variés, plus originaux… mais aller de Gourdon à Roquebrune sans le faire par hasard, c’est un des vols qui m’avait le plus impressionné de la part de Luc.

Ca commence bien, je pars à 1700 avec David vers l’Est de la crête de Calern. Trajectoire malheureuse, on arrive à peine à hauteur de relief. Un petit tour minable jusqu’à l’observatoire pour constater que rien ne monte ici. David s’y pose, oh shit man !
Dgilou passe avec de la marge direct sur le Punch depuis Gourdon. Toujours impeccable ce Dgilou.

Je profite du minimum syndical pour passer de l’autre côté et me jeter dans la foret. Sur les reliefs avant les lignes, je traverse des zones ascendantes qu’il est souvent impossible d’enrouler mais qui suffisent si on les chemine bien à garantir l’accès au Punch. Là c’est tout à fait enroulable, j’en profiter et je tombe sur un truc très très sympa qui me propulse plus haut que Gilles.

On se retrouve à Greo où je le double en cheminant sans enrouler. Afin de voir où il en est et de dire bonjour au skieurs, j’enroule dans une belle pente enneigée un petit thermique agréable. Il dérive bien et lorsque j’aurais du me remettre au vent, j’ai un petit lacher-prise à cet instant. Un petit truc me dit de continuer à enrouler en dérivant ce petit thermique qui va au nord. « Pascal, réalises ce projet de trajectoire Greo- Roquesteron-Acros, c’est une des lignes qui te manques, tu en rêves, et en plus ça a du sens pour aller à Roquebrune »

Et c’est parti, je dérive jusqu’à 1860 et ensuite feu sur le nord. Et ça ne dégueule pas, et ça remonte un peu avant d’arriver sur Roquesteron, et c’est joli !!! En fait c’est plus que joli c’est énorme : Aiglun Cigale Roquestron, l’Esteron c’est superbe. Ca filme !!!


J’arrive largement au dessus des reliefs de Roquesteron, après m’être efforcé de rester haut. Je trouve un truc qui monte mais pas vite. Je m’en contente un moment puis je le perds et je vais de l’avant. Encore un truc médiocre, j’ai du rater le thermique officiel de Roquesteron mais ce n’est pas grave.

J’ai des supporters en radio ! Je ne sais pas comment ils connaissent la fréquence fédé mais des habitants de Cuerbis me saluent ! Pour eux, un parapentiste ici ne peut être qu’égaré !

Je reste donc longtemps dans petit thermique qui monte très doucement et j’en profite pour regarder ce paysage de fou, la luminosité est excellente, l’air est très sec, on voit loin.

Je file ensuite pour connecter les crêtes qui vont au Mont-Vial en comptant bien trouver un truc en chemin. Le lieux est appelé Les Crottes sur la carte, le thermique est superbe, bien fort, avec une belle dérive grâce à la tendance SO plus affirmée au fil des mètres grimpés.
2350, je chemine vers le Vial.
Encore 2350 vers Toudon !

Je me place mal vers le Mont-Vial et je ne trouve rien sur mon chemin. C’est un peu dommage mais je suis à 2000 et je décide de tenter quand même.

Je surveille ma vitesse, j’appréhende le moment où mon aéronef rencontrer la brise du Var. La moindre turbulence me fait trembler, je crains à chaque fois qu’elle soit annonciatrice d’une entrée en brise.

Je gagne le plus possible vers le Sud et toujours rien, une belle vitesse. J’oblique donc maintenant vers Levens, je ne sais pas trop où taper. Je vais taper au Nord de Levens à l’endroit où je parie que c’est le mieux. Le temps de trouver en vrai truc pour monter, ça va mieux. Je chevauche le Férion et il me semble que l’ascendance devient vraiment solide quand elle capte l’énergie des faces Sud-Est bien minérales et abruptes. 2050 au Férion.

La ligne Coaraze > Lucéram > Mangiabo est probablement un truc énorme. C’est vraiment le jour idéal pour faire ça. Vu la qualité de la masse d’air et les probables plafs, je pourrais ensuite prétendre continuer du Mangiabo vers la tête l’Alpe, connecter le Torrage et aller encore plus loin. En termes de kilomètres et de variété de l’itinéraire, ce serait un truc mémorable.

Mais une fois n’est pas coutume, j’ai un objectif précis : Roquebrune. Gardons-en pour plus tard, il y aura d’autres occasions de survoler Lucéram !

Escarène ou Peille ? Ca devrait passer pour un Peille en direct! Je pars donc pour un Férion-Peille en suvolant notamment le fief de Loïc, Berre-les-Alpes.

J’arrive exactement où je voulais. Ce sommet adossé au village de Peille est un coin que je n’aime pas trop. On peut vite perdre pas mal de gaz et se retrouver très bas sans beaucoup d’appuis, baignant dans la stabilité.

Le doute commence à me gagner, en fait j’ai la peur de réussir. Je me vois trop prendre 2-3 mauvaises décisions et sombrer jusqu’à poser au stade du bas.

Je décide donc d’aller vers la via ferrata. Je bricole un peu, on est un peu sous le vent de la brise de mer mais il y a des bons déclenchements. Lorsque j’arrive à enfin enrouler un truc, je dérive à max mais le gain me permet de connecter le déco de Peille.

Je sais que c’est gagné, j’arrive à Laï Bareï et je survole Nico Féraud en faisant des gros YESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS. Un petit tour au cap et je laisse exploser ma joie avec les copains une fois posé à la plage ! YES YES YES YES.

Je suis vraiment super content. Cerise sur le gâteau, les ultimes Luc, David et Russel étaient là. Merci à eux pour l’inspiration et aussi pour les superbes jouets qu’ils ont créé.

Pascal